Mon Demi-Frère et Moi - TOME 2

Chapitre 29 : C'est flippant.

- On récapitule : demain il faut que vous soyez à la plage à 16h15, la cérémonie est à 17h. Je préfère que vous voyez large en terme de temps, je vous connais les Williams. Ensuite, il y a aura une surprise, dont tu ne me soutirera aucune information, même avec tes beaux yeux. Puis, on passera à table, l'ouverture de bal et tu connais la suite. Des questions ?

Je soupire longuement, avant de me mettre à sourire.

- Arthur, c'est au moins la quinzième fois que nous répétons. J'ai compris, je ne suis pas débile.

- Débile, non. Tête en l'air.

Je lui tire la langue comme un enfant en croisant mes bras sous ma poitrine.

- Je ne suis pas tête en l'air.

- Très bien, répète-moi ce que je t'ai dit une « quinzaine » de fois.

- 16h15 plage, 17h cérémonie, surprise - que tu finiras par me dire - on mange et ouverture de bal. Alors ?

Ses lèvres s'étirent et il replace l'une de mes mèches de cheveux négligemment derrière mon oreille.

- Oui bon ok, j'avais tord.

Satisfaite, je me relève sur la pointe des pieds pour l'embrasser sur le coin des lèvres.

- À demain alors, je souffle.

Lorsque je retombe sur mes pieds, ses mains trouvent mes hanches pour que me rapproche de lui.

- C'est complètement idiot cette tradition.

Je fronce les sourcils, l'obligeant à s'expliquer.

- Cette idée selon laquelle cela porte malheur de passer la nuit précédent le mariage avec la mariée.

- Tu n'y crois pas ? Je demande.

- Absolument pas, et puis encore moins aujourd'hui que ça m'empêche de passer la nuit avec ma copine.

- Tu t'en remettras Delaunay, je glousse.

- Pas sur..

Il me fait un clin d'oeil, me déposant un chaste baiser sur le front.

- On doit y aller Aria !

Je me détache de Arthur pour me tourner vers Ella qui entre dans la cuisine, son petit sac de voyage sous le bras. Le jeune homme, comme un pot de colle vient se coller contre moi, tandis que Maman roule des yeux.

- Sérieusement, elle râle, ce n'est qu'une petite nuit et l'hôtel n'est qu'à 10 minutes, vous allez survivre. Non ?

- Bah ouais, il hausse les épaules, tu nous prends pour qui.

Je souris, même si à l'intérieur, ce n'est pas pareil. Cette peur de m'éloigner de Arthur n'a rien à voir avec une quelconque relation étouffante ou le besoin de ne jamais ce quitter. C'est d'avantage la peur qu'il arrive quelque chose à lui ou à moi, la nuit. C'est cette angoisse dont je suis souvent éprise lorsque mes nouvelles habitudes - depuis ma sortie du coma - sont chamboulées.

Lorsqu'il était de garde, je savais que c'était son travail et en plus de ça, il ne risquait pas grand chose à l'hôpital. Enfin.. j'ai peut-être un peu trop regardé Grey's anatomy pour ne pas m'inquiéter du tout mais cela restait supportable. Et au petit matin, il était rentré, je me réveillais ses côtés, le plus souvent secouée par un nouveau cauchemar.

- Hein, Aria ?

Je hoche ma tête rapidement, ne voulant pas me laisser trahir par n'importe quelle émotion. J'embrasse une dernière fois le jeune homme en essayant d'éloigner toute trace d'anxiété.