Chapitre 19 : Je vais t'aider.

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Je l'observe, planté devant la fenêtre avec le regard dur et les sourcils froncés comme lorsqu'il est contrarié.

- Tu ne veux pas te marier.

Je ne sais pas si c'est une question ou simplement la constatation de mes propos alors je prend le temps de déglutir avant de lui donner la même réponse que précédemment.

- Non..

Ses yeux quittent la vue pour moi, et il soupire longuement en me détaillant. Il a l'air déçu, et ça me donnerait presque envie de me mettre en colère. Merde quoi, ce n'est pas comme si il ne le savait pas.

- J'ai toujours eu un problème avec l'attachement Arthur, ce n'est pas nouveau.

Je reste calme, en espérant vraiment qu'il en face autant.

- Je le sais Aria, mais putain quoi.

Je me pince les lèvres pour ne pas sourire, je sais que la situation ne m'y invite pas mais l'entendre jurer me rappelle ô combien j'ai pris de la place dans sa vie.

- Qu'est-ce que tu peux être bornée.

Je soupire, ne sachant pas si je vais pouvoir encore rester longtemps sans répondre quoi que se soit à ces attaques.

- Je pensais que tu avais une autre vision des choses maintenant.

- Maintenant ? Je répète.

- Maintenant que tu es sortie du coma et que tu mesures la chance que tu as d'être en vie.

Sa remarque qui sonne d'avantage à mes oreilles comme un reproche me fait sortir du lit, pour aller me planter juste devant lui.

- Je sais la chance que j'ai d'être en vie, j'ai même parfois l'impression de ne pas le mériter mais je ne vois pas en quoi ne pas vouloir me marier change quelque chose à ce que je ressens pour toi.

Il s'assoit sur le bord de la fenêtre, croisant les bras sous sa poitrine.

- C'est une preuve d'amour, Aria.

Je secoue nerveusement la tête de gauche à droite, m'approchant de lui avant de me hisser sur la pointe des pieds pour saisir son visage en coupe, caressant son irrésistible barbe.

- Ce n'est pas avec un « Oui » débile et une jolie robe que je t'aimerai d'avantage. Ce n'est qu'une tradition à la con, avec laquelle on gaspille beaucoup trop d'argent et de temps.

Je suis convaincue par ce que je dis, vraiment. Je ne comprend pas cette frénésie pour le mariage, pour laquelle une personne n'est pas pleinement accomplie tant qu'elle ne l'a pas fait.

Les mains de Arthur trouvent les miennes qu'il enlève de son visage pour simplement les tenir dans les siennes.

- Je veux juste pouvoir dire un jour au monde entier que tu es ma femme.

Je souris, le souvenir d'une discussion devant une épicerie en pleine nuit me revenant en mémoire.

- On se fiche du monde Arthur.

Il soupire avec frustration avant d'afficher un demi-sourire.

- Un jour je te demanderai en mariage, Williams.

- Et ce jour-là, je te dirai Non, Delaunay.

Je le dis sur le ton de la rigolade, mais au fond, je sais que c'est ce que je ferai ou sinon, je ne répondrai rien du tout. À part fuir, je ne sais pas trop faire grand chose.

Je baille la bouche grande ouverte et machinalement, il fait de même.

- Tu devrais aller manger, je vais essayer de dormir.

Mon Demi-Frère et Moi - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant