Chapitre 6 : Chouette soirée, hein ?

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(Snakehips, MO - Don't Leave)

J'ai cru vomir, vraiment. J'ai masqué les larmes qui menaçaient de s'échapper en me ruant aux toilettes, prétextant une envie pressante. J'avais rapidement été rejointe par une Jane, bien moins dupe que les autres à qui j'avais quand même assuré que tout allait bien. C'est quand même fou que se soit la personne autour de la table que je connaisse le moins qui me cerne le mieux.

J'avais fini par revenir, me plaignant d'un mal de tête imaginaire, mis sur le compte de ma reprise d'alcool. J'ai ensuite remercié tous le monde, ne voulant pas être distante alors qu'à l'intérieur, j'étais déjà bien loin.

À y réfléchir, maintenant, assise dans la voiture et aux côtés de Arthur, je me demande comment j'ai fait pour ne pas craquer devant tous le monde.

J'essaie encore de me retenir, la gorge serrée et douloureuse, les yeux larmoyants.

- Chouette soirée, hein ?

Je hoche lentement la tête, priant pour ne pas qu'il remarque mon état de transe. Je ne veux pas d'une confrontation ce soir, je veux juste me coucher. Je ne peux pas prendre une décision maintenant, à plus de minuit et du champagne dans le sang.

- Tu as l'air exténué, bébé.

- Oui, un peu.

Sa main se pose sur ma jambe nue et je suis dans l'obligation de m'arrêter de trembler. Je hurle intérieurement à mon corps de ne pas me lâcher maintenant.

Amélie.

Ma bouche se tord en pensant à elle. Ça fait quelques jours que la possibilité qu'il m'ait trompé me traversait l'esprit. Et je crois que j'avais même essayé de m'y préparer. Mais soyons lucide et réaliste, rien ne prépare à ça.

Une petite partie de moi se dit que c'est peut-être une erreur, mais au fond je le sais.

Ça me dégoûte, il me dégoûte. Sa main me brûle, je veux qu'il la retire, je m'étouffe, je..

- Arrête-toi Arthur.

Il tourne rapidement la tête vers moi, retirant finalement sa main, et à voir l'expression qui trahie son visage je me dis que je ne dois pas être dans un très bel état.

Un coup de volant plus tard, nous sommes sur le bas-côté. Je me détache, ouvrant en même temps la portière. Je me jette dehors, m'agenouillant sur le bitume pour vomir mon repas. Ma gorge me brûle et se goût aigre m'est insupportable. Penchée sur ce que je viens de dégobiller, je sens les mains d'Arthur soulever mes cheveux. Je veux lui dire de me lâcher, mais je n'y arrive pas, secouée d'un autre soubresaut, vidant un peu plus mon estomac.

J'ai presque envie de rire en me souvenant que la dernière fois, c'était après que j'ai appris pour la supercherie sur laquelle c'était basée notre histoire.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?

La voix stridente de ma mère me parvient. Ah oui, ils avaient quitté le restaurant au même moment que nous, avec une Cerise épuisée.

- Je ne sais pas, elle vient de vomir, je pense qu'elle a un peu abusé du champagne.

- Oh, merde.

J'entends Maman approcher. Je la sens se baisser à ma hauteur, remplaçant Arthur pour tenir mes cheveux.

- Ça va chérie ?

Je me contente de hausser les épaules, j'ai terminé de vomir. Mon estomac ne contient désormais plus rien mais je ne veux pas me relever, je ne veux pas qu'il me voit pleurer. Oui, je n'ai pas tenu. Et je vais finir par sangloter comme un gosse.

Mon Demi-Frère et Moi - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant