Chapitre 8 : Je te crois.

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Je ferme la porte derrière nous, pas certaine d'être heureuse que Jane nous ait permis de nous isoler dans la cuisine du bar. Cette espace est bien trop petit pour deux personnes sur le point de se disputer.

À la suite de ma question, Arthur s'était contenté d'écarquiller les yeux avant de se mettre à bafouiller. Et ça, ce n'est vraiment mais alors vraiment pas à son avantage. Il a bien quelque chose à se faire reprocher et ça me brise un peu plus mon coeur, déjà bien amoché.

Je l'observe s'appuyer contre le plan de travail, le regard vissé sur moi tandis que je gigote nerveusement, au centre de la petite pièce.

- Aria, est-ce que tu peux arrêter de bouger ? Tu me donnes le tournis.

Je m'exécute même si je n'ai qu'une envie, lui en coller une. Non mais je rêve, c'est le connard de l'histoire, se serai à moi de lui faire des reproches ou à lui ordonner des choses. Pas lui.

- Pourquoi tu n'as pas répondu à ma question ?

Je dois aller droit au but, je suis sur le point de perdre toute contenance et je n'ai pas envie de m'évanouir sans réponse.

- J'allais le faire, Aria.


Je hausse les épaules, sentant les larmes affluer sous mes yeux.

- Alors, fait-le.

Il soupire longuement, liant ses mains l'une avec l'autre.

- Je ne sais pas ce que tu sais ou ce que tu crois savoir..

Je me tend, même si je savais bien qu'il y avait quelque chose, j'avais cet espoir, cette toute petite lueur qui me disait que je me trompais.

- .. Je ne connais qu'une Amélie, on s'est rencontré en 1ère année de médecine. Tu l'as déjà rencontré, le jour de ton réveil.

Je fronce les sourcils, cherchant ce souvenir. Il s'est passé tellement de chose ce jour-là que ma soit-disante rencontre avec elle ne m'a pas vraiment marqué. Mais maintenant qu'il le dit, j'ai cette brune en tête, présente avec le Docteur Sanchez, celle qui ne cessait de me fixer pendant chacun de mes examens. J'avais pris ça pour de la curiosité. Après tout, j'étais la fille qui était restée presque 4 ans dans le coma. Mais si il faut, ça n'avait rien à voir avec ma pathologie. C'était à cause de Arthur. Je serre les poings, même si se dont je me souviens est un peu flou, je me rappelle parfaitement d'une jolie fille.

- Je m'en souviens.

- C'est.. c'est juste une collègue de travail.

Il ment. Je ne me laisse même pas aveuglée par ma putain de jalousie, ça se voit. Je le connais et c'est tout à sa perte.

- Ah oui, et les messages qu'elle t'envoie ?

Il fronce rapidement les sourcils, alors que je viens un peu de m'arranger les faits à ma sauce, voulant mélanger du faux pour avoir du vrai.

- Tu lis mes messages ? Il s'emporte.


Je lève mon doigt en sa direction, prête à ne pas le laisser retourner la situation.

- C'est ton procès d'accord, pas le mien.

Il frappe ses mains contre son jean, avec un air désabusé.

- Dit-m'en plus, dit-moi ce que tu as vu.

Je n'ai pas envie de le faire, je veux le laisser parler de façon à en savoir le plus possible. Mais j'ai comme l'impression que si je garde cette optique-là, nous n'avancerons jamais.

- Le soir de mon anniversaire, elle t'a envoyé un message qui disait, en gros, que tu lui manquais.

Il fronce à nouveau les sourcils, et j'ai presque l'impression qu'il ne sait pas de quoi je lui parle. Il finit par sortir son portable de la poche de son jean, avant de pianoter dessus.

Mon Demi-Frère et Moi - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant