Mon Demi-Frère et Moi - TOME 2

Chapitre 17 : À qui tu parles, là ?

POINT DE VUE DE ARTHUR 

Je manque de glisser en contrôlant tant bien que mal le virage. J'espère que personne ne me prendra pour un déséquilibré, un forcené ou un terroriste qui tenterai de s'échapper de l'aéroport. Non, je ne suis rien de tout ça. Je ne suis qu'un homme courant après sa petite-amie qui a décidé de s'enfuir alors que nous devons embarquer dans moins d'un quart d'heure.

J'ai juste le temps de la voir entrer dans les toilettes des femmes.

Sans me préoccuper de quoi que se soit, j'entre à mon tour sous le regard surpris et mauvais des quelques femmes qui se tiennent près du lavabo.

- Aria ?

Dans un premier temps, j'évite de crier, ne voulant me faire plus remarquer que ce que j'ai déjà pu faire. Mais en voyant que ça ne marche pas, je réitère ma demande plus fort et avec, je l'avoue, un peu moins de patience.

- ARIA !

Toujours rien.

Je me passe nerveusement la main dans les cheveux, en soupirant de toutes mes forces. Ce n'était pas une bonne idée. J'en avais pourtant parlé à Ella. Nous avons fait comme si de rien était pour qu'elle puisse nous en parler si elle le voulait mais elle ne l'a pas fait. Et nous avons pensé, à tord, que prendre l'avion ne serai pas un problème pour elle.

Quelle bande d'idiots.

Je sursaute quand une petite vieille me tire par la manche de mon sweat, pointant de son autre main l'une des dix portes des wc.

Je mime un « Merci » en sa direction, avant de me diriger droit devant. 

Je toque une première fois, sachant que les choses ne peuvent pas être aussi simple. Comme je le pressentais, aucun bruit ne s'en échappe. Alors je recommence deux ou trois fois, temps que les toilettes se vident complètement et qu'il n'y ait plus que nous deux et cette porte fermée.

En soupirant, je me laisse tomber contre la porte.

- Aria, sors. S'il-te-plaît.

Je pince les lèvres, cherchant un moyen de l'en faire sortir et si possible, à temps.

- Je sais que tu as peur. Moi aussi si tu veux tout savoir et égoïstement je me dis que si cet avion doit s'écraser, au moins, nous serons tous les deux. Et ça tombe bien parce-que, j'ai décidé de ne plus jamais te laisser tomber ou de te laisser t'en aller, sans moi.

En disant ces mots, je me rend compte que ça fait un moment que je n'avais pas été aussi sincère avec elle. Pas que je lui mente, c'est juste que j'avais peur de l'étouffer si je laissais constamment mon coeur s'en mêler et déblatérer jours et nuits mon amour pour elle.

- J'ai arrêté mes études de médecine.

Le silence qui s'en suit n'en ai pas vraiment un, je peux entendre chacun de mes muscles se détendre. Je ne savais pas comment lui annoncer une chose pareille. Je ne voulais pas qu'elle croit que je n'étudiais que pour la sauver. Et pourtant, c'est la vérité. Oui, j'étais doué mais ce n'était pas ce que je voulais faire. Je voulais juste trouver un moyen pour la sauver. Mais j'aurais du le savoir. Savoir que Ariana Williams n'a besoin de personne.

- Je veux devenir photographe.

Je crois qu'en lui annonçant tout ça, je ne m'attends pas vraiment à ce qu'elle ouvre. Je veux simplement lui dire tout ce que je n'ai pas réussi à lui annoncer ces dernières semaines.

- Je sais, je ris, c'est un peu vaste dit comme ça, mais c'est ce que je veux faire.

Je regarde ma montre en me disant qu'il ne reste plus que 7 minutes avant que nous ne rations définitivement notre vol.