Chapitre 11 : Moi je suis fière de toi.

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Je raccroche en me sentant encore un peu plus anxieuse. Le jeune homme était littéralement paniqué, et j'ai du essayé de le rassurer comme je le pouvais à des centaines de kilomètres.

Je m'assois à nouveau au côté d'Arthur, dans le couloir de l'hôpital.

- Ellian va embarquer dans le prochain avion, il sera là dans quelques heures.

Le jeune homme se contente de hocher la tête de haut en bas, se contentant de regarder devant lui. Je me pince les lèvres, en croisant mes jambes.

- Est-ce que ça va ? Je lui demande.

Il hausse les épaules et ma main trouve la sienne, posée sur sa cuisse.

- La petite va bien et je suis sûre que Jane aussi.

Après l'arrivée des secours, la jeune maman a perdu connaissance. Elle a été porté ici en urgence et nous les avons suivi en voiture. D'après Arthur et après que ça ait été confirmé par les médecins, Jane ,à cause de sa chute et de l'accouchement, a fait une hémorragie. Aux dernières nouvelles, elle était au bloc mais prise en charge juste à temps, son pronostique vital ne serait pas engagé.

- Tu as fait tout ce que tu pouvais faire.

Médicalement, je suis nulle mais de ce que j'ai vu, il a mis ce bébé au monde et il l'a réanimé. C'est largement suffisant.

- Non, j'étais en état de choc et sur le moment, je n'ai pas pensé à une possible hémorragie, j'aurai pu essayer de la contrôler, j'aurai pu..

Il s'arrête, et je comprend qu'il a la gorge nouée. Je lui attrape le menton pour qu'il me regarde.

- Moi je suis fière de toi.

Il me lâche un semblant de sourire, et je laisse retomber ma main. Son regard retombe devant lui et je soupire en l'imitant. Je ne veux pas qu'il culpabilise, il a tendance à se blâmer pour beaucoup de choses et c'est souvent à tord. Il est quelqu'un de bien, et je suis sûre que Jane ne lui en tiendra jamais rigueur. Après tout, c'est un interne. C'est peut-être la première fois qu'il se retrouve confronté à une telle urgence.

- Je déteste les hôpitaux, je souffle.

Malgré le fait que je doive m'y rendre pour aller chez ma psychologue je n'aime pas ce genre d'endroit à l'odeur trop prononcé et aux visages marqués. Il faut dire que mes lourds antécédents médicaux n'aident pas vraiment.

C'est à sa main de trouver la mienne.

- Je suis là.

Mes yeux rencontrent les siens, et je me perds dedans pendant quelques secondes avant de lui répondre :

- Je sais, Arthur.

J'avale difficilement, sentant cette douleur dans l'estomac typique du stress. Je ne veux pas l'être mais je suis une putain de pessimiste. J'ai peur. Rien ne se passe comme prévu dans ma vie. Et je ne veux pas que ce bébé se retrouve sans maman, que mon ami soit privé de sa femme et que Arthur ait sa mort sur sa conscience.

Je me pince les lèvres, prenant mon mal en patience.

Nous restons comme ça, les mains liées pendant près d'un quart d'heure, avant qu'un médecin ne fasse son apparition.

- Bonjour Arthur, bonjour mademoiselle.

Le jeune homme se lève pour saluer cet homme d'une cinquantaine d'années qui semble sortir du bloc opératoire, vu sa tenue et d'après mes heures passées devant des séries médicales.

- Jane est en salle de réveil, tout c'est bien passé.

Je laisse échapper un soupir de soulagement, avant de retomber sur ma chaise, sentant mes jambes me lâcher.

Mon Demi-Frère et Moi - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant