Mon Demi-Frère et Moi - TOME 2

Chapitre 24 : Simplement biologique.

Je me revois dans la cour de l'école, je devais avoir 8 ans, peut-être 9. Je ne me souviens pas ce que je portais, ni même avec qui je jouais exactement à ce moment-là, mais ce dont je me rappelle, c'est de cette homme me faisant signe de m'approcher de la grille.

Maman m'avait pourtant fait promettre de ne pas parler aux inconnues. Mais cette fois-là, et je ne savais pas pourquoi, je ne l'ai pas écouté et je me suis approchée.

Lorsque je fus suffisamment près de la grille, de lui, il me sourit. Un grand sourire, que j'étais incapable de rendre, encore un peu méfiante.

- Bonjour, Ariana.

- Aria.

De ma petite taille, je ne me démontais pas, il n'en était pas question.

- Je suis sûr que tu ne dois pas savoir qui je suis.

Je me contentais d'un mouvement de gauche à droite. Non, je ne savais pas qui il était. Je tentais un mouvement de recul lorsqu'il s'accroupit juste en face de moi, toujours derrière la grille.

- Non, non, ne pars pas. Je..

Il s'arrêta dans ses paroles et moi de reculais.

- Comment va ta maman ?

- Tu connais ma Maman ?

Ses lèvres s'étirèrent dans un grand sourire.

- Bien sur, je connais très bien Ella, c'est une..

- Aria !

Je pivotais sur moi-même à la recherche de la personne m'interpellant. Un peu plus loin, ma maîtresse de l'époque m'attendait, les bras croisés sous la poitrine et inquiète.

- Aria, juste une seconde..

Je revenais rapidement à lui, et à son grand sourire.

- Donne ça à ta maman, s'il-te-plaît.

Il me tendit un petit objet métallique, que je pris immédiatement pour le mettre dans ma poche.

- C'est très bien Aria, il faut que je m'en aille maintenant.

Je me contentais d'un petit « oui », et l'observais se lever.

- Eu te amo muito, meu amor, tente não me esquecer.

Sur ces mots incompréhensibles, le monsieur s'en était allé, me laissant seule avec la main fermement accrochée à cet objet qui était en fait une clef USB.

Le soir, je remplis ma mission, la donnant à Maman. Je me rappelle aujourd'hui qu'elle avait beaucoup pleuré, sans vraiment me donner d'explication. Mais maintenant, en revoyant pour la première fois cet inconnu qui n'en est pas vraiment un, et ce souvenir me revenant en pleine figure, je comprend.

Oui, 12 ans après, je comprend.

- Aria, ma chérie.. dit quelque chose..

Le bras de Ella se pose sur le mien, me faisant sursauter. Les larmes aux yeux et le coeur battant, je le quittais des yeux, pour les poser sur ma mère, émue au possible.

- Je-je ne peux pas.

Ce sont les seuls mots que je réussis à articuler, avant de manquer de tomber en m'emmêlant les pieds pour reculer. Tenant miraculeusement sur mes deux pieds, je ne perd pas une seconde pour m'en aller, les laissant tout les deux. En sortant de cette pièce délabrée, je manque de me prendre le torse de Toni.