Chapitre 7

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Leila

J'ai décidé, avec Luna, que nous devions décorer l'appartement, histoire de se sentir plus à l'aise, plus "chez nous". Nous avons donc chacune pris un peu d'argent, et grâce à un GPS nous avons rapidement pu trouver un commerce qui vendait des fournitures de décoration à prix raisonnable. Après avoir acheté des meubles, de la peinture et plusieurs accessoires, nous avons décidé qu'il était temps de prendre le chemin du retour.

Luna: Tu sais monter un meuble ?
Moi: Nan.
Luna: Super !

Une fois arrivée, nous avons réussi à monter la plupart des choses que nous avions acheté, bien que l'ascenseur doit en panne. Pour ce qui était des lits et de la table, nous avions laissé ça dans la voiture, il se faisait tard et nous n'avions pas la force de monter tout ça à cette heure ci.

Moi: J'vais acheter des clopes j'reviens.

Pas de réponse, tant pis. J'ai enfilé mes chaussures et je suis sortis et descendant les marches quatres à quatres.
En ouvrant la porte de l'immeuble, le froid m'a frappé de plein fouet. Le temps c'était rafraîchit, et le soleil brûlant du Mexique me manquait énormément.

J'ai du faire au moins trois fois le tour des environs avant de tomber sur un tabac/café bondé à une heure aussi tardive. Des cris et des rires s'élevaient dans cet espace clot, se mêlant au son de la télévision allumée dans le fond. Des odeurs de café et de tabac froid me donnèrent le tournis.

Moi: Un paquet de Marlboro s'il-vous-plaît.

Le type m'a toisé de haut en bas avant de déposer sur le contoir les cigarettes et de prendre en échange le billet que je lui tendait. Il m'a rendu la monnaie et je suis sortie de façon à ne pas me faire remarquer.

?: Eh c'est pas la nouvelle du quartier ?
?: Elle fait quoi dehors ?

Des rires s'élevèrent, mieux valait ne pas calculer. J'ai détourné le regard et je suis sortie pour éviter toute altercation. Ah putain, ça faisait du bien de respirer !
J'ai sorti une cigarette de mon paquet neuf et c'est en fouillant dans mes poches que je m'étais rendue compte que je n'avais pas de feu.

Moi: Merde !
?: Tient.

C'est une voix masculine grave qui m'avait adressé la parole. Je me suis retourné et découvrit un homme en survêtement, capuche vissé sur la tête qui me tendit un briquet.

Moi: Euh, merci.

J'alluma ma cigarette et tira dessus avant de rendre au mec son briquet.
Il ne me répondis pas et s'adossa contre le mur du café. Je
ne pouvais pas voir son visage, mais il avait l'air d'avoir un air dur, presque méchant.

Moi: Tu t'appelles comment ?

Pas de réponse, bon.

Moi: J'te parles.
?: T'as pas besoin de savoir mon nom.
Moi: Moi c'est Leila.
?: Bat les couilles.

Ah, bon. Après cette "discussion", il rentra dans le bar, sûrement parce qu'il avait froid. Je me sentais bête toute seule, alors je repris la direction de la maison, pensive.

?: Habilles toi nan ?
Moi: Tournes les yeux si t'aimes pas c'que tu regardes, dis-je en riant.
Il s'approche de moi, me tire par la manche de mon pull et plaque un baiser mouillé sur mes lèvres.

Je me réveille en sursaut, tremblante et le front trempé par la sueur. Encore un de ces rêves étrange, que je fais maintenant depuis quelques temps. Je ne sais pas avec qui je suis, mais c'est toujours un homme, et à la fin il m'embrasse toujours. Il a les lèvres gercées, j'ai presque l'impression de les sentir dans mon imagination. Tout à l'air tellement vrai.

Je me lève et ouvre la fenêtre histoire de m'aérer, de changer d'air. J'ai le tournis, et je sens que c'est une très mauvaise idée de fumer à cet heure ci.
Tant pis. Je referme la fenêtre, et retourne me coucher en essayant de me concentrer sur quelque chose d'agréable .

*


Luna: Aller putain, viens m'aider !
Moi: Mais on y arriveras jamais ! On fait vingt kilos à tout casser toutes les deux, on va pas monter une tables sur 10 000 étages !
Luna: T'as aucune volonté.
?: On va vous aider.

Ce gars la ! c'est celui qui m'as insulté hier, ce grand black et l'autre la, son pote, comment il s'appelle déjà ? Camel ?

Moi: On a pas besoin d'ton aide, casse toi.
Camel?: Ok d'acc la miss, aller on s'cassent.
Luna: Non attendez elle rigole ! Venez nous aider.

Les types me font des sourires hypocrites avant de me bousculer pour prendre les cartons.
Peu après, tout les gars du quartier son au courant et il s'invite chez nous pour faire eux-mêmes les travaux.  À mon grand étonnement, Luna à l'air de bien s'entendre avec tous, elle qui n'est habituellement pas sociable. Je la regarde parler et...

Attendez une seconde.

J'attrape Luna à part dans la salle de bain.

Luna: Aïe ! Mais t'es folle tu m'as fais ma..
Moi: Depuis quand ?
Luna: Depuis quand quoi ?
Moi: Tu parles parfaitement en français. J'croyais que t'étais jamais venue ici ? Tout à l'heure t'as demandé aux gars de nous aider en français.

Elle fuit mon regard quelques secondes, avant de lâcher.

Luna: Bah j'ai pris des cours, t'es bête toi !

Cœur blindé | PNLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant