Chapitre 32

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Leila

Voyant que Nabil ne voulait pas se ranger, et meme qu'il accélérait, les policiers redoublèrent en quantité. Des renforts ? Je stressais de plus en plus, en m'accrochant à mon siège du mieux que je pouvais, pour ne pas m'éclater la tête contre la vitre.
Le téléphone de Nabil ne cessait de sonner, en affichant le numéro de Tarik .

Sans son autorisation, je décrochais et sans même lui laisser de parler, je lui racontait.

- Tarik ! On est poursuivi par des policiers, on as de la drogue dans le coffre et Nabil ne veux pas se rendre.

Il resta silencieux derrière le combiné quelques secondes, puis il raccrocha.

Nabil - Il va envoyer des gars les semer.
- Nabil tu t'fou d'moi ou quoi ? On est pas dans un film, arrête toi et assume.
Nabil- Tu seras embarqué aussi, considéré comme une complice.

Alors la, il m'avait cloué le bec. Nabil prenait toutes sortes de virages, et quelques minutes après, d'autres voitures c'étaient invités à la course. Je compris que c'était les "gars" de Tarik.

Les voitures complices réussirent à créer un barrage dans cette course poursuite infernale, et Nabil réussit à les semer pour un petit moment.

Je m'inquiétais quand même pour les gars qui nous avaient aidé. Qu'allait il leurs arriver ? Au loin, des coups de feu retentirent, et je priais silencieusement pour que personne ne soit blessé par notre faute.

Nous avions rouler toute la nuit, et il n'y avait pas assez d'essence pour allumer le chauffage, j'étais morte de froid.

Nabil - Tu veux ma veste ?

Je ne répondis pas, après tout c'est de sa faute tout ça. J'arrive pas à croire qu'il puisse m'adresser la parole normalement après ce qu'il venait de faire.
Je pris son téléphone pour appeler Tarik, mais il enleva la carte SIM, la cassa avec ses dents et jeta les restes dehors

- Mais t'es complètement malade ?!
Nabil - Tu veux qu'il nous geolocalise ou quoi ?

Je pleurais encore plus, je ne voulais plus lui adresser la parole. À cause de lui j'étais une criminelle sûrement recherchée dans toute la France.
Nabil avait l'air serein, comme si cette situation était normal. J'arrivais pas à y croire. Et Tarik ? Il devait devenir fou. Et maintenant, nous n'avions plus de moyen de communication.

Nabil fini par s'arrêter dans une station service, pour acheter des bouteilles d'eaux et de quoi grignoter. Je n'avais pas faim, il mit tout dans la boîte à gant , fit le plein et redémarra.

Nabil - Ça va ? T'es toute pâle
- J'croyais que vous aviez arrêté vos conneries.
Nabil - Tarik as arrêté, pas moi. Mais j'suis beaucoup moins dedans.
- Et Tarik dit rien ?

Il lâcha un rire qui sonna amer.

Nabil - Il sait pas.

Il tira une cigarette d'un paquet neuf, et la coinça entre ses lèvres pour l'allumer.

Nabil - Il a arrêté toutes ces merdes, et il a trouvé un job clean pour te mettre bien. Mais bon apparemment tu t'en bat les couilles.
- Qui a dit que j'm'en battait les couilles
Nabil - Pourquoi t'as essayé de m'embrasser la dernière fois ?
- C'était avant que j'retourne au Mexique
Nabil - Ça change rien.

Je restais silencieuse, perdue dans les pensées. Pourquoi j'avais fait ça ?

Nabil - Il était vraiment trop choqué quand t'as fait ça

Nous roulions doucement maintenant, dans un lieu que je ne connaissais pas. Les réverbères éclairaient une route tranquille.

Nabil - Dans sa tête t'es sa p'tite femme pour la vie.
- Il y a pas pensé à ça quand il m'as trompé
Nabil- 1-0 pour toi.

J'étouffais un petit rire, même si le cœur n'y était pas. Parler de Tarik me faisait toujours un petit quelque chose.

- On est ou ?
Nabil - Suisse

Je ne m'y attendais pas, j'imagine qu'on va rester ici un petit moment, avant de décoller dans un lieu plus sûr.

Nabil - J'vais réserver un hôtel j'arrive.
- T'es con
Nabil - Pourquoi ?

Je descendis mon siège et me calla dedans.

- Si t'utilise ta carte bleu ils sauront ou t'es.

Il me regarda un moment avant de refermer la portière.

Nabil - Bon, contre toute attente t'es peut-être pas si conne.
- Je vais faire comme si t'avais jamais dit ça.

Je sentais le poids de son regard sur moi.

- Quoi ?
Nabil - Ça fait bizarre de te voir avec un  voile.
- J'préfère paraître bizarre plutôt qu'être pendue par les cheveux en enfer.
Nabil - Bien répondu.

Il descendit également son siège, et alluma enfin le chauffage.

Nabil - Aller bonne nuit ma grosse.

Cœur blindé | PNLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant