Chapitre 4

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Leila

Depuis que mon père avait été incarcéré à San Luìs, je n'étais pas allée le voir une seule fois au parloir. Pas parce que je m'en fichais, au contraire il me manquais terriblement, mais parceque je n'en avait pas le courage, pas la force. Je ne voulais pas le voir au travers d'une vitre sale, amaigri et fatigué.
Je préférais lui téléphoner, ou bien lui écrire. La plupart de mes économies passait dans les transferts d'argent que je lui faisais. Dans mes lettres, je lui disait que tout allait bien, que je pouvais me permettre de lui envoyer d'importantes sommes d'argent pour qu'il se fasse plaisir là-bas. Pour tout dire, tout allait de pire en pire. J'avais de moins en moins de travail, car de nombreux pressings avaient ouvert leurs portes, et il faut dire qu'ils proposaient de nombreux services à des prix parfaitement convenable.

J'étais toujours soucieuse de ce que j'allais faire plus tard, de comment j'allais pouvoir m'en sortir. J'étais tout le temps anxieuse, et il m'était souvent arrivé de faire des crises d'angoisse.

Si j'avais bien un rêve, un seul, c'était de pouvoir un jour tout plaquer, et m'évader loin, très loin, là ou personne ne pourrait m'embêter. Je rêvais de retourner en France, d'y trouver du travail et d'enfin pouvoir mener une vie tranquille et convenable.

Ce soir la, Luna m'as invitée à une soirée organisée dans une boite de nuit assez côté. J'ai essayer tant bien que mal de refuser, car après qu'on ai saisi le terrain de mon père, je n'avais plus la tête à grand chose.
Mais bon, connaissant Luna, c'était peine perdue d'avance.

C'est comme ça que nous nous sommes retrouvées dans la file d'attente pour entrer, moi avec une robe que Luna m'avait prêté.

L'attente ne fut pas longue, le videur faisait entrer n'importe qui.
Une fois à l'intérieur, j'ai été pris d'une bouffée de chaleur insupportable. Il faisait extrêmement chaud, les gens bougeaient dans tous les sens au fil de la musique, et au bout de 5 minutes j'avais déjà perdu Luna de vu.

Je voulais m'asseoir au bar, mais je n'avais pas d'argent et je ne voulais pas encourir le risque que le barman me serve quelque chose que je doive payer après.

?: T'as soif ?

J'ai sursauté en sentant le souffle chaud et alcoolisées de la personne qui m'as chochotter à l'oreille. C'était un homme, qui devait faire au moins 5 fois mon poids. C'est quand j'ai eu le réflexe d'avancer et lui de reculer que j'ai pu remarquer qu'il ne marchait vraiment pas droit. Il devait être vraiment saoul.

?: Tu veux v'nir boire à mon urobinet salope ? Dit-il en ricanant.

Il me prenais pour une pute ? Non mais je rêve. Je me suis retournée pour partir mais il m'a fermement tenu par le bras, en le serrant tellement fort que j'ai cru le perdre sur le coup. J'essayais de me libérer de son étreinte, en vain, il était beaucoup plus fort que moi. Autour de moi le monde s'agitait, et personne n'a remarqué que j'étais entrain de me faire agresser.
C'est en essayant de me débattre que j'ai accidentellement mis un coup de coude à un autre homme.

?: Tu fais quoi toi ? Lâche la.

Le mec m'a lâché et il est parti comme si de rien n'était. Je me suis retourné pour remercier celui qui m'avait défendu, même si j'étais en état de choc, mais il était de dos, déjà entrain de partir.

Moi: Hé !

Il ne s'est pas retourné, alors je l'ai suivi. Il s'est dirigé vers ce qui semblait être le "carré VIP".
Il y est entrer naturellement, moi, on m'a refoulé. Ok.

J'ai fais demi tour, un peu humilié je dois le dire, et je suis sortie m'asseoir dehors, sur le goudron froid. Ça faisait du bien, je n'arrivais plus à respirer à l'intérieur.
J'ai posé ma tête contre le mur en béton, et j'ai fermé les yeux, sûrement pour essayer de me remettre de mes émotions. C'est un bruit de claquement de porte qui m'as tiré de ma rêverie. C'est le gars qui m'a défendu. Il a une cigarette à la bouche, un briquet à la main, et auand il l'allume une lueur orange éclair son visage. Mais.. je le connais ! C'est lui qui a acheté le terrain de mon père. Domage que ça soit lui, ça lui fais perdre ton son charme du sauveur.

Lui: Tu regardes quoi comme ça ?
Moi: Oh, je ne me suis pas présentée, Leila. C'est le terrain de mon père que tu as ach...
Lui: Ouais ferme la, t'parles trop.

Alors la, mais quel impoli !

Moi: Je voulais juste te remercier pour tout à l'heure.
Lui: J'aurais su que c'était toi, j'l'aurais laissé te violer.

Mais quel enflure ce type ! Qu'il aille se faire foutre. Je me suis levée et j'ai pris la direction de l'arrêt de bus. Et ouais, pauvre jusqu'au bout, j'ai pas de voiture... en faite, j'ai même pas le permis.
Dans le bus, j'essaye d'appeller Luna, mais elle ne réponds pas. Sûrement trop occupé à faire tourner des gars en bouriques, comme à son habitude... J'espère juste qu'elle ne vas pas rester dehors toute la nuit.

Cœur blindé | PNLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant