Leila
J'avais enfin reçu un message de Luna qui me disait qu'elle était rentrée, et qu'elle m'attendais a la maison. Je laissais donc Rym chez elle, en la remerciant pour son accueil, et en ne manquant pas de lui dire que son récit m'avait touché.
Après avoir enfilé mes chaussures, je suis descendue en trombe des escaliers, vu que Rym habitait plus haut que moi dans cette tour abîmé par les décennies.
Luna- Enfin rentrée ! Qu'est-ce que tu foutais ?
- Tu t'fou d'ma gueule ? Tu m'demandes c'que je foutais ? Excuse mais c'est pas moi qui traîne dehors depuis qu'on est arrivées ici, si il y a quelqu'un qui doit demander à l'autre ce qu'il fou, c'est moi.Elle me lança un regard mauvais, comme si je l'avais insulté, que je lui avais manqué de respect. J'ai essayé d'analyser les paroles que je venais de prononcer, et je ne les trouvaient pas insolentes. Pourquoi j'ai l'impression que tout le monde me cache quelque chose ?
Luna- T'es vraiment conne ma parole, j'te supporte plus, j'vais peter les plombs ici.
Elle à pris ses affaires, et elle c'est cassée. Comme à chaque fois. Depuis qu'on était ici, je ne la reconnaissais pas. Ses paroles m'avaient blessés, énormément blessés, mais je ne ferais pas le premier pas.
Deux mois plus tard, rien n'avais changé. C'était le même disque qui tournais en boucle, et je n'en pouvais plus de mener cette vie. J'avais été virée du Macdo dans lequel je travaillais, car je m'étais coupé avec un bac cassée, et si je ne pouvais plus faire la vaisselle je n'étais plus bonne à rien.
Luna n'était pas revenue, pas une seule fois. Je ne l'avais pas rapellé , pas parce que je m'en fichais, mais simplement par fierté.
J'ecrivais à mon père pratiquement toutes les semaines, histoire d'avoir de ses nouvelles. J'étais fatiguée, sans argent et sans amis. Le mexique me manquais, le soleil sur ma peau me maquais. En France il faisait froid, et il pleuvait. Un temps de merde pour une vie de merde.
Aujourd'hui était un jour qui différait légèrement des autres, car il ne pleuvait pas. Même si il faisait toujours aussi froid. Cela m'avait motivé pour aller déposer mon cv un peu partout dans le centre ville, alors après avoir enfilé une veste en jean assez large et des sneakers, j'ai fermé la porte à clefs derrière moi et j'ai descendu les marches quatres à quatres. J'avais la tête qui tournais, des vertiges et une migraine, super.
En bas du bloc, comme d'habitude, les mêmes gardiens gardiens des tours. Ils n'avaient rien d'autre à faire. Depuis quelques temps, ils avaient arrêté de me " taquiner ", entre guillemets car à vrai dire ça me cassais plus les ovaires qu'autre chose, et ils avaient même décidé d'être polis avec moi. Quand j'arrivais à leurs rencontre, j'entrepris de dire bonjour à l'assemblée, ils répondirent tous mais un juste en face de moi me fixais.?- Eh meuf, tu saigne du nez.
À peine avais-je eu le réflexe de porter la main à mon nez pour constater qu'en effet, je saignais, que je sentis le sol se dérober sous mes jambes. En une fraction de seconde, je me retrouvais au sol, inconsciente.