Épisode Flash-Back (1) : Amis.

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Elle venait d'arriver dans Northville, elle avait 12 ans.

Manon sortait de son tout nouveau collège, où était fini son tout premier jour d'école. Elle souffla un bon coup quand elle se trouva à l'extérieur, enfin débarrassé de cette journée abominable. Elle détestait jouer les nouvelles élèves, comme elle avait l'habitude de le faire, elle, qui déménageait sans arrêt. Elle espérait cette fois que son père avait vraiment trouvé sa place dans Northville et ne comptait pas re-déménager encore.
Mais bon, si elle venait à encore une fois déménager, cette fois-ci ça ne la dérangerait pas. Elle n'aimait pas sa nouvelle classe, ses nouveaux camarades, son nouveau proviseur. Trop snobs, trop hypocrites, trop égocentriques. En plus, durant cette journée elle ne s'était fait aucun ami. "tant mieux, ce sont tous des "fils de" ici."
Elle passa par le parking qui se trouvait derrière le collège, chose plus facile pour rentrer chez elle. Comme elle habitait tout au bout du village, et que son père ne viendrait pas la chercher...
Alors qu'elle marchait tranquillement dans la ruelle, les écouteurs enfoncés dans ses oreilles, elle passa devant un groupe de jeunes garçons. Manon les reconnut de suite, ce groupe avait bien attiré son attention quand elle venait d'arriver le matin. Ils étaient 3 en tout, et ils devaient probablement avoir deux ans de plus qu'elle.
Elle passa devant eux sans leur prêter attention, sans ni même les regarder. Puis, subitement, elle sentit son bras retenu par une de leurs mains.
- Hé ! S'écria-t-elle tout en enlevant un écouteur de son oreille.
- Hey ma jolie, alors on vient d'arriver en ville mais on salue pas ses camarades ?
- De quoi tu parles ? J't'ai jamais vu dans le coin.
- Tu veux rire ? J'ai vu la façon dont tu me regardais ce matin. Je te plais bien hein ?
Manon le regarda de travers, ainsi que ses deux autres amis, qui lui souriaient  sadiquement. Puis, elle relâcha son bras avec force pour leur dire ensuite :
- Faut que j'y aille, et vous me gênez. Salut.
Elle s'apprêtait à repartir mais ce garçon qui ne l'entendait pas de cette oreille lui prit encore le bras :
- Doucement, doucement... je ne t'ai pas dit de partir, donc, tu restes.
Manon lui jeta un regard noir. Bon, elle qui ne voulait pas perdre son sang-froid dès le premier jour, la voilà mal parti.
- Mais lâche-moi ! S'écria-t-elle. J'ai pas ton temps moi.
- Oh allez, reste un peu t'amuser avec nous...!
Ses épaules se mirent à trembler de rage alors qu'il commençait à la prendre par la taille. Elle avait tellement envie de le remettre à sa place, ce mec-là.
- Lâche-moi...! S'exclama-t-elle alors en le giflant.
Le garçon resta interdit pendant quelques secondes, puis se tourna vers elle et lui lança un regard des plus glacials. Il l'a prit ensuite par le col et la cogna contre un mur.
- T'as fait quoi là pétasse ?
Malgré qu'il soit plus grand qu'elle, Manon ne se laissa pas faire et réussit à le pousser en arrière à l'aide de ses pieds et ses bras, et se jeta sur lui pour venir cogner sa tête contre le sol. Le blond se débattit et ordonna à ses potes de l'arrêter, ce qu'ils firent en la prenant par l'arrière et la pousser violemment contre le sol. Manon grimaça mais ne montra pas plus de signe de douleur.
- Relevez-là.
Ses deux amis s'exécutèrent et la relevèrent violemment afin qu'elle se trouve en face de cette maudite brute.
- T'as voulu faire la maligne hein ? Alors, tu vas voir ce que tu vas voir, j'vais te montrer comment je dresse une bonne fifille moi.
Il commença à lui tabasser le visage, tout en passant par des coups de poings dans le ventre, et des coups de pieds dans les genoux. Il se défoulait de rage sur elle. Manon ne criait pas, elle encaissait en silence. Il était hors de question qu'elle se montre faible face à des monstres comme ça.

- Ils sont en train de la tabasser fort maintenant. Parla un adolescent aux cheveux blancs.
En effet, depuis le début, deux garçons observaient la scène de loin, lambinant sur un banc pas si loin en face, sans la moindre intervention. Leurs regards étaient restés neutres, même si ils avaient quand même un peu de peine pour cette jeune fille.
- Tu devrais intervenir maintenant Karma.
- Et pourquoi ?
Le regard de Kirua devint ferme.
- Parce que sinon, tu n'auras pas ça.
De là, il sortit un paquet de cigarettes, où Karma lui répondit par un soupir.
- Ok, j'ai compris.
Il se releva et se dirigea donc vers le lieu de la bagarre. La brute était toujours en train de tabasser Manon quand il sentit subitement son bras s'arrêter et retenu par une main puissante. Il tourna sa tête et son regard tomba sur celui de Karma, un sourire malicieux au visage.
- Ka... Karma ?!
- L'Unique. Bon, pour commencer, vous deux, vous allez la lâcher.
Les deux garçons qui étaient restés en arrière s'exécutèrent rapidement. Manon les regarda du coin de l'oeil puis son regard se reporta sur Karma. Elle le trouvait impressionnant, du fait que les trois brutes ont subitement changé de regard en l'ayant aperçu.
- Ensuite, j'aimerais savoir ce qui s'est passé ?
Le jeune garçon tourna alors un regard noir vers la brunette :
- Cette salope m'a manqué de respect.
- Et ? Demanda Karma en haussant les épaules.
- Et bien je... j'ai simplement voulu lui apprendre comment on traite les putes dans son genre, ici.
En entendant ces mots, le sang de Manon ne fit qu'un tour. Elle alla se jeter sur cet insolent mais Karma la retint de justesse d'un bras.
- Doucement, doucement. Lui dit-il.
Elle lui lança un regard noir :
- Ça ne sert à rien de perdre ton sang-froid, ça va ne faire qu'empirer les choses, lui répondit-il alors.
Il avait raison. Elle tenta de reprendre son calme. Karma se tourna ensuite vers la brute, et lui esquissa sourire narquois :
- Dis-donc Ayato, ce n'est pas bien de t'en prendre aux nouveaux.
- Qu...quoi ?
- Tu crois qu'avec mon pote on a pas vu toute la scène ? T'es juste un gros pervers.
Tout en lui disant ça il l'avait prit par le col, le rapprochant violemment de lui. Le prénommé Ayato tourna alors son regard vers la gauche, où il aperçut Kirua lui faire un signe de la main.
- Je... je...
- Ouais ouais, c'est ça, et moi j'suis aveugle. Bon, tu devrais dégager si tu ne veux pas que moi aussi je ne perde mon sang-froid.
Il hocha docilement la tête puis partit rapidement en direction opposé, accompagnés de ses deux amis. Manon les regarda partir puis se tourna vers Karma, qui se mit à rire doucement.
- Mer... merci...
Karma se tourna vers elle, la regardant avec étonnement. Puis, il se mit à marcher vers Kirua qui l'attendait, toujours assis sur le banc. Manon le suivit de près.
- Ne me remercie pas, c'est lui que tu dois remercier, lui répondit-il en levant son menton vers Kirua. Parce que je ne serais jamais venu si il n'avait pas eu pitié de toi.
- C'est qui ?
- Un ami.
- Oh, et... c'est vrai ce que tu as dis ?
- De quoi ?
- Que vous avez regardé la scène depuis le début ?
L'adolescent hocha la tête. Ils étaient maintenant arrivés près de Kirua.
- J'peux avoir mes clopes maintenant ? Demanda alors Karma.
Kirua soupira mais lui donna avec quand même un peu d'hésitation. Karma en alluma alors une avec son briquet sorti de sa poche avant d'inspirer par la suite la nicotine. Manon, qui était resté là à le fixer, grimaça soudainement de douleur. Sa tête lui jouait des coups. Elle passa une main dessus pour l'enlever directement : un peu de sang y était sur cette dernière.
Mais elle se doutait qu'elle ne saignait pas seulement de là : elle sentit une coulée traverser son genou, et quelques douleurs au ventre qu'elle tint avec une main. Kirua qui l'avait observé jusque là, pencha sa tête sur le côté, inquiet.
- Il t'a salement amoché.
- C'est clair. Lui répondit-t-elle d'un ton sarcasme.
Kirua l'observa un moment puis se tourna vers son ami :
- Allons chez moi.
- Pourquoi faire ?
Puis suite à cette question, il prit doucement le poignet de Manon afin de lui répondre :
- Pour la soigner, pardi ! T'as vu dans quel état elle est ?
- Ah non non mais non, c'est gentil mais j'ai pas besoin que...
- Tu viens. Lui ordonna Kirua.
Il tira sur son poignet qui lui faisait déjà mal puis partit en direction de chez lui, où Karma le suivait de près.

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