Chapitre 3

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LIAM

En rentrant après ma soi-disant journée de cours, je suis surpris de trouver Hadriel et ma tante Aubrey au même endroit. Que fait-il ici, celui-là ? Bordel, et en plus il put l'alcool à des kilomètres alors qu'il est à peine seize heures ! Je fronce les sourcils et me demande bien ce qu'ils font ici ensemble à une heure si... matinale.

Ma tante s'approche alors de moi. Elle a l'air embêtée, c'est étrange. Et la voir ainsi me met tout de suite la puce à l'oreille. Merde, et si elle savait pour aujourd'hui ? Cette nouvelle n'est pas bonne du tout.

— Liam, le lycée a appelé tout à l'heure.

Merde, je sens l'embrouille venir à plein nez ! J'avais raison. Je fronce les sourcils, suspicieux, mais hoche la tête doucement.

— Oui, et donc ?

— Parle autrement à ta tante ! s'impose aussitôt Hadriel.

N'ayant toujours pas digéré le coup d'hier, je ne veux pas le regarder dans les yeux. Ma tante semble remarquer que quelque chose ne va pas, mais elle ne dit rien. Elle se contente de regarder partout, sauf dans ma direction.

Je l'encourage à poursuivre d'un petit raclement de gorge. Mon oncle vient se poster à côté d'elle, titubant. Aubrey lui jette un regard mais ne lui dit rien, elle se contente de froncer les sourcils, mi-colérique mi-inquiète. De mon côté, je ne lui adresse toujours pas le moindre regard et serre mon poing dans ma main. J'ai un peu honte, mais en même temps je suis en terminale et c'est le genre de choses que font les ados normaux, non ?

— Et alors, on m'a dit que tu étais parti, comme ça. Il y avait apparemment une fille avec toi. Liam, tu as séché ? enchaine-t-elle sans attendre.

— Oui. Mais, Tata, c'est le premier jour ! Ce n'est pas important, si ? Et puis, tu sais comment c'est au lycée...

— Liam...

Elle a l'air peiné : elle sait comment se passent les choses là-bas et se sent impuissante. Sans que ma tante ne puisse finir sa phrase, un mouvement nous fait taire tous les deux. Je me retourne, paniqué, en voyant Hadriel qui s'approche, un couteau de cuisine dans une main et ma peur dans l'autre. Ma tante lui jette un regard, sans comprendre. Mes yeux verts sont soudainement attirés vers lui, et j'espère qu'il va se contenter de ne rien faire d'autre que de poser son couteau. La lame brille autant que les yeux emplis de panique de ma tante.

Il s'approche de plus en plus de moi, et je le regarde faire, silencieux et habitué. J'ai peur, comme toujours, mais cette fois-ci, j'appréhende énormément en voyant ma tante. J'ai envie que le temps s'arrête, et qu'Aubrey ne le voit jamais ainsi. Comment va-t-elle réagir en apprenant la vérité sur lui ?

— Tu ne fais jamais rien comme il le faut toi ! Tu me fais chier !

La voix d'Hadriel est cassante, quelque chose en moi devrait se briser, mais face à cet homme qui perd tout contrôle de lui-même, aucune parole ne venant de lui peut me faire du mal. Mais il me fait peur. Il me terrorise car il ressemble à cet homme qu'il devient lorsque ma tante n'est pas là. Mais cette fois-ci, c'est différent. C'est différent car elle est là, et regarde l'homme qu'elle a épousé avec énormément de peur dans les yeux. Elle ne semble pas le reconnaitre, et je crois bien que c'est la pire chose qu'il pouvait arriver. J'ai envie de la prendre dans mes bras mais je suis paralysé par la peur qu'il la touche.

— Hadriel, que t'arrive-t-il ? panique ma tante.

— Il arrive que ce gosse ne respecte rien, voilà tout ! Et il mérite une bonne correction ! Je vais lui apprendre, moi, à ne pas respecter les consignes !

Des espoirs |Terminé|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant