Chapitre 4

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CASSIOPÉE

J'ouvre les yeux et baille longuement, épuisée. Je regarde autour de moi mais constate qu'Harmony n'est plus ici. Je me rappelle alors que je suis censée partir d'ici au plus vite pour ne pas me faire chopper par ses parents. En plus de ça, comme si ça ne suffisait pas, j'ai eu une énorme cuite toute la journée d'hier à cause de la soirée. Péniblement, je me frotte les yeux en soupirant. La soirée était géniale, mais tout l'alcool que j'ai ingurgité me rend encore nauséeuse.

Je me lève d'un bond. Pendant ces deux derniers jours, j'ai pris une grande décision : je vais retourner chez mon père, à Sheffield — même si ce n'est pas spécialement la destination de rêve. J'appréhende énormément, mais ai-je vraiment le choix ? Je ne vois pas ce que je pourrais bien faire d'autre, et mon père peut bien me garder chez lui quelques temps.

Je n'ai pas spécialement envie de retrouver mon père, après deux ans à ne pratiquement pas lui avoir adressé la parole. Je ne peux pas éternellement squatter chez Harmony, et je veux m'éloigner de ma mère le plus loin possible. Je pense que changer d'Etat peut aider. Et vu que je me suis fait virer de mon boulot – à cause de la connerie que j'ai faite et que ma mère me reproche — je n'ai pas vraiment d'autre endroit où aller.

Je m'étire et me lève. Après une rapide inspection des lieux, je remarque qu'Harmony n'est effectivement pas ici. Je roule des yeux et pars à la salle de bain. Je m'empresse d'enlever mes vêtements qui puent l'alcool et la transpiration, puis file sous le jet d'eau chaude. Ça fait du bien, et cette douche brulante me réveille. Je me savonne à m'en décaper la peau tellement l'odeur qui émane de mon corps est forte et horrible. Comment n'ai-je pas pu sentir ce truc infâme qu'est mon corps ?

Quelques minutes plus tard, quand je sors de la salle de bain, uniquement vêtue d'une serviette de bain blanche, je tombe nez-à-nez avec Caden. Celui-ci me mate de long en large sans vergogne, et je soupire en le bousculant. Celui-ci rigole et continue de me suivre comme si de rien n'était, comme si je l'avais autorisé à me suivre. Sans la moindre gêne, je sens ses yeux scrutateurs sur mon dos humide.

— Tu es encore ici, toi ?

— Et toi, tu as d'autres questions stupides à me poser ?

Caden fronce les sourcils. Je l'ignore et vais dans la chambre d'Harmony. Je fouille dans ma valise, prenant les premières fringues potables que je trouve, et alors que j'enfile mon pull noir, Caden refait irruption dans la pièce. Mais il va me lâcher !

Il m'observe depuis l'encadrement de la porte. Je lui jette un regard furieux en fermant ma valise. Je me retrouve vers lui et attrape l'élastique autour de mon poignet pour me faire une queue-de-cheval haute.

Quoi ? demandé-je, voyant que Caden ne dit rien.

Caden s'avance dans la pièce. Il me jette un regard sur ma valise, puis ses yeux rencontrent à nouveau les miens.

— Tu comptes aller où avec tout ça ? Harmony m'a dit que tu te tirais.

— Je ne vois pas en quoi ça te regarde, dis-je, sur la défensive.

— Ne me dis pas que tu vas retourner chez ta mère, Cass ?

Je ne sais pas pourquoi, mais mon surnom dans sa bouche, c'est quelque chose que je n'apprécie pas vraiment. Il fut un temps où lorsqu'il le disait, je me sentais spéciale, mais tout ça est bien loin derrière moi maintenant, je ne suis plus une gamine. Pourtant, je ne dis rien et secoue la tête.

— Non, ça ne risque pas. Mais puisque j'ai la sensation que tu ne vas pas me lâcher avant que je te le dise, je vais aller vivre chez mon père.

— Chez ton père ? répète-t-il, abasourdi. Mais... Pourquoi ?

Des espoirs |Terminé|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant