Chapitre 16

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CASSIOPEE

Je me réveille brusquement en sentant des liens en plastique autour de mes poignets. Les yeux grands ouverts, je cherche à observer l'environnement dans lequel je me trouve. Il fait très sombre, je ne vois pas grand-chose. Je distingue à peine que je me trouve dans une pièce, qui semble être au sous-sol. Il y a de la poussière sur le sol et même si j'essaie de me détacher pour m'enfuir, ne sachant pas où je suis, je n'y arrive pas.

Je suis seule. Ou en tout cas, c'est l'impression que j'ai. Les battements de mon cœur s'affolent lorsque je me demande comment je suis arrivée ici, et pourquoi personne n'est là. Une vive douleur dans l'épaule me brûle et me surprend. Des flashs commencent à me monter au cerveau mais je suis trop paniquée pour tenter de comprendre ce qu'ils veulent dire.

Je jette un nouveau coup d'œil autour de moi. Seule une fenêtre éclaire la pièce, mais à peine. Le faible rayon de soleil me laisse penser qu'il doit être tôt. Je ne vois pas grand-chose, à part que je ne suis finalement pas seule à être dans cette pièce. Bordel, je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose. Je cligne des paupières pour être certaine que je ne rêve pas. Ma bouche pâteuse peine à prononcer le moindre son.

Retenu lui aussi par un poteau, les mains liées, Liam semble encore sous le choc malgré ses yeux fermés et dors encore. Je ne sais pas comment le réveiller. Aussi, j'élève la voix.

— Liam ? Liam !

Liam ne réagit pas. Je le regarde, la peur dans le cœur. Tout m'effraie en ce moment, et je me demande comment je suis arrivée ici. Puis, je me souviens, me concentrant sur les bribes d'informations que me donne mon cerveau perturbé. Je me souviens d'Hadriel, de son couteau sous la gorge. La douleur dans mon bras finit par confirmer ce que je pense : la drogue. Ce connard nous a drogué, ce qui rend impossible de retracer le chemin qui nous a conduit ici, et par la même occasion la possibilité de savoir où nous sommes.

Je me sens idiote de ne pas avoir remarqué plus tôt la dangerosité de la situation. Evidement qu'Hadriel nous a drogué et a profité de nous ! Mais dans quel but ? Pourquoi nous faire ça ? Est-il encore en colère envers Liam, après leur dernière dispute ? Quoi que, pour nous faire ça, ça devait être encore pire que de la simple « colère ». Je reste bien une demi-heure à réfléchir à tout ça. Puis, j'adonne en constatant que ce type n'a aucune morale et que tout ce qu'il fait n'a aucun sens si ce n'est de nous faire du mal, de se venger de Liam et de la vérité qui a éclaté au grand jour.

Je soupire bruyamment et détourne le regard. Face à moi, mon sac à main, avec mon téléphone dedans, me fait de l'œil, mais je suis incapable de l'attraper, et c'est la pire des tortures. Ce type a tout prévu et met nos nerfs à rude épreuve.

Ne pas céder à la panique, c'est ce que j'ai entendu toute ma vie. Pour une fois, cette phrase fait sens.

Il me suffirait d'appeler la police, et non seulement Hadriel sera retrouvé, enfin enfermé, et loin de nous, mais nous serions enfin libres. Pour de vrai.

Je finis par entendre des pas descendre. Les larmes aux yeux, je tire sur les liens mais rien n'y fasse. Les pas se rapprochent alors de moi, et je distingue dans cette pénombre deux yeux verts qui me fixent. Je reconnais tout de suite notre ravisseur, Hadriel. Il me regarde avec un grand sourire aux lèvres, mais cette fois ce n'est pas un couteau qu'il a dans la main, mais bien un fusil. Dans son autre main, il retient toute ma peur et raison.

J'ai envie de détaller à toutes jambes mais je n'arrive pas à bouger. Je soupire de frustration et n'ose pas affronter le regard de notre bourreau.

— Déjà réveillée ? se moque-t-il.

Des espoirs |Terminé|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant