Des espoirs |Terminé|

Chapitre 17

AUBREY

Les mains sur mon ventre, je réfléchis. Voilà deux jours que Liam aurait dû se retrouver à l'orphelinat, après sa nuit chez Cassiopée, mais je n'ai aucune nouvelle. J'avoue que je trouve ça bizarre, j'aurai du tomber sur lui l'autre jour, mais il ne s'est pas montré devant la porte de ma chambre, ce qu'il fait pourtant à chaque fois qu'il retourne à l'orphelinat.

Etonnée et quelque peu inquiète, je décide de l'appeler une nouvelle fois sur son portable mais je tombe directement sur sa messagerie. Je commence à angoisser, tout ça n'est pas normal. Je sais que le stress n'est pas bon pour le bébé, ou du moins c'est ce que raconte le médecin, mais il ne sait pas à quel point c'est facile à dire. Si ce médecin était à ma place depuis quelques semaines, il verrait que le stress est impossible à éviter, c'est même l'une des choses qui me maintient en vie. Enfin ça, et le bébé. Voici comment se déroulent toutes mes journées en ce moment, toutes plus angoisses les unes que les autres.

C'est pour cette raison que ne pas avoir Liam à mes côtés me fait mal à la gorge. En temps normal, il me rappelle tout de suite après, ou du moins dans la journée. Je ne sais pas quoi faire, j'étais censée le voir la nuit dernière, mais peut-être a-t-il prolongé son séjour avec Cassiopée. Mais... je ne sais pas pourquoi, je sens qu'il y a autre chose. Liam ne s'est jamais comporté comme ça, et encore moins maintenant qu'Hadriel est en cavale.

Je me doute bien que quelque chose se passe entre eux, entre Liam et Cassiopée, il ne faut pas être aveugle pour le voir. Néanmoins, je sais que cela n'est pas une raison pour qu'il ne me donne plus de nouvelles. Je voudrais juste savoir s'il va bien, c'est tout ce qui compte à mes yeux.

En plus, j'aimerai partager avec lui le fait que je viens de me trouver un appartement près de l'orphelinat, pour ne pas être trop loin de lui, en attendant que, je l'espère, il retourne vivre avec moi. J'aurai aimé que Liam vienne l'inspecter avec moi. Je l'ai visité hier, mais j'aurai aimé qu'il me donne lui aussi son avis, parce qu'après tout, il va souvent y venir, je veux que ce soit sa maison autant que la mienne, j'aimerai qu'il s'y sente bien.

Avec le bébé en route, il y a deux chambres dans l'appartement. Situé en plein centre-ville, je n'aurai même pas besoin de la voiture pour faire des courses. Cependant, tout cela me semble bizarre, je n'ai pas l'habitude d'habiter seule. J'ai presque toujours été avec quelqu'un. D'abord avec mes parents, puis avec Hadriel. J'ai vécu seule seulement un an ou deux, et changer complétement d'air va m'être étrange, je le sais, mais ce n'est pas comme si j'avais d'autres choix. Alors, je ferme ma valise, prête à déposer quelques affaires dans le nouvel appartement que je viens d'acquérir. Parce que oui, je l'ai acheté. Mes économies sont toutes passées et j'ai vidé le compte commun que je partagerai avec Hadriel.

Ma vie est sens dessus dessous en ce moment. L'avocat m'a dit que je pourrais obtenir le divorce assez facilement, mais avec Hadriel qui a disparu on ne sait où, la signature des contrats va être compliquée. Encore aujourd'hui, je ne sais pas pourquoi je me suis mariée avec cet homme. Je l'aimais, voilà tout, mais au fur et à mesure du temps, tout cela s'est dégradé. Il devenait de plus en plus froid, de plus en plus distant. Il n'y avait que de rares moments où l'on retrouvait notre complicité d'avant.

Et maintenant, maintenant je porte son enfant. Je sais qu'il n'en veut pas, mais j'ai décidé de le garder. Cet enfant est mon unique espoir d'être mère un jour, et je ne me vois plus sans lui désormais. Dès le moment où j'ai su que j'étais enceinte, j'aimais déjà cet enfant. Désormais, je donnerais ma vie pour lui et j'ai hâte de faire sa connaissance. Je ne sais pas si c'est une fille ou un garçon, mais dans tous les cas je sais que je l'aimerais, jusqu'au plus profond de mon âme. Ce sera un peu comme mon deuxième enfant, car depuis que Liam a perdu ses parents, je le considère comme mon fils. Je ne lui ai jamais dit, mais c'est comme ça que je vois les choses.