Chapitre 9

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CASSIOPEE

A présent sortie de l'orphelinat, et surtout sans Liam, je ne sais plus quoi faire. Je ne sais pourquoi, mais j'ai une drôle de sensation dans la gorge, une boule dans le ventre qui me fait serrer les dents. Je ne cesse de me demander comment Liam doit se sentir face à ça, ce qu'il se passe actuellement pour lui, et plus que tout encore : j'espère le revoir et qu'il aille bien. Vu notre moment avorté, je me demande comment il se sent. Il n'était pas très bien quand nous nous sommes quittés. J'avais envie de le prendre dans mes bras, de dire quelque chose de réconfortant, mais je ne savais pas quoi faire ni dire. Je craignais d'être maladroite. J'ai juste souri. J'ai souris, putain ! Ce n'est pas dans mes habitudes de ne pas savoir quoi faire, ni de me sentir nerveuse face à quelqu'un. Mais Liam m'a émue, et à présent je ne souhaite que de ses nouvelles. Seulement, je ne sais pas comment le faire. Je voulais lui demander son numéro, mais disons que ce n'était pas le meilleur moment pour le faire. Eh merde, je suis bloquée.

Agacée et frustrée, je décide de me sortir une nouvelle clope. Putain, déjà que je n'ai pas de thunes, alors si je me les grille comme ça... Mais bon, je n'y pense plus une fois la cigarette en bouche. La nicotine me caresse la gorge et m'aide à m'apaiser. Je l'exprime doucement en me sentant observée.

— Hé, ça va aller ?

La voix d'Ella me tire de mes pensées. Je braque mes yeux sur elle et tire une nouvelle taffe en haussant les épaules. Pourtant, en la regardant bien, ce que je vois me donne envie de me marrer, chose qui ne me venait pas à l'esprit un seul instant depuis le départ de Liam. La voir, elle aussi, avec une clope en bouche, m'arrache un sourire. En fait, nous avons déjà deux points communs : les clopes, et Liam.

— Bah, en fait je ne sais pas trop. C'est chelou nan ? Je veux dire, je connais ce type depuis, genre, deux heures et je m'inquiète pour lui.

— Si ça peut te rassurer, ça ne fait que deux jours que je le connais. Je l'ai rencontré au lycée lors de la rentrée. Donc non, ce n'est pas bizarre. Liam a quelque chose de sincère et de touchant, tu verras, tu t'en rendras compte.

— Oh, je vois, dis-je dans un sourire. En fait, je crois que je vois de quoi tu parles. Mais je ne pensais pas que tu le connaissais depuis si peu de temps, vous avez l'air... vraiment amis.

— Qui a dit que les amis ne peuvent pas se faire en quelques heures ?

Je hoche la tête et sourit. Ella n'a pas tort. C'est marrant, mais en les voyant tous les deux, si proches, j'avais comme l'impression qu'ils se connaissaient depuis plus longtemps que ça. Je laisse un nuage de fumée sortir de ma bouche et joue avec les cailloux sur le sol du bout de ma botte, nerveuse. En fait, je me demande ce que je vais foutre maintenant que Liam n'est plus là et que je suis paumée au beau milieu de la ville avec peu d'argent en poche.

Ella sourit à son tour et se rapproche de moi. A quelques mètres de nous, ma valise, fidèle depuis quelques heures, semble me mater avec arrogance. Cela me fait me souvenir qu'en fait, je ne suis pas seulement perdue, mais aussi à la rue. Je me demande où je vais crécher ce soir. Légèrement perturbée par toute cette histoire, ce problème m'était complétement sorti de l'esprit, pour être honnête. Je ne sais pas à qui demander de me dépanner, je ne connais personne dans le coin et je ne compte pas retourner chez le paternel.

— Donc, Cassiopée, c'est ça ? demande-t-elle.

Je sors de mes pensées et adresse un maigre sourire à Ella qui semble briller de bonheur. Contraste étrange alors que son pote a disparu, mais j'imagine qu'elle tente de voir positif, ou qu'elle sait que Liam pourra s'en sortir. Je ne connais pas son histoire, mais quelque chose me dit qu'il est bien plus fort que ce qu'il ne laisse paraitre.

Des espoirs |Terminé|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant