Chapitre 5

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LIAM

La première chose que je vois, en me réveillant, c'est une femme en costume noir qui est penchée vers moi. Surpris, je tente de me redresser, mais une vive douleur dans la jambe gauche m'en dissuade. J'ai mal au dos, aussi, mais ça, ça va encore. En me voyant gesticuler, la femme me sourit. Ses grands yeux bleus, sa peau claire, et ses longs cheveux noirs lui donnent un aspect méchant qui me fait tressaillir un instant. Je me frotte les yeux, pensant rêver. Que viendrait faire une femme ici ? Et où je suis, d'ailleurs ?

Je tourne la tête, ignorant le regard appuyé de la femme, et remarque alors une drôle d'aiguille plantée dans mon bras. J'écarquille les yeux en observant toutes les machines à côté de moi. Le bruit que font celles-ci me fait peur, je me demande à quoi tout cela sert. Il ne me faut pas longtemps pour comprendre que je me trouve dans un hôpital. Les souvenirs d'hier me reviennent alors en mémoire, et mon cœur s'affole. Je regarde à nouveau autour de moi, mais constate que ce que je cherche n'est pas là. Aussitôt, mon cœur s'emballe et l'une des machines s'affole à son tour. Ma respiration se fait irrégulière.

— Où est ma tante ? crié-je presque.

Et si elle était encore avec lui ? Et s'il lui avait fait du mal ? Et s'il lui était arrivé quelque chose d'affreux ? Pourquoi n'est-elle pas ici avec moi ? Comment se sent-elle après l'avoir vu dans un tel état ? Mes pensées se mélangent dans mon crâne sans que je ne puisse les arrêter. Tout se confond, s'entrechoquent, et le pire que je puisse imaginer me donne des sueurs froides. Je n'arrive pas à penser de manière cohérente, ma seule pensée est pour ma tante. Ne pas la voir après ça m'agite tellement que j'ai envie d'arracher l'aiguille dans mon bras.

Mais où est-elle ? Putain, pourquoi personne ne me dit rien ?

La femme me regarde un instant, visiblement déconcertée. Elle m'adresse une petite moue désolée en s'approchant de moi. Son air ne me dit rien qui vaille, j'en ai la nausée.

— Bonjour, Liam. Je m'appelle Hailey Evans, dit-elle avec un sourire.

Elle me tend sa main. Je lui jette un regard pour lui faire comprendre que je n'ai pas l'attention de la lui serrer dans mon état. Et puis, elle ne répond pas à ma question, ce qui me donne de furieuses envie de lui dire que je me moque de son nom, que je veux juste qu'elle me dise où est ma tante. Elle semble le saisir et s'installe sur une chaise à côté de moi.

Le fait qu'elle ne réponde pas à ma question me rend fou de rage. Si je le pouvais, je lui aurais déjà crié dessus pour la forcer à répondre. Malheureusement pour moi, mais heureusement pour elle, je n'en ai pas la force. Je me sens tout faible, et je hais ça. Pourtant, l'envie de l'attraper par le cou et de lui faire dire ce qu'il se passe est si forte que les bras m'en tremblent.

— Comment te sens-tu ? Tu as mal quelque part ?

— Je peux savoir qui vous êtes ? demandé-je, ignorant ses questions. Et où est ma tante, merde ? J'ai besoin de la voir !

La femme croise ses jambes et m'adresse un regard peiné un bien trop long instant qui me semble durer des heures. Pour me calmer, je respire un grand coup. Ma respiration peine à se calmer. Tout ce que je vois est qu'elle me pose des questions débiles auxquelles je n'ai pas envie de répondre tant qu'elle ne répondra pas à la mienne.

— Je suis assistante sociale, annonce-t-elle d'un ton trop calme qui m'agace. Et votre tante va très bien, Liam, ne vous en faites pas pour elle. Tout va bien, c'est de vous dont je me préoccupe.

— Je veux la voir ! Dites-moi où elle est !

— Elle va arriver, laissez-lui un moment. Mais d'abord, j'ai besoin de vous poser quelques questions, Liam. Alors détendez-vous.

Des espoirs |Terminé|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant