CHAPITRE 40 :

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CHAPITRE 40

-Un flocon disparait, comme les souvenirs....

Elle tressaillit sentant son cœur se décoller de sa cage thoracique. Le souffle coupé, les larmes comme seules amies, les mains rougies, la douleur inondant ses veines, elle releva la tête et fis face au champ recouvert de flocons de neige. Une immensité de blanc l'entourait, mettant en évidence les millions de flocons qui étaient en train de mourir au fur et à mesure des secondes qui passaient.

La lune éclairait cette triste éphémérité, la rendant mémorable, éternelle. Ses rayons se reflétaient sur cette étendue de blanc et se reflétaient, donnant l'illusion que le ciel brillait de milles étoiles.

-Vous savez Général la neige est éphémère. Certaines personnes dans notre vie sont éphémères. Les personnes que nous quittons en sont le parfait exemple, s'exclama une voix dans son dos.

D'un geste brusque, elle se retourna et laissa son regard parcourir son corps allongé. Ce corps qu'elle avait rêvé de serrer dans ses bras pendant deux longues années. Ce corps qui était entouré d'une couleur pourpre.

La neige devenait rouge au fur et à mesure que le temps passait. Son visage tourné vers le ciel était marqué par la guerre, marqué par les coups qu'ils avaient pris. Ses yeux grands ouverts observaient la neige tomber au tour de lui. Sa bouche ouverte donnait la sensation qu'il s'était éteint en pleine conversation.

Il s'était éteint...

Ses habits militaires n'étaient plus. Ils étaient autant imbibés de sang que la neige qui l'entourait, formant un halo mortuaire autour de lui.

-Vous savez elle restera à jamais la petite fille qu'elle est.

Un sanglot s'échappa de ses lèvres, tandis qu'elle faisait un pas vers lui.

-Une incapable.

Elle était terrifiée. La voix de son frère s'élevait dans le ciel alors qu'il n'était plus. Elle avait face à elle le corps inanimé de la personne qu'elle aimait le plus. Elle avait beau ne pas l'admettre, elle aimait. Du haut de ses avis préconçus sur l'amour et sur son existence, elle était elle-même incapable de ne pas aimer.

-Une gamine.

Un râle de désespoir étira ses lèvres. Elle se jeta sur son corps meurtri, sans vie.

-TAIS-TOI ! TAIS-TOI ! TU N'EXISTES PAS ! TU ES MORT ! JE NE TE CONNAIS PLUS.

Ses mains s'accrochaient à ses vêtements, n'osant pas le frapper. Elle le secouait dans tous les sens comme si elle jouait avec une marionnette.

-Elle mourra seule, elle et son cœur infranchissable. Elle mourra seule, abandonnée par tous. Elle mourra le cœur éventré en deux. Elle mourra seule...

- FERME-LA ! Hurla-t-elle malgré ses pleurs redondants.

Elle avait toujours imaginé sa rencontre avec son frère, leur retrouvaille... Elle avait toujours espéré des retrouvailles dignes des plus grands films de la Terre. Elle avait toujours rêvé de le revoir, de pouvoir le serrer dans ses bras et oublier le goût amer du regret sur ses lèvres. Un poids s'était installé sur ses épaules, il y avait de cela deux ans. Un poids qui s'était inscrit dans sa peau aussi profondément qu'un tatouage.

Elle ne pouvait pas imaginer son frère, dans cet état. Elle reconnaissait à peine son visage et pourtant son cœur lui hurlait que c'était lui. Que le corps, qu'elle maltraitait, était celui de son frère.

Un torrent de larmes supplémentaire échoua sur ses joues, venant inonder sa bouche ouverte. Un cri strident s'en échappa cherchant à laisser transparaitre un minimum de la douleur qui l'atteignait.

War is love (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant