CHAPITRE 22 :

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CHAPITRE 22 :

21h08 indiquait l'horloge du tableau de bord lorsque je garais ma voiture devant le bâtiment. On aurait dit une prison. Des grillages s'étendaient tout autour du bâtiment et autour du parking. Je sortis de ma voiture, et fermais derrière moi. Je m'élançais sans hésitation vers ce qui semblait une porte d'entrée. Le bâtiment en béton s'élevait sur deux étages et était simplement ouvert sur le monde grâce à une dizaine de fenêtres et les deux portes d'entrées. Deux militaires se tenaient devant ses dernières. Ils me jetèrent un regard à la dérobée, surpris de trouver une fille, en jupe et en talons, à proximité d'une base militaire.

Je savais qu'il ne s'agissait pas de la base secrète mais du simple lieu qui pouvait servir d'accueil aux familles, désespérées de voir partir l'un de leurs membres. Je savais très bien que ce bâtiment ne servait qu'à envoyer praire les familles, à leur rappeler qu'ils leur étaient impossibles de revoir la personne tant désirée. Pourtant je n'allais pas me laisser faire, j'étais prête à tout pour le voir. Pour voir mon frère, James.

Je poussais les portes et entrais dans une grande salle d'attente, ayant pour seuls mobiliers quelques chaises éparpillées un peu partout. En y pensant je savais que mon frère ne serait jamais ici, puisque sa base était secrète. Mais je devais essayer. Derrière un grand bureau se tenait une femme dans la trentaine. Ses cheveux tirés en un chignon lui donnaient un air sévère et son visage marqué par la fatigue m'apprirent qu'elle allait bientôt quitter son boulot.

Son regard se posa sur moi, à l'instant où les portes se refermèrent derrière moi. Elle joignit ses mains, comme une invitation à la rejoindre. Le trajet jusqu'à son bureau me sembla durer des heures. Le bruit de mes talons venant briser le silence. Je m'arrêtais à un mètre du bureau.

-Bonjour mademoiselle... Que puis-je faire pour vous ? me demanda-t-elle.

-Je veux voir mon frère, répondis-je.

-Je ne pense pas pouvoir vous être...

-Je veux voir James Reynolds, la coupais-je.

-Je suis dans l'incapacité de vous...

-James Reynolds ! répétais-je.

Elle se tourna vers son ordinateur et inscrivit le prénom et le nom de la personne que je recherchais. Son visage s'affaissa rapidement.

-Je ne peux pas... Il n'existe pas dans ma base de données.

N'existe pas...

Base de données...

James... Oh mon dieu... Il était... Je sentis les larmes que j'avais retenues trop longtemps s'échapper de mes yeux. Non ce n'était pas possible.

Je sautais sur le bureau et posais mes mains violemment sur le bois d'érable.

-JAMES REYNOLDS ! JE VEUX VOIR MON FRERE ! hurlais-je. Vous n'êtes qu'une bande d'enfoirés ! Vous m'avez pris mon frère et maintenant vous voulez prendre mon cousin ! Allez-vous faire voir ! criais-je me penchant vers le visage de la dame.

Ses yeux exorbités m'apprirent qu'elle avait peur de moi. D'un geste de la main, je la vis appuyer sur un bouton rouge. Instantanément, le silence qui avait été simplement brisé par ma voix, le fut par les bruits de course d'une dizaine de militaires. Je fus rapidement encerclée. J'avais toujours mes mains sur le bureau de la dame.

-Rendez-moi mon frère s'il vous plait, suppliais-je. Je veux voir James Reynolds.

Les larmes coulaient sur mon visage. La femme face à moi hocha négativement la tête. Je m'effondrais sur le sol. J'étais pitoyable, j'en avais conscience. Mais je m'en fichais... Je voulais voir James. Deux militaires s'avancèrent vers moi tandis que les autres me visaient de leurs armes. Lorsque je fus à nouveau sur mes deux pieds l'un des militaires m'annonça :

War is love (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant