10. Another solo

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Toujours dans le cadre de ma gallerie de textes de l'époque, on m'avait demandé d'écrire un texte sans stars connues exsistantes. J'avais décidé d'écrire sur un guitariste inconnu, car - il me semble - la personne adorait le rock. Bonne lecture.

Il fit glisser ses doigts sur les cordes de sa guitare. Il les caressait, les effleuraient, les touchaient. Il les aimait, les adorait, les vénérait. Il changeait de doigt sur ses cordes régulièrement pour faire d’autres notes. Une, deux, puis trois. Ensemble, elle formait un solo. Ce solo qu’il faisait en ce moment. Il l’avait appris, répété, créé. Il venait désormais tout seul, comme un poème qu’on apprend par cœur. Il le connaissait, pouvait le jouer une note après l’autre sans même hésiter. Il le vivait, aussi. Il le vivait comme si c’était une partie de sa vie, un café qu’il renversait sur quelqu’un. Il le vivait comme une bénédiction, comme une récompense tant attendue.

Il se baissait, se laissait tomber à genoux sur scène. Ses genoux touchaient désormais le sol gelé. Ca aurait pu lui donner envie de se relever pour ne plus à avoir à sentir cela, mais il ne le fit pas. Il s’en fichait du froid. Il aurait pu recevoir des tomates dans la figure, entendre des râles de gens insatisfaits, il l’aurait fait jusqu’à la fin.  Il savourait cet instant, ce bout de cette chanson. Il l’adorait, il adorait cette musique. Il se sentait happer par le rock, par la batterie, par la basse. Les deux autres faisaient eux aussi des choses magnifiques. C’était génial.  Il se sentait pris dans sa musique, dans la musique de son groupe. C’était tellement bien, tellement bon. Il ne réfléchissait plus, laissant ses doigts faire ce qu’il avait appris pendant des heures, laissant le son qu’il faisait envahir la salle de concert. Il entendait les cris, les hurlements. C’était parfait.

Il faisait ce qu’il aimait le plus au monde. 

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