Heal me (Jikook)

Chapitre 5

-Tu vas mieux?

-Oui...

Cela fait depuis deux bonnes heures que Jungkook court, aux toilettes, vomir ses tripes. Encore maintenant, je suis en train de frotter son dos pendant qu'il vomit. Je me sens vraiment mal... Tout est de ma faute.

-Idiot. 

-Pourquoi?

Parce que tu ne prends pas soin de toi. Parce que tu me donnes ton manteau et ton écharpe alors qu'il caille. Parce que tu t'es jeté à l'eau pour me remonter à la surface dans ce froid de canard. Parce que tu fais semblant de bien aller alors que ce n'est pas le cas. Parce que tu m'ordonnes de prendre des médicaments alors que toi tu ne le fais même pas : tu devrais me montrer l'exemple. 

En guise de réponse à sa question, je secoue juste la tête, attrape sa main et le tire jusqu'à son lit. Je l'aide ensuite à s'allonger avant de le couvrir. Il a froid. Il tremble. Ses dents claquent. Pourquoi as-tu seulement pensé à faire ça alors que tu avais des risques de couver une maladie? Je te déteste pour être aussi gentil. Je te déteste parce que tu m'inquiètes! 

-Repose-toi. Je vais te préparer du porridge. 

Il hoche faiblement la tête puis ferme les yeux. J'en profite pour poser ma main sur son front : il est bouillant. Il a besoin de repos... Perdu dans mes pensées, je sursaute en entendant le son de sa voix.

-Ta main est froide... 

J'enlève, tout de suite, ma main et m'excuse avant de sortir de sa chambre direction la cuisine. Je sors les ingrédients c'est-à-dire le lait et l'avoine. 

Bon... D'abord, chauffer le lait tout en y versant des flocons d'avoine. Mélanger tout au long. Baisser le feu et laisser une demi-heure mijoter. Cela ne semble pas si compliqué que ça... Je pense pouvoir réussir à le faire! 

Quoi? Non, je ne sais pas faire de porridge tout simplement parce que, lorsque je tombe malade, je reste au lit et dors. Jay ne s'occupait pas de moi, il s'en fichait un peu, à vrai dire. J'ai appris avec le temps, en regardant des dramas que le porridge était une recette "miracle". Je n'ai jamais eu la chance d'avoir des parents qui me soignent lorsque j'étais malade : je les ai perdus très tôt. Ma maman à ma naissance et mon papa n'a pas supporté une vie sans elle, il l'a rejoint lorsque j'avais cinq ans. Il y a mis fin juste devant mes yeux : j'en ai gardé un souvenir traumatisant. Je ne comprenais pas quel était ce fluide rougeâtre qui s'écoulait de sa tête. Je pensais qu'il me faisait une blague mais j'ai compris, à l'aide de mes psychologues et médecins, qu'il s'agissait d'un suicide. Triste sort... 

Ma vie, depuis ma naissance, ne fût qu'un simple calvaire. Pourquoi ne m'a-t-il pas permis de les rejoindre? Il est parti sans un "au revoir"... Je n'ai pas pu, comme tous les autres enfants, avoir un papa avec qui je pouvais jouer au ballon, apprendre des choses sur la vie, parler, rire, me créer des souvenirs... Il était complètement en dépression, il se droguait et rentrait souvent saoul pour me hurler mes quatre vérités en pleine face. Tout est de ta faute. Encore. Et toujours. 

Ah. Les trente minutes sont passées! Où sont les assiettes creuses et les bols? 

-Tu cherches quelque chose?

Surpris par l'éclat soudain de voix, je sursaute tout en poussant un cri aigu.

-Mais tu n'es pas bien?! J'ai frôlé l'infarctus!! 

-Pardon. Tu cherches quelque chose?

-Bols. 

Il me montre du doigt l'armoire, un petit sourire aux lèvres. Avant de chercher ledit bol, je me permets de reposer ma main sur son front.