Heal me (Jikook)

Chapitre 20

Je me réveille en sentant des petits bisous se poser partout sur mon visage et la première chose que je vois, -enfin plutôt la première personne- c'est Jungkookie. Par contre, en essayant de me redresser, j'ai senti une minime douleur à la nuque ; on s'est endormi sur le canapé... Je ne sais même pas comment j'ai pu m'endormir à la présence d'un homme dans la même pièce que moi. Je devais vraiment être pas mal épuisé pour réussir à le faire! 

-Bien dormi?

Mon regard plonge dans celui de mon interlocuteur qui n'est autre que mon petit ami avant de sourire timidement et de hocher la tête. Il pose une dernière fois ses lèvres sur ma joue avant de se lever. Je me redresse, finalement, complètement et remets les morceaux de puzzle en place dans ma tête. Je mets des noms et des formes à chaque meuble ou objet présents dans le salon, encore dans les vapes. 

Je l'entends revenir et me retourne pour le voir boutonner les manches de sa chemise, le regard perdu dans l'écran de télévision, encore allumé.  

-Tu vas travailler?

-Pas vraiment, je dois simplement donner mes écrits à mon éditeur.

Je mime un petit "o" après quoi je me lève, à mon tour, du canapé pour me diriger dans la salle de bain ; je fais, ensuite, ma toilette habituelle avant d'aller dans la cuisine préparer un petit déjeuner pour Kookie avant qu'il ne s'en aille. 

Ne sachant pas ce qu'il aimerait manger, je fais quelque chose de très simple et rapide : un œuf au plat et grille un toast dans un même laps de temps. Le temps de préparer le café, je pose son assiette sur la table et l'informe que son déjeuner est prêt. 

Il entre, surpris, dans la cuisine.

-Tu m'as fait un déjeuner?

-Bah non, voyons. Je t'ai appelé pour manger ça devant toi.

-Ah...

Soit il est vraiment idiot, soit il n'est pas bien réveillé...

-C'était de l'ironie, assieds-toi et mange le temps que ton café arrive.

Il fait une tête de déterré avant de s'installer à table et de manger, avec appétit ; je pose sa tasse de café devant lui et m'apprête à partir avant de me sentir un bras s'enrouler autour de ma taille et me tirer vers l'arrière : je tombe, donc, sur ses genoux.

-Merci pour le déjeuner, Minie.

Tout le plaisir est pour moi, mais si tu pouvais enlever ta main de ma hanche, cela ne serait pas de refus... Je frissonne de déplaisir, me souvenant de ça comme si cela m'était arrivé, hier...

-Kook... Ta main, s'il-te-plaît...

Il l'enlève abruptement, comme s'il avait été brûlé et s'excuse incessamment, ayant pris soudainement peur que je fasse une crise -j'imagine-. Je me sens mal de lui faire vivre ça à cause de mes peurs... Pourtant, je sais qu'il ne me fera rien mais cela n'est pas en mon pouvoir, je n'arrive pas à contrôler mes frayeurs, c'est bien plus fort que moi. 

Malgré le fait que l'on soit ensemble, rien y change ; après tout, j'ai bien été violé par mon ex-petit ami. Cela me prouve que je ne suis jamais à l'abri d'un attouchement sexuel non-désiré.

-Je suis vraiment désolé, Minie.

-Ne t'excuse pas, je deviens juste paranoïaque...

-C'est normal après ce que tu as vécu. 

Merci de me comprendre, tu ne sais pas à quel point je me sens d'un côté soulagé, mais d'un autre pris de remords. 

Je lui fais confiance, mais je n'arrive pas à vaincre mes peurs, je n'arrive pas encore à les calmer en sa présence ; j'ai, comment dirais-je, créé un bouclier, une carapace capable de me défendre contre les hommes et involontairement... Je devrais être celui qui m'excuse de lui faire vivre mes moments de crise et, pourtant, il les supporte avec moi.