Chapitre 10

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Point de vue de Chaz

Je suis en pleine scéance d'entraînement avec Père. Il m'aide à travailler la création d'orages, maintenant que je sais créer la pluie. Nous nous entraînons tôt le matin, afin de mieux percevoir les ondes magnétiques des nuages. Mère arrive, un papier à la main et interrompt notre scéance d'entraînement.

-Il y a un message pour toi, Tyler. Ce sont les Meriador !

Mon père prend la lettre et s'en va. Je m'approche de Mère, les sourcils froncés.

-Tu sais ce qu'il se passe ? Cela fait longtemps qu'ils ne nous ont pas contacté. À croire qu'ils nous parlent que quand ils ont besoin de nous...

Elle grince des dents.

-Chaz... ils ont déjà beaucoup fait pour nous et c'est grâce à eux si ont est encore là aujourd'hui. On a vraiment une dette envers eux. Ils ont beaucoup à gérer, c'est donc normal qu'ils ne nous contactent pas souvent.

Je croise les bras sur mon torse.

-Pas souvent...jamais, tu veux dire ! C'était quand la dernière fois qu'ils nous ont appelé ?

Mère soupire et m'adresse un sourire mystérieux.

-Je sais que tu ne t'es jamais bien entendu avec William et les autres mais j'ai un petite nouvelle pour toi !

Elle me lance un clin d'oeil, se rapproche de mon oreille et chuchote.

-J'ai lu quelques lignes de la lettre que ton père a reçu...et j'ai cru comprendre qu'une jeune fille de ton âge allait venir au manoir avec notre accord ! Cela te fera de la compagnie, tu es si renfermé...

Je soupire. Merci Mère, c'est toujours un plaisir de discuter avec toi ! Si cette fille est comme William, je m'en passerais largement, merci bien. De plus, elle risque de s'accaparer tout le temps de mes parents, et je ne veux pas de ça. Je suis très bien comme je suis, je n'ai pas besoin d'une fille pour me traîner dans les pattes. Je vais devoir trouver un moyen pour qu'elle ne vienne pas.

-Et pourquoi elle viendrait ? Dis-je d'un ton sec.

Ma réponse la prend au dépourvu et elle bafouille.

-Hem...Je n'ai pas lu la lettre en entier, je ne sais pas...

Mon père revient, la lettre à la main et le visage fermé. Ce qui n'est pas habituel, lui qui est toujours ouvert et souriant...

Il m'adresse un sourire réconfortant avant de se tourner vers ma mère.

-Alison, nous devrions parler.

C'est à ce moment-là que je me rends compte que cette lettre est vraiment importante, et que cette fille soit l'être également. Je dois avouer que ça ne me rassure pas. Avec les crises de la Révolution en ce moment, il vaut mieux éviter toute action qui peut être suspecte.

Père n'est pas du genre à stresser, à paniquer. C'est quelqu'un de très posé et réfléchi. Il est jovial et blagueur, mais sait être sérieux quand il le faut. Cette lettre fait tout le contraire. On dirait qu'on vient de lui annoncer la fin du monde.

Lorsque ma mère entend le ton de la voix de mon père, je vois à son expression qu'elle comprend également que le sujet dont ils vont débattre est extrêmement sérieux.

Ils se retirent tous les deux afin que je ne puisse pas entendre leur discussion. Lydia entre en trombe sur le terrain d'entraînement.

-Mère ! Les étoiles n'attendent pas, on a pas toute la journée !

Ah oui. Ma petite soeur. Lydia a douze ans et est déjà une passionnée d'astronomie. Elle pourrait passer des heures devant un télescope sans se lasser de regarder les étoiles, au grand dépit de Mère, qui doit toujours être à ses côtés.

Ces deux-là sont inséparables. Elle ne sont pas des Blanches, comme mon père et moi. Elles sont des Originales. Ça les rapproche. Nous voir pratiquer nos dons les perturbent, elles qui ne possèdent aucune particularité. On appelle Originaux les êtres normaux, qui n'ont aucun pouvoir.

Elles se sentent exclues lorsque Père et moi parlons de la Révolution. Elles n'en font pas partie, et elle ne comprennent pas.

Je soupire.

-Lydia, il n'y a pas que l'astronomie dans la vie. Regarde un peu autour de toi et tu verras qu'il y a plein d'autres choses intéressantes sur Nirma ! Et pour répondre à ta question, Mère est partie discuter avec Père, et au ton qu'il a employé, je ne pense pas qu'il faille les déranger.

Ma soeur lâche un grognement incompréhensible avant de retourner dans la maison. Je l'aime beaucoup, mais je dois avouer qu'elle a vraiment un sale caractère. Elle ne pense qu'à elle et à ses étoiles.  Une vraie tête de mule.

J'entends un cri, puis des pleurs en direction du grand parc. Je reconnais la voix de Mère. Je cours immédiatement au grand parc et la voit en larmes au pieds de Père qui se contente de pincer des lèvres. Je me dirige vers elle et elle m'a regardé l'air perdu. Je suis aussi perdu qu'elle. Je ne comprends pas.

-Mère, que se passe-t-il ?

Elle m'ignore complètement et tourne un regardé rempli de haine vers Père.

-Et tu comptais nous en parler quand, Tyler ?! Tu te rends compte de ce qui se passe ? Et nos enfants ? Tu les oublies ?

Elle me jette un léger coup d'oeil et je vois qu'elle est anéantie. Je ne l'ai jamais vue comme ça, ça me brise le coeur.

-Chaz, tu peux aller chercher ta soeur, s'il te plait ? J'aimerais vous parler, dit Père.

Il est d'un calme olympien, presque trop. Je sens qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Vraiment pas.

Je cours dans la maison pour chercher ma soeur. Je trouve la porte de l'observatoire ouverte et je jette un coup d'oeil à l'intérieur et la voit, accrochée à son télescope, à admirer je ne sais quelle constellation. Elle me paraît tellement belle et innocente en cet instant que je décide de tourner les talons. Elle ne mérite pas de savoir ce que Père a à nous dire. Elle ne mérite pas de souffrir comme Mère il y a quelques instants. Elle mérite d'être heureuse et de rester innocente le plus longtemps possible.

-Elle est bloquée sur son télescope et elle ne compte pas en sortir de sitôt, je dis en arrivant dans le grand parc pour trouver une escuse.

Ma mère a eu le temps de sécher ses larmes. Père soupire. Il sait que lorsque Lydia est sur son télescope, il est impossible de lui faire lâcher. On a déjà essayé une fois, et cela s'est soldé par une crise d'hystérie et un mois de silence absolu de sa part. Depuis, on essaie de ne pas la brusquer et de ne surtout pas la séparer de son télescope sans son consentement.

-Je lui en parlerais plus tard...souffle-t-il. Écoute, Chaz, je ne vais pas y aller par quatre chemins.

Il lève ses yeux vers moi et je vois que plein de sentiments contradictoires se perdre dans son regard. De l'anxiété, de la peur, de la détermination, de la tristesse. J'ai un mauvais pressentiment.

-Je suppose que tu te rappelles de Jacob Green, l'homme qui nous a sauvés avant ta naissance et qui nous as permis de rejoindre la Révolution ? Nous t'en avons déjà parlé.

Je hoche la tête et Mère fond de nouveau en larmes. Ma respiration devient saccadée. J'ai vraiment un mauvais pressentiment. Très mauvais.

-Il est mort. Il a été assassiné. Et sa petite-fille est chez les Meriador. Elle va devoir se cacher chez nous.

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Helloooooooo !

"OH, une revenante !"
Ouais, je sais... j'ai aucune escuse, cette fois-ci.
Je n'avais plus aucune envie d'écrire, j'ai eu une légère panne d'inspiration ces temps-ci, surtout que ce chapitre était particulièrement difficile à écrire car Chaz a un caractère totalement différent du mien, donc j'ai eu du mal à l'écrire ^^
Mais bon, il est là ! Comme on dit, mieux vaut tard que jamais 😉

Sinon, qu'avez-vous pensé de ce chapitre du point de vue de Chaz ? La présentation des nouveaux hôtes de notre chère Keelie !

J'espère que ça vous a plu, n'hésitez pas à donner votre avis !

La bise, love ❤

Blanche [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant