Blanche [EN PAUSE]

Chapitre 17

Point de vue de Keelie

Je vois Lyandre. Il est perdu. Tout comme moi. Je regarde autour de moi, comme si j'emergeais d'un mauvais rêve. Je crois bien que c'est le cas.

Les larmes me viennent aux yeux en repensant à ce qu'il vient de se passer. Kiam...mon frère, mon double, ma moitié. Il est reparti. Encore une fois. Nous avons encore été séparés.

Lysandre a le regard vide. Non. Il regarde derrière moi. Je tourne la tête pour suivre son regard, et tombe nez à nez avec la petite fille de tout à l'heure.

Elle me fixe de ses grands yeux blancs, puis m'adresse un grand sourire.

-Tu vas bien, madame ?

Je hoche la tête, ne sachant que dire. Que fait-elle là ?

Je vois son grand frère s'approcher d'elle à grand pas.

-Qu'est-ce que tu as fait, Deby ?! Tu te rends compte ? Pourquoi tu l'as ressucitée ?

-Je ne sais pas, dit-elle, les yeux baissés. La dame avait l'air si gentille quand elle nous as regardé. Je ne veux pas que les gentils meurent. Il n'y a que les méchants qui ont le droit. Pourquoi tu as voulu la tuer ?

-Elle est notre cible. Monsieur nous laissera retourner chez lui si je "l'endors". Mais tu as tout gâché ! On va faire comment, maintenant ? Comment va-t-on se nourrir ?

Je vois des larmes perler au coin des yeux du jeune garçon. Il me fixe de son regard perçant. La petite fond en larmes. Cette vue me brise le coeur. Je sens leur désespoir dans leurs yeux.

Je me tourne vers Lysandre. Il continue de fixer la petite. Je l'interpelle.

-Lysandre ?

Il lève brusquement la tête vers moi et m'agrippe le bras pour me tirer vers lui et nous éloigner des deux enfants.

-Elle t'a ressuscitée !

Je le fixe. Oui, peut-être.

-C'est une Blanche, Keelie ! Et son frère a essayé de te tuer !

-Oui, et ?

-Ils sont surpuissants. Si ils rejoignent la Révolution, cela nous ferait un atout de taille. Cependant, si ils rejoingent les Boogie...

Il ne termine pas sa phrase. J'ai bien compris où il veut en venir.

-...La Révolution serait anéantie.

-N'allons pas jusque-là, Mademoiselle, j'entends derrière moi.

Je me retourne vivement et croise le regard du valet qui m'a accompagnée.

-Ce ne sont que des enfants, continue-t-il.Ils ne peuvent pas représenter un grand danger pour la Révolution tant qu'ils ne maîtrisent pas parfaitement leurs pouvoirs...Et leurs émotions.

Lysandre regarde le valet avec toute la méfiance qu'il peut mettre dans ses yeux.

-Et je peux savoir qui vous êtes ?

-Je suis Maxens, le valet de Sir Tyler Sunlight et de sa famille, dit-il tout en soutenant le regard de Lysandre. Par conséquent, étant donné que Mademoiselle Green est acueillie par mes maîtres en ce moment, il est de mon devoir de l'accompagner où qu'elle aille.

Lysandre le scrute dans ses moindres détails. Je crois qu'il essaie de le cerner. Peut-être même qu'il essaie de lire dans ses pensées.

Un frisson me parcourt l'échine. Ce pouvoir me fait terriblement peur. Comme tous ceux que j'ai découvert jusque là.