Beautiful Mask - II

Chapitre 10

Maintenant je comprend sa réaction.

- C'était faux pas vrai ? Il répète.

Je n'ose même pas lever les yeux vers lui en serrant un peu plus ma jupe. Cette histoire m'était complètement sortie de la tête. Je croyais lui avoir tout dit... mais avec la visite chez tante Yolanda, l'agression et ma chute, je n'ai pas eu le temps de lui expliquer. Et maintenant il croit que... il croit quoi en fait ?

- Luck je...

- Je pensais que tu me faisait confiance! Lâche t-il subitement, je pensais qu'on était assez particulièrement proches mais apparemment ce n'est pas le cas.

Alors c'était ça qui l'insupportait, que je n'ai pas confiance en lui. Luck....

- Ta perte de mémoire était plutôt soudaine, il continue, tu m'en veux toujours pour le baiser de Brittanie.

Il dit ça comme si c'était une évidence. En fait, ça aussi je l'avait oublié mais puisqu'il en parle, on peut mettre les choses au clair une bonne fois pour toute et avancer.

- Ce jour-là je t'attendais, Brittanie est apparue de je ne sais où et c'est quand tu es sortie de chez toi qu'elle s'est jetée sur moi, il explique puis il se lève, elle avait tout manigancé et elle a apparemment réussi.

Mon pauvre cœur a momentanément cessé de fonctionner. Là je me sens pire que mal, j'ai honte. Même si après mon réveil du coma, mes pensées ne se reposaient sur rien d'autre que lui et ma mère, et j'avais oublié de tout lui raconter quand on était en Angleterre.

Il s'apprêtait à ouvrir la porte mais je le devance en fermant cette dernière à clé. Il allait me prendre la clé des mains mais je le mets dans un endroit tordu qui ferait rêver tout homme: dans mon soutien-gorge.

- Tu ne sortiras pas d'ici. Je l'exige.

Il sourit d'un air provocateur et pervers.

- Tu sais que je peux le reprendre sans problème ?

- Donc il faudra venir le chercher alors.

Je croise les bras en m'asseyant sur le lit à nouveau. Il me regarde étonné puis baisse la tête en faisant son fameux sourire au coin dont il a le secret.

- Bon tu veux la version courte ou longue ? Je continue.

- Parle ou je viens récupérer la clé.

Ah d'accord. Mais je ne pouvais m'empêcher de rougir fortement. Je secoue la tête pour chasser ces pensées perverses pour le moment parce que je sens qu'il va se passer quelque chose dans cette pièce aujourd'hui.

*

Après avoir terminé mon monologue, je me retrouve maintenant devant le portrait de l'hurleur.

- Voilà tu sais tout.

Il réagit enfin en grommelant des phrases incompréhensibles.

- Et elle n'a jamais essayé de l'enfermer?

- Avec quelles preuves ? Madame Ravensway est obsédée mais pas débile. Dis-je, et maintenant c'est sa fille qui joue le rôle de la psychopathe.

- Et là elle est trop gentille. Mais pour le moment ce n'est pas ça le problème, il se tourne vers moi, ne me cache plus ce genre de choses. Je suis moi aussi impliqué et je ne serais pas tranquille s'il t'arrive encore quelque chose.

Ah, les clés commencent à me démanger les seins là...
Ok j'arrête.

- Je suis vraiment désolée. Dis-je rapidement, tu aurais dû être le premier à le savoir mais j'étais tellement ailleurs. En plus les retrouvailles avec ma mère, la chute des escaliers et ma perte de mémoire n'ont rien arrangé et en plus...

- Doucement, respire. Il me tient par les mains, c'est bon j'ai saisi.

Il me caresse la joue avec sa main droite en se rapprochant de moi. Je prends quelques secondes avant de mettre ma main sur la paume de sa main. Même après l'accident, mon corps s'en souvient. Il se souvient encore du sentier de protection qu'il me procurait lorsqu'il ne touche.

- Écoute, j'ai une confiance aveugle en toi. N'en doute jamais. Dis-je doucement.

- Tu la ressens encore toi aussi ? Je le regarde interrogateur, cette tension qui s'installait entre nous.

Je rougis encore plus et je baisse les yeux. Une bouffée de chaleur s'empare de moi et je me mords la lèvre inférieur sans réfléchir. Il grogne légèrement avant de m'embrasser sans crier gare. Je répond sans hésiter à son baiser qu'il met fin rapidement, à mon plus grand malheur.

- Maintenant que tout est clair, tu peux me rendre mes clés ou je les prends moi-même ? Dit-il d'un regard pervers en me...

Léchant les lèvres ?
Je le frappe à la tête et il rigole. Il ne va pas bien lui.

- Tu es fou ? Pourquoi tu me lèche? Je me frotte la bouche.

Je libère les clés de la pression de mes seins et me lève pour ouvrir la porte, les joues en feu. Je me demande encore pourquoi j'avais fermé la porte. Pour ne pas le laisser douter de moi, pour ne pas le laisse me détester. Je ne sais pas comment je me sentirais si Luck venait à briser cette proximité qu'on a, je ne crois pas que je pourrais le supporter.

Je me tourne vers lui en tournant la clé dans la serrure.

- Je te libère maintenant.

Il rigole et se rapproche dangereusement de moi. Inconsciemment, je ne fais que  reculer jusqu'à sentir la porte. Plus il se rapproche, plus je sentais ma chaleur monter sur mon visage. J'en viens à être fatiguée de rougir, mais mon corps réagissait face à cet homme.

- Je ne me lasserais jamais de te répéter depuis que je te connais que tu es mignonne quand tu rougis, souffle t'il.

Des frissons me parcoururent le corps, il ne sait pas dans quel il est en train de me mettre. Je sursaute légèrement lorsqu'il me glisse légèrement ses longs doigts de mon épaule à mon bras.

- Et je suis heureux de voir que ton corps n'est pas indifférent à mon contact.

Il laisse une pluie de baisers partant de mon oreille, je m'accroche à son t-shirt. Arrivé à mon point sensible: la clavicule, je laisse échapper un léger, j'ai dit léger gémissement qu'il a entendu bien sûr.

Moins discrète que toi, tu meurs.
Oh tais toi.

Il se redresse pour me regarder droit dans les yeux. Son regard intense me déstabilise tellement que je pense avoir retenu mon souffle. Son sourire s'élargit alors qu'il dépose un baiser sur la joue et disparait de la salle.

Je viens juste de m'en rendre compte que j'avais vraiment retenu ma respiration. Mon cœur recommençait ses battements irréguliers et les frissons ne manquaient pas pour autant.

Est-ce cela les véritables sensations de l'amour ? Ou est-ce simplement une intense attirance sexuelle ?

Tour ce que je sais, c'est que je ressentais absolument les deux.