Chapitre 7

71 17 20
                                    


Le réveil est compliqué.

Je sens l'odeur du pain grillé. Tom est sûrement déjà parti.
Je dois me lever.
Je vois mes cernes dans le miroir. Je me suis endormie bien trop tard.
J'ai été obligé d'extérioriser tout ça.

Sauf que je ne peux pas raconter à Tom mes problèmes.
Je ne le veux pas.
C'est trop de honte, trop compliqué...

Alors je me suis allongée près de lui après avoir endormi les enfants.
Car oui, j'endors mes enfants chaque soirs. Je m'allonge près d'eux. Cinq minutes chacun.
L'un après l'autre.
On se câline.
Puis ils se retournent, m'offrent leur dos. Et je marche avec mes doigts, le long de leur colonne.
Ensuite je laisse mes doigts s'évader.
Ils savent ce qu'ils ont à faire. Ils arpentent chaque recoin. Caressent subtilement à leur passage.
La respiration ralentie de plus en plus. Elle augmente en intensité en même temps. Plus lente mais plus forte. C'est le signe. Ma journée est terminée.

Je vais dans mon lit. Ce soir Tom n'est pas encore endormi.
Il me sourit.
Il est fier de moi car j'ai pris soin de ses enfants.
Je le regarde, intensément.

Tom a compris avec le temps mon regard. Si dur et si percutant même lorsqu'ils disent je t'aime.

Il me sourit encore. Me caresse la joue.

Je me blottis contre lui. Je lui caresse la joue, les cheveux, le dos. Il s'endort lui aussi. Sa bouche est entre-ouverte.
C'est le signe.
Sa journée est finie.
Je me lève délicatement car Tom est stressé et le moindre bruit le fait sursauter. Il croit qu'il est en retard, que la maison est réveillée avant lui...

Lentement, je sors du lit, et me dirige près de la bibliothèque. Je me dirige dans le noir.

Je connais la maison par cœur à force de me lever la nuit pour consoler la rêveuse mélancolique. Qui rêve souvent qu'elle a deux mamans devant elle et qu'elle n'arrive pas à choisir. Laquelle est sa vraie maman? La pression est trop forte, elle laisse jaillir ses sanglots.

La petite table est froide. La nuit est noire.
J'allume mon téléphone pour avoir un peu de lumière et choisir le bon stylo.
Ce soir ce sera le stylo plume à l'encre noire.
Le plume car cette lettre a de l'importance.
L'encre noire car ce que j'ai à dire n'est pas gai.

Ce soir j'ai de la peine...

•••••••••••••••
Petit chapitre pour développer un peu la personnalité d' Anaïs.
Aimez-vous cet univers ?
Arrivez vous à entrer parfaitement dedans?
Merci pour vos commentaires qui me sont grandement utiles!!!
💡💡💡

AnaïsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant