chapitre 17

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Tom est parti.
Je me sens vide. Je sens que ma vie n'a été agrémentée que de futilités. Son départ me fait prendre conscience que je ne suis pas à la hauteur.
Je passe mon temps à m'occuper de moi, à me demander si je vais bien, si ma vie me plait, si je suis heureuse...

Je cherche à combler les manques, à la recherche de mes souffrances pour ensuite les apaiser.
Je comprends aujourd'hui que mon bonheur ne sera jamais dans l'introspection. Le bonheur c'est l'ouverture sur l'autre.
Je réalisé que mon quotidien est tellement stable que je passais ma vie à observer celle des autres...

Je n'ai pas Facebook. Je l'ai supprimé en janvier 2017. Cela faisait partie des résolutions. Toutes ces pastilles qui s'allument, sonnent, brillent, qui vous appellent.... Tout cela m'a révolté. Je n'étais plus moi-même.
Je ne vivais pas ma vie mais observait celle des autres !
Je vivais par procuration.
Alors j'ai eu envie de faire des choses moi aussi. Et lorsque cette envie était à son paroxysme, j'ai pu supprimer mon compte. Et ça, c'est faire quelque chose ! Quelque chose de compliqué émotionnellement et concrètement...
C'est difficile car nous avons l'impression de ne plus faire partie de la communauté. De ne plus exister. Déjà que je me sentais peu, alors me sentir encore moins avait été inenvisageable.
Et puis, voir toute cette accumulation de possession chez les uns, chez les autres, a fait que j'ai voulu me détacher.

Me détacher de mes biens matériels tout d'abord. Car cet étalage sur Facebook m'a dégouté. Je sais que Lucile n'est pas heureuse, qu'elle pense avoir raté sa vie. Et pourtant sur son compte Facebook, sa maison si grande et si bien agencée fait rêver tant de personnes... Elles imaginent un foyer beau, lumineux, chaleureux. Alors que Lucile vit un enfer dans cette maison. Un enfer car les créances sont trop importantes. Que les disputes avec son mari sont bien trop fréquentes. Et qu'elles abordent inlassablement le même sujet : l'argent.

Paul l'époux de Lucile ne comprend pas pourquoi elle dépense autant, eux qui ont si peu...

Et je me pose la même question.

Quand Lucile vient boire le thé à la maison, elle se plaint tout le temps : de ses collègues, de son travail, de lui...

-"Tu te rends compte, il me dit qu'il est fatigué... Mais il se rend pas compte que moi je ne suis pas fatiguée mais exténuée!!! "
-" Lucile, tu sais ce n'est pas parce que tu es épuisée que lui ne peut pas l'être ... Et il n'insinue pas lorsqu'il dit qu'il est fatigué, tu ne le soit pas également... "
-" oouuuuh tu ne le connais pas! Il se plaint constamment. Il veut toujours être le plus fatigué, le plus malade, le plus bosseur, le plus endurant.... "
-"Je pense qu'il cherche juste un peu de reconnaissance, de...
-"Tu parles... S'il au moins, il faisait quelque chose on pourrait être reconnaissants !"
-" Mais, quand même.... Tu m'as dit une fois qu'il n'était jamais là.... Qu'il partait de 7:30 pour ne rentrer qu'à 21:00! C'est quand même qu'il travaille beaucoup. Et c'est pour votre confort de vie à vous tous! Il ne va pas au travail par plaisir, mais juste pour remplir les comptes ma belle, ne l'oublie pas !"
-"Oui sauf qu'il est payé une misère donc...
Je la laisse dans son silence.

Il y a des gens qui se complaisent dans le malheur. Qui trouvent en lui une compagnie douce. Ils inventent même le malheur là où il n'y est pas. Car être la victime d'un destin malheureux les dédouanent d'être acteur dans le bien.

Non, ils sont juste récepteurs. Ils accueillent un mal...

Et se positionner en tant que victime est gratifiant. Car la victime est toujours une personne bien. Celle qui ne mérite pas « tout ça ».
Ainsi, sans s'user à faire le bien, elles reçoivent une sorte d'agrément.
Le deal est tentant!

Le problème est que Lucile compense sa souffrance dans les achats.
Et pour Lucile un achat n'est pas une satisfaction tant que la photo n'est pas postée sur Facebook!
Voilà le mythe de Facebook...

Ce Facebook qui me rendait malheureuse. Il était la cause de mon mal-être. Même si je sais aujourd'hui que par sa cause j'ai pu comprendre que la possession matérielle est une barrière. Une barrière posée devant les portes du bonheur.

Parce que si nous avons le besoin de combler une tristesse par un achat, c'est que notre cœur n'est plus vivant. Notre cœur est mort.

Le cœur a besoin de relation humaine, d'échange, de partage.... Il n'a pas besoin d'un sac, d'une montre ou d'un livre...

L'apaisement de l'âme doit venir d'un acte que nous faisons pour un autre. Et non pas d'un objet qui vient à nous.

J'ai donc fait une croix sur les objets puis sur Facebook en ce début 2017.

J'ai ainsi pu passer, de bons moments... De petits instants magiques avec Harry et Maya. Avec Tom également : nous avons voyagé, nous avons ri et pleuré parfois car rien n'est unanime. Rien n'est soit blanc, soit noir.
Mais, mes yeux ont toujours vu avec Tom la beauté même dans les défauts, même dans les impasses, même dans les dilemmes...

Mais aujourd'hui, ma tristesse est trop grande.

Tom est parti...

Et je me rends compte que mes habitudes quotidiennes me sont aujourd'hui d'aucune importance...

Dormir, manger, lire, travailler... Et s'épier.... Constamment se demander si nous allons bien. Et que pourrions-nous faire pour aller encore mieux.
Tout cela me semble futile et d'aucune utilité. Je ne comprends pas aujourd'hui comment ces choses peuvent contribuer à notre bonheur.

Non, ce que je veux aujourd'hui c'est de le rendre heureux. De les rendre heureux, de rendre heureux n'importe qui qui se placera sur mon chemin!

Ce n'est qu'ainsi que je trouverais la plénitude du cœur. L'apaisement de ma conscience.

Et ce n'est que de cette manière que je pourrai enfin obtenir une satisfaction, de la confiance en moi... Non pas en guettant mes besoins et pour y répondre mais au contraire en m'oubliant pour les autres!

Sur ces pensées, je sens mon corps lourd. Mes yeux se ferment.
Comme d'habitude je noie ma tristesse dans le sommeil...
Et je rêve...

Je rêve de lui. Encore dans mes bras à me murmurer qu'il m'aime.
Je pleure dans ses bras... Je m'effondre. Et il me soutien, me soulève et m'amène dans le lit. Je rêve de sanglots, je rêve que je m'endors de tristesse...

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Pour vous, quelle sera l'issue de cette histoire???
Plutôt triste ou heureuse ?
Hâte que vous lisiez l'oeuvre dans son intégralité !!!!
Hâte d'aboutir, enfin ce rêve devient réalité !

Croyez en vous!!!
Si vous en le faites pas, personne le fera à votre place!

AnaïsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant