Chapitre 15

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L'effervescence se fait ressentir. Les enfants sont impatiens.

Aujourd'hui nous leur avons promis d'aller à la plage. J'ai préparé des sandwichs, nous avons acheté de la limonade, des chips et même des bonbons ! C'est vraiment le jour de fête.

Nous sommes contre l'idée de satisfaire tous nos besoins. Même pour des choses insignifiantes la règle est de patienter. Pour ensuite savourer. Tom et moi, luttons contre nos désirs. Nous nous sentons fort dans la résistance. Nous sommes fiers de nous. Nous nous estimons. Je crois que chacun dois avoir ses petits challenges personnels. Quel qu'ils soient. Juste pour ne pas s'enfermer dans l'inconscience. Dans l'automatisme des gestes ou des pensées.

Donc aujourd'hui, nous retrouver à la plage avec les chips, la limonade et les bonbons est un réel cadeau pour nous. Nous sommes tous les quatre joyeux et excités.

Je suis heureuse, de me retrouver. Je sens que j'ai de la valeur lorsque je prépare le repas. Je me sens utile. J'ai le sentiment du devoir accompli. 

Je suis heureuse de les retrouver.

C'est incroyable comme la mer est belle. Qu'importent ses couleurs, qu'importe la fréquence ou l'intensité de ses vagues. La mer est belle par le simple fait d'être là. Elle s'anime pour le bonheur de nos yeux. 

La mer comble tous nos sens.

Nous enterrons Harry dans le sable et Maya construit sur lui un château. Je prends quelques photos. Et puis, Maya et moi courons pour ne pas être attrapé par les vagues. Elles sont coquines, elles veulent jouer avec nous ! Maya a des fou-rires, elle qui est si souvent dans le contrôle d'elle-même. Harry et Tom osent s'affronter aux énormes vagues plus loin, là où Harry a tout juste pied. Tom et moi retournons nous asseoir. Le sable est chaud et notre cœur palpite. Je me sens vivante. Je me sens apaisée. Je l'aime. Je lui dis. Il me répond que chaque année est plus belle que la précédente. Qu'il remercie Dieu pour être à mes côtés. Il me dit qu'il m'aime.

Je sens mes larmes monter en moi.

Je n'ai besoin que d'eux pour être heureuse. Le bien-être de notre foyer est ma priorité. Notre complicité, nos joies, et nos peines je souhaite que nous les passions de manière soudées. Je veux que nous ne formions qu'un bloc, prêt à affronter tous les bonheurs et les malheurs du monde à quatre. Unis. Complémentaires...

La nuit est déjà tombée depuis un moment mais nous n'arrivons pas à quitter ce lieu et cette ambiance magique qui nous englobe. Vers 22h, nous nous décidons à rentrer. Nous rentrons épuisés.

Quelques minutes après avoir passé la porte de la maison, je remarque que le PC n'est pas à sa place.

-« Tom ? Tu as déplacé le PC ? »

-« Non, pourquoi ? »

-« Il n'y est plus... On l'a volé ! » Je lui glisse ces derniers mots à l'oreille pour ne pas inquiéter les enfants.

L'ordinateur dispose de quinze minutes d'autonomie. Il a bientôt quatre ans et sans son chargeur, il devient inutilisable. Alors il est toujours mis au même endroit. Nous le déplaçons que dans de rares occasions.

Tom cherche partout, moi aussi. Nous voyons la fenêtre grande ouverte. Je m'approche et découvre des traces de terre formant clairement des empreintes de pieds. Petits pieds...

Le doute devient certitude.

Nous ne cherchons plus le PC mais vérifions que toutes les choses qui ont de la valeur n'ont pas disparu.

AnaïsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant