Chapitre 8

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"L'amitié est constante en toute chose excepté dans les intérêts et les histoires d'amour" - William Shakespeare

J'ai marché rapidement dans les couloirs durant quelques minutes à la recherche de Jen pour finalement la retrouver dans le patio du lycée, là où de nombreux élèves se posent durant les interclasses. Pour l'instant, il est quasiment vide, il n'y a que Jen et un groupe de premières années plus loin.

Elle est assise près d'une table en béton ciré. Elle tient sa tête entre ses mains et tire par la même occasion sur ses cheveux blonds. Elle remue sans cesses son pied droit vêtu de Géraldine Van. Quand je fais un pas dans les cailloux menant à la table, elle lève la tête et ne tarde pas à se mettre debout.

— Toi! Elle m'interpelle en me pointant du doigt.

Son visage est rouge écarlate, tout comme ses yeux. Une veine est omniprésente sur son front.

— Jen, il faut que tu te calmes. Je m'approche doucement.

— Que je me calme? Elle rit jaune. T'es juste un vieux con Miles, comme tous les autres.

Elle tente de me gifler mais je stoppe sa main. Quand je la libère, elle pète littéralement une durite et se met à me frapper le torse. Elle le fait plusieurs fois et je ne l'en empêche pas, elle met toute sa force et sa rage dans ses gestes, c'est tout ce que je mérite. C'est de ma faute si tout le lycée est au courant de son opération. J'aurais dû être plus clair avec Rima.

Quand je sens qu'elle est à bout de souffle et à bout de rage, je m'empresse de la prendre dans mes bras. Je laisse ma tête tomber dans son cou et après avoir posé ses mains sur mes hanches pour me repousser, elle se laisse aller et passe ses mains dans mon dos. Je caresse ses cheveux et je la sens se détendre contre moi. Je sais qu'elle a confiance en moi et que cette confiance est vraiment très forte.

— Je suis désolé Jen... quand j'ai téléphoné à Rima, j'étais certain de lui avoir dit de n'en parler à personne mais non, je ne l'ai pas fait, je comprendrais que tu m'en veuilles mais je ne le veux pas. Tu peux ne pas m'en vouloir Jenny?

— J'ai pas non plus envie de t'en vouloir Milou. Je sais qu'elle sourit. Tu avais mal dormi parce que mon épaule n'était pas très confortable, alors, ce n'est pas juste de ta faute.

— C'est vrai ça, c'est 50% de la tienne et 50% de la mienne.

— N'exagérons rien c'est de ma faute à 5%.

— Lâcheuse va. Je rigole.

— Non, élève spéciale. Élève spéciale, elle répète. C'est censé être un compliment? Spéciale dans le genre étrange ou spéciale dans le genre différente?

— Spéciale dans le genre unique. Je fais en me décollant d'elle.

— J'aime bien être unique, mais au final tout le monde est unique, ça veut dire qu'on est tous les mêmes? Elle sourit tristement.

— Ça dépend du point de vue je crois. De mon point de vue, tu es unique et tous les autres sont différents, certains moins que d'autres et font partis des vieux cons. J'explique.

— Et de mon point de vue, tu es unique et tous les autres sont différents, certains moins que d'autres et font partis des vieux cons.

Elle me regarde et ses pommettes rebondies rougissent. Ce qu'elle vient de me dire me fait chaud dans le cœur mais j'opte pour un sourire gêné avant de finalement lui déposer un baiser sur la joue. Je la guide ensuite dans le couloir en la tenant par la main mais elle s'arrête avant que nous n'atteignons notre salle.

Heart Monitor (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant