"Il n'y a rien de négatif dans le changement, si c'est dans la bonne direction." - Winston Churchill
Je me suis rendu au travail dans la foulé. J'étais encore en retard et le flux de clients n'avait pas diminué depuis la vieille. Quand ils sont arrivés pour leur visite quotidienne au café, Claude et Lou m'ont demandé pourquoi Taylor était-elle rentrée en larmes à l'appartement, je n'ai rien pu leur répondre si ce n'est le fait que ce n'était pas à moi de leur en parler. Ils n'ont pas compris ou plutôt, ils n'ont pas voulu entendre ma réponse, m'ont reproché de faire souffrir leur meilleure amie sachant très bien qu'elle est fragile, ils m'ont dit qu'un con comme moi ne mérite pas une fille comme elle, que je suis pire que Charles, une ordure et j'en passe. J'ai tout encaissé sans rien laisser paraître parce que je suis convaincu que Taylor ne m'en veux pas, que même si elle est difficile à accepter ce que je lui ai dit est la vérité, édulcorée certes, mais c'est tout de même la vérité.
Ludovic m'a posé une panoplie de questions plus personnelles les unes que les autres mais je suis resté silencieux et concentré sur ma mission, servir des cafés, avec ou sans crème, avec lait de vache ou végétal et même parfois avec un fond de whisky.
Ma journée de travail touche à sa fin, je plie mon tablier, retire ma casquette jaune pastel et les range dans mon casier. Je pousse un bâillement en me recoiffant brièvement. Quand je referme la porte du casier, peut-être à cause du bruit, peut-être à cause de cette pièce trop étriquée, peut-être à cause de la fatigue, j'ai un vertige et je dois m'appuyer contre la porte métallique pour ne pas m'écrouler au sol.
— Miles? La voix de Ludovic intervient de nulle part.
Et tout s'en va. Je n'ai plus aucun vertige, ma respiration est normale, je prends une inspiration et me retourne vers mon ami à l'air mexicain.
— Oui?
— Je te disais que je dois aller chez Lou, tu veux en profiter pour rendre visite à Taylor?
— Non, je secoue la tête, je crois que c'est mieux si je la laisse seule.
— Vous vous êtes pris la tête? Il fronce ses sourcils.
— C'est plus compliqué que ça, elle a pas mal de choses à gérer, il faut que je lui laisse de l'espace. Je hausse les épaules. Et toi? Avec Lou c'est toujours l'amour fou?
— Carrément mon pote, carrément, il fait l'air mielleux. Pas une minute d'ennuie, que d'intenses nuits.
— Ah ouais? Je rigole. J'espère que vous vous protégez.
— Protéger pour quoi? Je découvre avec stupeur oncle Miguel qui arrive dans cette petite pièce.
— Euh... protéger pour, je me racle la gorge, pour le hockey sur glace... j'espère que tu utilises des protections, tu sais Ludovic c'est dangereux.
— Qué? Ludovico! Mi niño! Haces hockey sobre hielo?
— Dans quel pays sommes nous? Rouspète Ludovic. Aux Etats-Unis. Quelle langue devons nous parler? Anglais.
— Lo siento, lo siento. Il pouffe de rire. Tu aurais dû me le dire plus tôt Ludovico, il fait avec son fort accent hispanique. Tu sais que tío adore le hockey, nous irons en faire demain, c'est décidé.
— Hein? Quoi? Non... Miles! Peste Ludovic sous le regard admiratif de son oncle qui vient tout juste de leur découvrir une passion commune.
Je rigole en leur disant au revoir et me rends à l'abri-bus le plus proche. Je trace mon trajet au doigt sur le plan afin de repérer les bus que je dois prendre. Une fois mon trajet en tête et constatant qu'il me reste onze minutes d'attente avant mon prochain bus, je décide d'appeler Aurore car cette dernière m'a demandé de la tenir informée en cas d'avancés.
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Heart Monitor (Terminé)
Teen FictionMiles, en quittant l'Angleterre durant son enfance pour une petite ville méconnue de l'Oregon, ne s'attendait pas à faire une telle rencontre, celle de Jen. Jen est toujours remplie de joie, a tendance à jurer comme un charretier. Elle a des oreill...