"Sans confiance, est-ce que la vie est possible ?" - Jean Filiatrault
[NDA: en hommage au bac de philo, je vous laisse cette problématique, vous avez 4 heures]Nous avons fait le déplacement jusqu'ici en avion. Enfin, il n'y a pas d'aéroport à Corvallis, nous avons donc dû nous contenter de la liaison Sacramento-Eugène. Ce sont ensuite mes parents qui nous ont récupéré, nous ramenant ainsi dans notre ville d'enfance, Corvallis.
Même si j'aime beaucoup Sacramento et que je m'y plais énormément, il n'empêche que je suis souvent nostalgique de Corvallis. C'est mon berceau, même si je n'y suis pas né. C'est là que j'ai grandi, que j'ai rencontré Jen, que j'ai rencontré le bonheur. D'ailleurs, si j'en crois les regards que me jetait Jen tout au long du trajet depuis l'aéroport d'Eugène à la maison de mes parents, elle aussi était prise d'une terrible nostalgie. Je suis content que nous soyons forcés d'y revenir dans d'aussi joyeuses conditions.
Oui, nous y sommes pour un événement tout particulier, que ni Jen ni moi, ni même les principaux intéressés n'attendions réellement.
J'aurais aimé pouvoir me vanter du fait que je sois celui ayant réussi à remettre Derek sur le droit chemin, l'écartant de tous les vices qui l'entouraient. Malheureusement, j'ai eu beau essayer, ça n'a pas été une tâche très évidente. J'ai essayé de le mettre en sevrage forcé, mais une fois en manque, il devenait vraiment violent et loufoque. Je sortais à peine du coma alors je me suis rendu compte que ce n'était pas la bonne méthode. Je me suis dit qu'au lieu de le priver de ses vices, je devrais plutôt lui apprendre à les contrôler.
C'est pour ça que j'entraînais Jen à chacune des fêtes auxquelles il se faisait inviter, parce qu'en plus de moi qui, depuis l'accident, ai terriblement de mal avec les espaces très bruyants, il devait également s'inquiéter du fait que Jen ne découvre pas le pot aux roses. Il ne voulait pas qu'elle se reproche d'avoir été égoïstement aveuglée par sa peine, parce qu'il est clair que ça aurait été le cas.
Jusqu'à maintenant, Jen ne sait rien, Derek et moi dérogeons peut-être à sa confiance, mais je crois tout de même que c'est mieux ainsi. De toutes façons, maintenant, c'est vraiment fini, Derek va beaucoup mieux, il ne se drogue plus du tout et ne bois pas non plus et ça c'est certainement grâce à la présence de Summer.
Je me rappelle que la première fois qu'il l'a rencontré au cours d'une soirée étudiante à Corvallis, parce que oui il avait quitté le Maine à la faveur de Corvallis, il m'a immédiatement dit qu'il la détestait, sans qu'il n'y ait à ça de raisons très cohérentes. Peu après, ils se sont mis à fréquemment traîner ensemble, et ce même si Derek m'assurait toujours la détester, pour que moins d'un an après la fin de ses études, Derek m'annonce qu'il va être papa.
***
Jen tient fermement le sachet cartonné, enfermant un coffret de cadeaux pour bébé : une peluche, un gel douche, une crème, un bavoir et d'adorables petits chaussons. Elle toque à la porte, remplie d'impatience et peut-être aussi stressée à l'idée de rencontrer ce petit être.
En tous cas, moi j'ai carrément les jetons, rencontrer autant d'innocence c'est stressant.
— Oui?
C'est Froy qui vient tout juste de nous ouvrir la porte. Ses cheveux bruns brillants contrastent avec ses yeux hétérochromes. Je ne l'avais jamais rencontré en réalité, je ne le connaissais que par le biais de photos et je croyais bêtement que ses iris aux multiples couleurs étaient uniquement dues à son utilisation de Photoshop. Il se trouve que j'avais tord, il a simplement des yeux...
— Magnifiques... t'es yeux sont magnifiques.
Je me retourne vers Jen et masque difficilement mon mécontentement. Elle détaille Froy et ce dernier se met à sourire avant de reluquer ma copine.
VOUS LISEZ
Heart Monitor (Terminé)
Genç KurguMiles, en quittant l'Angleterre durant son enfance pour une petite ville méconnue de l'Oregon, ne s'attendait pas à faire une telle rencontre, celle de Jen. Jen est toujours remplie de joie, a tendance à jurer comme un charretier. Elle a des oreill...