"Il faut accepter les déceptions passagères, mais conserver l'espoir pour l'éternité." - Martin Luther King
Sur une échelle de 1 à 10, je crains que mon humeur ne se situe dans la négative, mais je n'arrête pas de me répéter les mots de Jen, elle ne veut pas d'un Miles épave, elle veut un Miles joyeux et capable de tourner la page.
Alors j'ai récité sa poésie encore et encore.
"Quand demain commencera sans moi,
...
S'il-te-plaît essaye de comprendre
Qu'un Ange est venu, a appelé mon nom,
Et m'a pris par la main,
Et m'a dit que ma place était prête,
...
Il semblait presque impossible de te quitter
...
Mais quand j'ai franchi les portes du ciel,
Je me suis senti tellement chez moi
...
Ne crois pas que nous soyons éloignés,
Car chaque fois que tu penses à moi,
Je suis là dans ton cœur."Même si les mots résonnaient dans ma têtes causant de douloureux maux de crâne, même si je réentendais sa voix, revoyais l'expression stressée qu'elle adoptait avant chacune de ses opérations, même si j'ai détesté ce poème durant toute ma vie, même s'il noue mon estomac et me donne envie de régurgiter... je n'ai pas lâché, je me suis obstiné à chaque fois un peu plus, minutes après minutes, heures après heures, vagues après vagues.
Et je crois qu'en ce 3 Octobre 2017, je rentre dans une nouvelle phase de mon deuil, celle de l'acceptation. C'est mon cadeau d'anniversaire pour elle.
J'accepte que Jen soit morte. J'accepte de ne plus avoir la possibilité de la voir en chaire et en os. J'accepte ce manque que sa disparition a créé dans ma vie. J'accepte de tout faire pour être de nouveau heureux. J'accepte tout.
J'accepte d'avoir perdu la fille que j'aime sans avoir eu l'occasion de lui avouer mes sentiments.
J'accepte de devoir vivre ma vie sans elle jusqu'à ce que nous nous retrouvions, quand demain commencera sans moi et que je la retrouverai pour l'éternité.
J'ai encore toute ma vie devant moi, une vie sans elle certes, mais une vie tout de même. Je l'accepte.
J'applique de la mousse à raser et viens l'étaler sur mes joues, ma mâchoire, mon menton et le dessus de ma lèvre supérieure. Je récupère ensuite un rasoir et fais glisser l'objet sur la mousse veillant bien à ne pas me blesser.
Je rince mon visage à l'eau claire puis le sèche à l'aide d'une serviette propre. En portant de nouveau mon attention sur le miroir, je croise mon regard et même si je ressens une drôle d'impression dans ma cage thoracique, j'arrive à esquisser un sourire.
J'enfile un t-shirt blanc doté d'un logo bleu, un jean déchiré au niveau de mon genou droit et mes bottes en cuir. Je n'ai jamais été en soirée depuis que je suis à Sacramento et je ne sais pas vraiment comment est l'ambiance, comment doit-on s'habiller alors j'ai fait au plus simple.
Ludovic viendra me récupérer et puisqu'il connaît l'adresse nous ne risquons pas de nous perdre.
Je m'assois sur mon lit et récupère le journal de Jen. Peut-être que ça va à l'encontre de ma phase d'acceptation, mais je viens à peine d'y entrer... j'irai pas à pas et personne ne me mettra la pression. Pour l'instant je n'accepte pas d'arrêter de lire son journal.
"16 Novembre 2013
Cher journal,
Je sors tout juste de chez Miles et je ne sais pas vraiment quoi penser. Je ne sais pas pourquoi il agit comme ça, ce n'est pas lui. C'est mon meilleur ami mais c'est aussi la personne la plus attentionnée que je connaisse.
Pourquoi est-ce qu'il fait ça?
Laisse-moi t'expliquer.
Il y a cette fille Aurore, elle est dans notre classe depuis le début de l'année mais elle ne vivait pas à Corvallis avant Septembre ce qui fait qu'elle est considérée comme une nouvelle, même si techniquement nous venons tous d'entrer au lycée.
VOUS LISEZ
Heart Monitor (Terminé)
Teen FictionMiles, en quittant l'Angleterre durant son enfance pour une petite ville méconnue de l'Oregon, ne s'attendait pas à faire une telle rencontre, celle de Jen. Jen est toujours remplie de joie, a tendance à jurer comme un charretier. Elle a des oreill...