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« Ne faites pas le moindre geste. nous menace l'homme, toujours le flingue braqué sur ma mère.

-Toi non plus, ne fais pas le moindre geste. renchérit Luis après avoir dégainé lui aussi son pistolet.

-Si tu tires, je tire. Je t'assure que je suis rapide.

-Je n'en doute pas. Mais es-tu assez rapide pour ça ? »

Une détonation retentit, maman sursaute. Luis a tiré dans la main de l'homme qui a lâché son arme et qui se plie de douleur.
Il se jette sur lui, le fracassant d'un puissant coup de poing.

« Pour qui tu travailles ?! crie-t-il, furieux.

-Va te faire foutre. »

Un second coup mais cette fois-ci dans sa main blessée. Son cri de souffrance m'arrache une grimace nauséeuse.

« Tu vas me dire pour qui tu travailles ou tu ne pourras plus jamais utiliser ta sale petite main. poursuit Luis.

-Coberling. Il s'appelle Coberling.

-Pourquoi il s'en prend à Colombe ? Réponds !

-Il va me tuer si j'en dis trop, je ne peux pas...

-Alors c'est moi qui te tuerai pour le peu que tu m'as dit.

-Non Luis arrête ! m'écriai-je, avançant un pas et une main vers lui. Ne le tue pas, s'il te plaît. »

Il se lève et force l'homme à se mettre debout, il lui passe les menottes et l'entraîne avec son coéquipier hors de mon appartement.

Je tente de reprendre mes esprits, trois tentatives de meurtres dont deux en moins de 48 heures, c'est difficile à encaisser. J'avance vers maman qui est sous le choc, elle est aussi pâle que la robe qu'elle porte. Je la prends dans mes bras et la serre aussi fort que je peux.

« C'est fini maman, tout va bien... C'est terminé. » la rassurai-je dans un murmure.

[...]

« Coberling est le chef d'une entreprise privée qui travaille avec le centre militaire, il lui fournisse les armes nécessaires. Les deux hommes qui vous ont attaquées ta mère et toi sont de simples agents de sécurité de cette entreprise, j'en ai parlé à mon chef et je pense que ça va faire bouger les choses. Ils vont être interrogés et s'il le faut, envoyer en prison. me livre Luis au téléphone quelques heures plus tard.

-Tu penses que c'est en rapport avec mon père ?

-Peut-être... Je vais mener l'enquête.

-Je veux le faire avec toi !

-C'est trop dangereux Colombe, tu n'es pas en sécurité et tu le sais très bien. Il faut que tu restes dans un endroit sûr.

-Mon appartement n'est pas sûr, je préfère être à tes côtés.

-Et ta mère ? Il faut que tu restes avec elle. N'insiste pas, je vous enverrai des militaires qui sauront vous protéger.

-Luis ! Non je... »

Trop tard, il a raccroché. C'est quand-même mon père et je mène l'enquête depuis des années, c'est injuste que ce soit Luis qui s'en charge seul de son côté. D'un autre point de vue, il a raison, je suis en danger partout et je dois savoir me défendre. Je connais quelqu'un qui pourrait m'y aider.

J'informe maman que je vais faire un tour, et lui demande d'aller chez nos voisins pour être en sécurité. Elle accepte, et me supplie d'être prudente.

[...]

Je me rends au HellPub dans le but d'y trouver Tom. En plein jour, cet endroit est immonde, la façade tombe en lambeaux et les vitres sont toutes fissurées. L'intérieur n'est guère mieux, les canapés en velours violet sont déchiquetés et il manque certaines lattes au parquet.

« Ah voilà la belle ! Comment vas-tu Colombe ? m'accueille Tom, les lèvres étirées dans un grand sourire.

-Je vais bien merci, et toi Tom ?

-À merveille ! Je te sers quelque chose ?

-Non merci mais j'ai autre chose à te demander.

-Bien sûr, dis moi. »

Je m'accoude au bar et chuchote :

« Tu te rappelles de tes cours d'arts martiaux ?

-Euh ouais ouais, pourquoi ? Tu aimerais en prendre ?

-Ouais je me dis que c'est bien de pouvoir se défendre dans ce quartier, tu connais quelqu'un qui pourrait m'aider ?

-Évidemment ma Colombe, patiente une seconde, j'ai ce qu'il te faut. »

Il glisse sa main sous le bar et en sort un sac à dos, il fouille dans ce dernier et en tire un petit carton gondolé.

« Voici le meilleur prof de self défense et d'arts martiaux que je connaisse, c'est un vrai génie. m'explique-t-il en faisant glisser la carte jusqu'à moi.

-Je te remercie Tom.

-Eh Colombe. m'arrête-t-il. Tu me dois quelque chose en retour.

-Quoi donc ?

-J'ai un lit moelleux chez moi et...

-Même pas en rêve Tom, tu as une femme ! »

Je rigole et lui fais un clin d'œil avant de m'enfuir.

[...]

Je repasse à la maison afin de me changer et d'enfiler un débardeur et un legging. Je glisse la carte dans ma poche et file aussi vite que je suis arrivée.

L'adresse me mène à un entrepôt délabré, je me demande comment il tient encore debout. J'avance prudemment, pousse la porte qui s'ouvre dans un affreux grincement et pénètre dans ce garage sombre.

« Il y a quelqu'un ? demandai-je. Je cherche le professeur Yung.

-Que veux-tu jeune fille ? »

Je sursaute lorsque je découvre un petit homme à lunettes à mes côtés.

« Enchantée je suis Colombe Clark, c'est Tom qui vous a recommandé...

-Cela fait bien longtemps que j'ai arrêté d'enseigner le self défense. m'informe-t-il de sa voix calme et éraillée.

-Alors que faites-vous encore ici ?

-Tu m'as l'air bien curieuse... Pourquoi veux-tu apprendre à combattre ?

-Ce quartier n'est pas très sûr et j'aimerais pouvoir me défendre dans n'importe quelle situation.

-Je sais que tu mens jeune fille, mais j'accepte... Ça me fera un bien fou de me dépenser un peu. »

Sa main balaie le mur jusqu'à s'arrêter sur quelque chose... Un claquement sourd résonne dans la pièce puis les néons se mettent à briller.
Je plisse les yeux pour m'adapter à la lumière, et lâche un petit "wouah" lorsque je découvre ce qui se trouve sous mes yeux.
Cet entrepôt a été transformé en une vraie salle de sport, d'un côté se trouve le ring, d'un autre le punching-ball, et le sol est recouvert d'une cinquantaine de tapis. Des kimonos sont accrochés sur le mur à ma droite, et celui d'en face est recouvert de toutes sortes d'armes aussi impressionnantes les unes que les autres.

« Qu'enseignez-vous vraiment Monsieur Yung ? demandai-je, sidérée.

-J'enseigne un peu tout. »

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