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Les deux gardes m'accompagnent jusqu'à une salle blindée après avoir traverser deux immenses couloirs. Le Général est assis à son bureau, les traits durs et le visage fermé. Avec froideur, il me demande de m'assoir.

« Qui êtes-vous ? m'interroge-t-il ensuite.

-Je m'appelle Colombe Clark, je suis une amie de Luis Agusto et je...

-Attendez. m'interrompt-il déjà. Colombe Clark c'est bien ça ?

-Oui, c'est ça. Pourquoi ? »

A-t-elle un rapport avec Jason Clark ? Son visage m'est familier, ils ont les mêmes traits...

Il me détaille durant de longues secondes, ses pensées sont si fortes qu'elles résonnent avec puissance dans ma tête.

« Que se passe-t-il Général ? le relançai-je.

-Un des nôtres s'appelaient Jason Clark, est-il de votre famille ?

-Je suis sa fille. »

Le Général hausse les sourcils, surpris. Son expression est très courte puisque son visage redevient aussitôt froid.

« Que faites-vous ici, mademoiselle Clark ?

-Comme je disais, je suis une amie de Luis Agusto et il a disparu depuis hier... Je me demandais si vous l'aviez vu.

-Luis déserte le centre depuis quelques semaines, s'il tient à sa place, il devrait revenir très vite.

-Puisque je vous dis qu'il a été enlevé, il ne peut pas revenir au...

-Vous ne m'aviez pas dit qu'il avait été enlevé. me coupe-t-il. Nous sommes des militaires jeune fille, pas des policiers. Allez déposer un avis de recherche au commissariat. »

Je me lève, la mâchoire serrée.

« Alors c'est comme ceci que vous traitez vos soldats, sans même s'inquiéter de leur état. lâchai-je avant de me diriger vers la porte.

-Vous passerez le bonjour à votre père de ma part. »

Je me retourne, le souffle court.

« Il est mort, monsieur. »

Je fais volte-face et quitte ce bâtiment, la rage et la peine m'arrachant le cœur. Je traverse le camp, perdue dans mes pensées. Des dizaines de tentes y sont plantées, fourmillant de militaires au travail. Les paroles du Général tournent en boucle dans mon esprit, il croyait alors que mon père avait seulement quitter sa fonction de militaire et vivait paisiblement... Personne n'est au courant de sa mort tellement celle-ci est inconnue et... étrange.
Un choc me sort de mes pensées, je mets un moment à réaliser que je suis à quelques centimètres d'un homme me tenant fort par les épaules.

« Tu devrais faire attention à où tu mets les pieds. » rigole-t-il.

Il est grand, la peau mâte et a un regard transperçant. Ses cheveux noirs légèrement crépus sont coupés courts sur son crâne, et ses lèvres sont étirées dans un grand sourire à couper le souffle.

« Je m'appelle Ricky, enchanté. » poursuit-il, la main tendue vers moi.

Je la saisis et la secoue timidement.

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