Spirit

17

« Est-ce que ça va ? me demande Davina en prenant mes épaules chaleureusement.

-Oui ne t'inquiète pas, vous avez trouvé quelque chose ?

-Ricky a parlé d'une salle d'armement où toutes les armes sont vides. Les cartouches et la poudre introuvables.

-À quoi penses-tu Ricky ? lui demandai-je en me tournant vers lui.

-Je n'en sais rien, ils l'ont sûrement déplacé autre part... Mais pour quoi faire ?

-On n'a pas le temps de discuter de tout ça, il faut qu'on se mette à l'abris. »

Je jette un regard à la caméra qui nous fixe d'un œil insistant. Agilement, je lance mon poignard dans celle-ci qui se brise dans un puissant bruit de verre.

« Retournons dans les tuyaux d'aération. » lançai-je, ne perdant pas de temps à y grimper.

Une fois que nous sommes tous entrés, Ricky lance :

« Il faut que nous retrouvions la sortie au plus vite, il semble y avoir une technologie très avancée ici et ils ne mettront pas longtemps à nous retrouver.

-Une seconde. le stoppai-je. Je ne repartirai pas d'ici sans Luis, nous n'avons pas fait tout ça pour rien.

-Il est sûrement bien gardé, nous reviendrons avec un plan plus solide. poursuit-il.

-C'est à cause de lui que je me suis retrouvée dans ce lit. livrai-je finalement.

-Continue. s'intéresse Davina.

-J'allais essayer d'ouvrir la porte des prisons lorsqu'il est arrivé. Il était fermé, les pupilles dilatées comme si on l'avait drogué, il m'a battue jusqu'à m'assommer. Mais ce n'est pas le pire...

-Ah... parce qu'il y a pire ? demande Davina.

-Malheureusement oui... C'était impressionnant, deux immenses ailes noires lui ont poussé dans le dos.

-Raison de plus pour s'en aller, Luis n'est plus de notre côté. rétorque Ricky.

-Ils vont le transformer en monstre Ricky ! Je ne peux pas les laisser faire.

-Elle a raison... Nous devons agir pour Luis, il ne mérite pas ça. »

Ricky secoue la tête négativement, et passe ses deux mains sur son visage.

« Nous ne sommes que trois contre des centaines de personnes, nous ne pouvons rien pour Luis maintenant. Nous devons revenir avec plus de monde. essaie-t-il de nous convaincre.

-Après ce sera trop tard Ricky, ils l'ont déjà transformé... Tu ne l'as pas vu, c'était impressionnant... Il n'était plus lui-même. Je ne le laisserai pas tomber.

-Colombe... souffle-t-il.

-Je ne t'oblige pas à venir, la sortie est droit devant. Ne t'arrêtes pas, jusqu'à rencontrer un mur et tu seras arrivé. »

Il soutient mon regard quelques instants, je lui jette une dernière œillade noire avant de pousser la plaque grillagée et de faire surface dans un couloir.

Deux hommes se jettent sur moi, je les assomme de quelques coups bien placés puis poursuis mon chemin. Il faut que je retrouve Luis, rien ne compte plus que ceci.
Un nouvel homme débarque dans le couloir, je le prends par le col et loge mon poignard sous son menton.

« Ne fais pas le moindre geste, ni le moindre bruit. lui soufflai-je. Où est Luis ?

-Je ne connais pas. »

J'ai le pressentiment qu'il ment et c'est parfait. Je me concentre et cherche l'information que je souhaite dans le cerveau de mon interlocuteur.
Mais avant que je la trouve, il lance son poing dans mon ventre, assez fort pour que je recule de quelques pas. Il ne me laisse alors pas le choix de le poignarder à la cuisse, je prends la précaution de mettre ma main sur sa bouche afin d'étouffer son cri de douleur.
Je reprends alors mes recherches et j'obtiens enfin une réponse : une salle au quatrième niveau. J'arrive même à la visualiser, il s'agit d'une pièce pas très grande où une imposante table en pierre blanche domine, et où un conséquent équipement médical est reparti sur le mur. Je n'arrive pas discerner d'autres détails, mais j'ai assez d'informations pour retrouver cette salle.

J'abandonne l'homme après lui avoir volé son pass et me précipite dans un autre couloir, ce bunker est un vrai labyrinthe. Alors que je parcours des couloirs à n'en plus finir, je me cogne à une carrure imposante. Deux grandes mains se posent sur mes épaules.

« Tu devrais faire attention à où tu mets les pieds. » rigole-t-il.

Je lève la tête et tombe sur les yeux sombres de Ricky. Aussitôt, je le serre dans mes bras, je savais qu'il ne m'abandonnerait pas.

« Où est Davina ? lui demandai-je.

-Elle est partie explorer la salle d'armement, ne t'inquiète pas pour elle. Tu as du nouveau je suppose ?

-Oui, je sais où est la salle dans laquelle est retenu Luis.

-Alors ne perdons pas de temps. »

Nous trouvons enfin un ascenseur, je passe la carte volée sur le petit cadran lumineux et les portes s'ouvrent aussitôt. La technologie est impressionnante ici, les commandes de l'ascenseur sont entièrement tactiles et il y a même un petit banc pour s'assoir. Ricky s'empresse de le tester, ce dernier s'affaisse et se distant, prenant la forme de la morphologie de Ricky. Apeuré, ce dernier se relève aussitôt.
Je lâche un petit rire, sa tête était vraiment comique.

Au troisième étage, les portes s'ouvrent. Un homme en blouse blanche attend d'entrer dans l'ascenseur. Ricky me pousse aussitôt contre le mur et m'embrasse sauvagement, passant ses mains sous mes cuisses. J'ouvre de grands yeux, stupéfaite par ce que je suis en train de vivre. Ricky se détache enfin de moi et referme les portes de l'ascenseur, plutôt fier de lui. L'homme a disparu.

« T'es malade ! m'offusquai-je.

-On avait pas le choix, tu préférais peut-être qu'il prévienne tout le monde ?

-Y avait sûrement une autre solution, ne refais plus jamais ça !

-T'as peur d'être infidèle à ton petit Luis ? » rigole-t-il.

Je le frappe à l'épaule alors qu'il s'esclaffe encore plus fort. Je viens d'embrasser mon frère, beurk !

Nous arrivons enfin à destination, Ricky a toujours un sourire moqueur étirant le coin de ses lèvres. Je l'ignore, je lui en veux.
Il n'y a qu'un couloir et trois portes à ce niveau, totalement désert.

« C'est trop calme pour moi, il y a quelque chose qui cloche. » me murmure Ricky.

À peine a-t-il eu fini sa phrase que la porte d'ascenseur se verrouille, ainsi que chaque porte du couloir. L'ombre d'une silhouette se dessine au fond de ce dernier.