Gabrielle Chapitre 8

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Je n'ai rien à faire. Je m'ennuie. Je suis seule à la maison et je suis affalée sur le canapé. Je suis naturellement une lève tôt et je n'aime pas ça. C'est une de ces nombreuses choses qui m'énervent dès que j'y pense. Mais je suis sortie de mes rêveries quand j'entends mon téléphone sonner. Enfin quelque chose à faire ! Je vois que c'est Kinae qui m'appelle et me dit qu'en plus ce sera une discussion intéressante.
-ouiiiiiiiiiiiiii ? Comment ca va ?
Un sanglot. Oh merde, il se passe quoi ?! Qu'est-ce que je dois lui dire ?
- Tu peux venir s'il te plaît ?
- Tout de suite. Euh tu peux juste me donner ton adresse ?
- Je l'ai enregistré sous mon numéro dans ton tel.
- OK j'arrive.
Et je raccroche. Sa maman le pingouin il se passe quoi ? Je monte m'habiller, prend mon téléphone et descend en trombe. Je laisse un mot à mes parents pour ne pas qu'ils ne s'inquiètent et je sors. J'enfourche mon vélo et pédale à cent à l'heure. J'arrive devant chez Kinae dix minutes plus tard et je remarque la porte est entre ouverte et qu'il y a un mot collé dessus . Je pose mon vélo contre un lampadaire, met le cadenas et vais voir ce qui est écrit.
Tu peux entrer. Ma chambre est en haut première porte à gauche.
Kinae
Voilà qui est pratique. Je décolle le mot et entre en prenant bien soin de refermer la porte derrière moi.
Arrivée devant sa porte, je toque et attends. Des que j'entends le faible "entre" de Kinae, j'entre. La vue qui suit me désoriente un peu ; Kinae, emmitouflée dans sa couette, par terre, qui sanglote. Seule.
Je me place derrière elle, la soulève et la met sur mes genoux, où elle recommence à sangloter de plus belle, mais contre moi cette fois.
Une fois calmée, je lui demande ce qu'il ce passe et sa réponse, bien qu'inatendue, me calme moi aussi un peu. Je n'avais pas pu m'empêcher de penser à un scénario  bien pire, comme quelqu'un qui était mort ou un incendie ou quelque chose dans le genre. Un viol ce n'est pas drôle du tout et c'est un acte horrible de la part de cet homme... et surtout tomber enceinte après ça, c'est encore moins drôle, donc je compatis.
- Mais si on prend ça du bon côté, dans quelques mois, tu auras un petit frère ou une petite sœur en plus.
- Mais on a pas assez de sous pour l'élever ! Ma mère vient de se faire virer, moi je n'ai pas réussi à trouver un petit boulot et les deux petits, ils peuvent faire quoi ? En plus ma mère va refuser d'avorter donc on est dans la merde ! Dit-elle en me regardant.
Après une petite minute de silence je lui dis :
- La librairie en face du smoothie-shop ou je travaille cherche un emploi, tu peux toujours aller voir.
Et là je descelle dans ses yeux une mixture de gratitude et de joie qui remplace la tristesse et le désespoir dans lequel ils étaient plongés.

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