Chapitre 17 Kinaé

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Ça fait une semaine qu'il pleut.
Et ça fait une semaine qu'Anneas ne s'est pas pointé.
Ça fait donc une semaine que je me déplace en courant pour aller à la librairie, à la maison, ou au bahut. Mon parapluie me manque atrocement et je ne me gênerai pas de le faire remarquer à Anneas dès qu'il sera de retour...en admettant qu'il repointe le bout de son nez un jour !
Je suis en plein cours de Biologie et je m'ennuie à mourir. Il ne me reste plus qu'un cours après celui-ci et c'est de la Philosophie. Encore, ça, ça va. Ce n'est pas aussi nul que la Biologie ! Non mais sérieux, si je retrouve le crétin qui a inventé cette matière ou encore le bouffon qui s'est dit "on va mettre ça dans le programme scolaire pour que les élèves se fassent chier et qu'on puisse les engueuler, mouahaha" je le tabasse avant de l'écarteler, le plonger dans de l'huile bouillante, le...
Driiiiiiiiing!
Oh, mon sauveur, je te suis à jamais reconnaissante !
Je ramasse mes affaires et quitte la classe en quatrième vitesse. J'échange les cahiers contre ceux de la matière suivante et vais saluer le professeur avant d'aller m'asseoir au fond de la classe. D'habitude, j'ai ce cours en commun avec Gabrielle, mais aujourd'hui elle a du filer en vitesse à midi à cause, ou dirais-je plutôt grâce, à un mot de son "coach" de cirque qui prétextait l'arrivée d'un spectacle et donc de répétitions multiples.
Je l'envie à mort. Moi à la danse, on n'a que rarement des spectacles et les profs s'organisent pour que les répétitions ne soient jamais sur les mêmes horaires que nos cours.
Bref, le prof de Philo arrive, il blablate pendant au moins la moitié de son cours puis nous donne une rédaction pour le mardi suivant. Nous sommes libérés en avance, donc j'en profite pour dire à ma mère que je passe chercher Nathan, mon petit frère, a l'école.
Je marche pendant dix bonnes minutes et arrive enfin devant l'établissement gris.
La cloche est censée sonner dans deux minutes mais j'en profite quand même pour enfoncer mes écouteurs dans mes oreilles. La musique joue et comme prévu, deux minutes plus tard, une marrée humaines de petits sort en courant et en hurlant.
Je ne vois pas Nathan et décide d'attendre encore un peu.
Cinq minutes plus tard, je commence à trouver son absence vraiment bizarre, lui qui est toujours à l'heure. Je commence à faire le tour de la cour ou plusieurs groupes d'élèves sont entrain de faire je ne sais trop quoi.
Vers le fond de la cour, je vois un group qui hurle et ris en regardant le sol. Je trouve ça louche et m'approche. Je regarde au dessus de leurs épaules et remarqué qu'un grand est entrain de tabasser un plus petit.
Et que ce plus petit, c'est mon frère.
Une rage folle s'empare se moi et je les écarté tous d'un revers de coude. J'arrache mes écouteurs et dis tout ce qui me passe par la tête en les regardant bien dans les yeux.
- Non mais vous n'avez pas honte ? Vous voulez le tuer ou quoi ? Il est beaucoup plus jeune que vous, vous n'avez aucun droit de lui faire mal de la sorte !
- On a pris le gauche. Me sort le tabasseur en me souriant stupidement.
- Et puis toi, t'es qui pour venir le taper comme ça ? Il t'a fait quoi?
-  Il a pas voulu me filer son goûter.
- Et tu le tapes pour ça. Tu n'as aucun respect pour le monde ou ça se passe comment ?
- J'en ai pas pour les minables.
- C'est toi le minable ici. Tu n'as aucune idée de ce qu'il as eu à endurer durant ses neuf ans de vie !
En entendant mon petit frère gémir, je me retourne pour le prendre dans mes bras quand je sens un pied heurter mon dos avec une violence inouïe. Je ne laisse rien paraître, même si la douleur est intense et cale Nathan dans mes bras. Il gémis et tousse.
Puis j'entends de nouveau le morpion derrière moi.
- C'est moi que t'as traité de minable?
- Ouais, c'est bien toi. T'es un petit minable égocentrique sans respect pour quiconque. Et si tu oses me redonner un coup de pied comme tu viens de le faire, je te jure que tu le regretteras
- Minable égocentrique toi même ! Marmonne-t-il.
Là, c'en est trop.
Ma main part en revers et heurte sa joue en claquant.
- Si tu recommence ce dont je viens d'être témoin, ce sera mon poing dans la gueule, compris ?
Je ne lui laisse même pas le temps de me dire quoi que ce soit et pars avec un Nathan en pleurs dans mes bras. Des larmes lui parsèment le visage.
J'essaie de le réconforter tout en me dépêchant de rentrer.
Les passants me regardent étrangement mais rien à foutre, je marche.
J 'arrive sur le pas de la porte quand soudainement, Nathan se met sur le côté et vomi toutes ses tripes sur le palier.
OK, là on a un problème.

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