I don't wanna miss a thing ...

Chapitre 16

Si vous êtes paumé au premier abord, continuez de lire et vous comprendrez par vous même la scène décrite par Nathan (Enfin  j'espère pour vous) !

Nathan :

Mes mains tremblent. Mes yeux quant à eux n'arrivent pas à enregistrer ce dont je suis témoin. J'ai beau fixer son corps allongé contre le mur, aucune information ne parvient à mon cerveau, prêt à exploser. Les couleurs éclairées par cette lampe tamisée n'arrivent pas à cacher le sang entourant le contour de son visage inconscient. Je m'accroupis auprès d'elle, me croyant dans une quatrième dimension. Mes murmures sont perceptibles et résonnent dans cette cave froide et humide :

- Merde, merde, merde ... Non, c'est pas possible !

Une main contre mon front et l'autre la tenant fermement, je commence à crier son nom à plein poumon. Je n'ai plus conscience de quoi que ce soit. Le temps s'est arrêté au moment où mes yeux se sont posés sur elle. Aimée. Ma poche vibre continuellement depuis ... je ne sais même plus depuis combien de temps. D'une main tremblante, je décroche.

- Nat' ? T'es ou la ? Ramène ton cul, faut que je te dise quelque chose ! C'est super important man.

- ...

- NAT' ?

Je souffle un bon coup. La voix de Dano me ramène au présent. La scène à laquelle je fais face commence à s'imprimer dans mon esprit.

Aimée est baignée dans son propre sang, inconsciente. Tout en vérifiant son pouls je lui hurle d'une voix non reconnaissable :

- Dan ? Dano ? Putain, merde ... Il est arrivé quelque chose à ... à Aimée. Faut appeler les urgences ! Maintenant.

- Frère, qu'est-ce qui se passe bon sang ?

Je ne l'écoute plus et le raccroche au nez. Quelques secondes plus tard, je sens enfin un pouls. Soulagé, j'appelle le 911.

***

Vu que je ne voulais pas quitter Aimée, ils ont bien voulu m'emmener avec eux mais seulement accompagné d'un adulte. Nous sommes en direction de l'hôpital en compagnie des pompiers. Je me situe juste à côté de son brancard, ma main ne voulant pas se détacher de la sienne. Shane, la seule personne disponible rapidement s'est libérée pour venir m'accompagner. Une fois arrivé là-bas, ils l'ont transporté directement au bloc, nous empêchant d'effectuer ne serait-ce qu'un seul mouvement dans sa direction.

La salle d'attente est blindée entre les patients qui attendent depuis des heures ne faisant que se plaindre et l'odeur si familière, répugnante et caractéristique d'un hôpital. Je sature. Une grand-mère se plaint de son mari d'une voix perchée à faire souffrir les tympans de n'importe qui et bien sûr, un bébé geint depuis des lustres. Sans parler du mouvement quasi constant des infirmiers et du personnel passant devant nous. 

Un soir tout à fait normal dans un centre hospitalier. Et je peux vous l'assurer. Aussi pathétique que cela puisse paraître, j'y suis allé un paquet de fois, et je préférerais ne jamais m'en rappeler si c'était possible. Le tic-tac de l'horloge reposant au-dessus de nos têtes me donne envie de me jeter par la fenêtre.

Je m'étais promis que je ne remettrais plus jamais une seule fois les pieds ici. Elle est belle cette promesse ! Putain. Comment voulez-vous que je me comporte comme un ado normal si je n'arrive même pas à tenir la seule promesse qui ne m'empêchait pas de devenir complètement fou ? Il est 20h30. Cela fait à peine un quart d'heure que l'on est ici. Shane à côté de moi ne m'a pas dit un seul mot depuis qu'il m'a vu.