Chapitre 18

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Nathan :

Aller en cours après avoir vécu une nuit aussi pourrie que la mienne sachant qu'Aimée est toujours dans le coma ne me branchait vraiment pas. C'est pourquoi, le fait d'avoir été appelé chez le proviseur m'arrangeait quelque peu. J'avais déjà une petite idée de ce qu'il me voulait.

Dans les couloirs silencieux, je sens mon portable vibrer pour la cinquante millième fois avec toujours la même photo méprisable de mon cher père adoptif. N'en pouvant plus qu'il m'appelle toutes les cinq minutes depuis l'aube, je décide de décrocher.

- Quoi ?

- Ça fait deux heures que j'essaye de te joindre ! Bon sang, fiston.

L'entendre me surnommer "fiston" me fait un réel choc. La dernière fois qu'il m'a appelé de cette façon c'était quand j'étais gamin. La belle époque me diriez-vous. Je me ressaisis bien vite et reprends le ton froid qui me caractérise quand je m'adresse à mon "père".

- Eh bah voilà, j'ai répondu ! T'es content ?

- Ne joue pas à ça avec moi ! J'ai reçu un appel me disant qu'il y avait eu un accident au lycée et que tu étais un témoin important de l'affaire. Qu'est-ce que tu as encore fait ?

Je souffle de mépris. Même quand il cherche à prendre de mes nouvelles, c'est toujours pour me critiquer.

- Je n'ai vraiment pas envie d'en parler avec toi.

- Dis-moi au moins si tu n'es pas blessé !

Un rire sarcastique m'échappe.

- C'est assez ironique venant de toi.

- Ecoute, je sais que j'ai déconné avec toi depuis ... Depuis ... Bref, je veux te dire que je suis désolé de t'avoir traité de cette manière. Malgré tout ce que tu penses de moi, je m'inquiète pour toi.

- Alors pourquoi tu ne me dis pas où Leah se trouve ? Tu sais, ma sœur jumelle, ou peut-être que tu l'aurais oubliée toi aussi ! Ce ne serait pas la première fois après tout.

Mes pas se font de plus en plus pressants face à cette conversation plutôt virulente. Je suis tellement en colère, stressé et fatigué de cette nuit que je ne réalise pas immédiatement que je suis devant le bureau du directeur. Voyant que mon soi-disant père ne me répond pas, je préfère mettre un terme à cette conversation.

- C'est bien ce que je pensais. Quand t'auras assez de couilles pour tout me révéler et essayer de te faire pardonner pour tes putains de conneries, là je pourrais t'écouter.

Je reprends mes esprits. Inspire. Expire. Inspire. Expire.

Ma mère m'aidait toujours à me calmer avec ce genre d'exercice. Comme quoi, même si elle n'est plus avec moi physiquement, je sais que ses conseils m'aideront toujours autant.

Après avoir frappé deux coups à la porte, un "entrée" clair et net m'invite dans le bureau. Une fois à l'intérieur, je découvre le directeur avec deux agents de police. Une femme à l'allure assez décontractée se situe près de la fenêtre.

- Merci d'être venu Mr. Dolan. Prenez place, m'indique le directeur.

Une fois installé, sur les nerfs, j'attends que leur interrogatoire commence.

- Donc, il reprend, comme vous le savez, votre camarade a été agressé hier soir dans l'enceinte de notre lycée. Si je ne me trompe, c'est vous qui l'avez retrouvé dans l'une des caves du sous-sol du bâtiment principal. Et d'après l'infirmier qui était présent à l'hôpital, vous êtes venu avec lui en gage de soutien ce qui est tout à fait à votre honneur. Voici l'inspecteur Stevens et son coéquipier ici présents. Ils sont ici pour enquêter sur cette agression vu qu'aujourd'hui, dans l'état actuel des événements, votre camarade, Aimée Dutertre, est toujours dans le coma.

I don't wanna miss a thing ...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant