Les Fantastiques (Tome 1) - L'Ombre dans le placard.

27 - Brouhaha mentale

Je me rendais compte que la présence de Sofia était un véritable plus. Je n'avais pas paniqué lors de mon choix de vêtements - c'est que c'est dur de choisir entre le pull rouge ou le pull blanc - ou au petit déjeuner quand je sentais le regard plein de jugement de Laurian - je savais que j'aurais dû prendre le rouge -.

Avec elle j'avais l'impression que la fille trop sensible était parti en vacances. Je n'avais plus toutes ses émotions qui m'arrivaient au visage. J'étais libérée d'un poids qui m'écrasait depuis trop longtemps.

Mais malheureusement c'était de courte durée : j'arrivais au lycée. Le lycée, l'endroit où tu ressens le plus d'émotions, pour la plupart négatives, et où tu dois les cacher car les petits problèmes d'une adolescente sont tellement insignifiant comparé aux fléaux de ce monde que tu te sens obligé de tous gardé pour toi.

Vous comprendrez largement au ton de mon écriture que ça c'est plutôt mal passé. Slev' avait parlé au Vieux et lui avait appris une méthode qui pourrait m'être utile pour contrôler mes émotions. Je devais me concentrer sur ce qui m'entourait et imaginer un lien invisible qui me reliait avec eux. Mais quelle bonne idée !

J'étais à la cafétéria lorsque je testai cette technique pour la première fois. Je me liais donc avec la moitié du lycée. A la base ça devait me permettre de déverser mes émotions. Je dis à la base car ce n'est pas du tout ce qui s'est passé.

Une fois le lien établi une cascade d'émotions et de pensées m'assailli

" Mais qu'est-ce qu'elle fait avec mon mec cette garce ! "

" C'est vraiment dégueu la bouffe ici. "

" Merde, j'avais oublié l'interro de physique ! "

" J'ai pas envie d'aller en anglais. "

Vous imaginez, moi qui d'habitude n'arrive pas à me contrôler avec mes simples pensées, je devais maintenant gérer celles de tout le lycée. C'est simple, j'explosais.

Steven me retint avant que je m'écroule au sol.

" Eh ! Ça va ? "

Je ne parvenais pas à l'entendre avec tout ce brouhaha dans mon esprit.

" Alix tu m'entends ? "

" ... "

" Elle n'a pas l'air de nous entendre. Sofia tu peux voir ce qu'elle a ? "

Sofia était elle aussi étourdie. Elle avait trop à faire maintenant que j'étais liée à tant de monde. Elle s'approcha de mes tempes et je vis sa lumière m'éblouir.

" Alix. Alix je suis là. Tout va bien aller. On va trouver une solution. Dis-moi ce qui ne vas pas. "

" Sofia ? Il y a trop de choses dans ma tête. Ça fait mal. "

" Je sais. D'ailleurs je te parle par télépathie. Tu n'arrives pas à entendre Slev' et Steven. Les pensées parasites font barrage. "

" J'ai peur Sofia. Ça fait mal.  "

" On va trouver une solution. Dis-moi ce qu'il s'est passé avant qu'elles n'arrivent.  "

" Je ne sais pas. J'ai fait l'exercice de Slev'. "

Sofia disparut et je replongeai dans la peur et le brouhaha des pensées m'engloutit de nouveau. A ce moment une image me vint à l'esprit. J'étais comme un moucheron qui se retrouve noyé dans un verre d'eau. Je me noyais dans une immensité qui m'étais inconnue et je ne savais pas comment je m'y étais retrouvée.

Sofia réapparut devant moi. Elle était comme une bouée de sauvetage pour moi.

" Slev' pense que tu t'es retrouvée lié aux autres élèves. Il faut que tu te concentre sur une seule chose, une seule voix. Concentre-toi sur ma voix. "

C'était plus dur à dire qu'à faire. A chaque fois que je pensais réussir, que j'arrivais à oublier les voix, d'autres revenaient à la charge. C'était dur mais je réussi tout de même à les rejeter hors de moi.

" Alix ? "

Ça y est, j'avais enfin réussi à entendre Steven.

Je regardais autour de moi. Il n'y avait plus que nous : Slev', Steven, Sofia et moi. Voilà pourquoi les voix m'avaient sembler moins fortes.

" Où sont-ils tous passés ? "

"  En cours. Depuis trente minutes. "

" Quoi ?! Mais il faut qu'on se dépêche alors ! Je ne peux plus sécher. Ma mère va m'engueuler ! "

" On lui dira que tu ne te sentais pas bien. Ce qui est le cas d'ailleurs. Je suis sensé te protéger, pas te rendre folle. On va te raccompagner chez toi. Je ne veux plus qu'il t'arrive quoi que ce soit. "

Slev' semblait vraiment inquiet. J'avais dû lui faire vachement peur car son visage était tout pâle.

" Ça va aller Slev', t'inquiète je vais mieux OK. "

" Quand même. Je ne veux pas que ça se reproduise. On y va. "

Son visage était fermé et froid. Je n'arrivais pas à savoir à quoi il pensait mais il n'était plus le satyre tout joyeux que j'avais rencontré.

Mon pouvoir faisait même souffrir les gens que j'aimais. Il fallait que ça cesse. Je devais apprendre à le contrôler.

*****

Salut !

Alors comme d'habitude : n'hésitez pas à laisser des commentaires et des petites étoiles.

Bye bye.