Les Fantastiques (Tome 1) - L'Ombre dans le placard.

8 - L'intrigue de la sacoche

C'était ma première journée de cours à Mistreria et j'aurai dû en profiter pour changer l'image que les autres avaient de moi mais pourtant je gardais mes vieilles habitudes et allais m'installer dans la salle d'étude pour m'isoler et bien sûr dessiner. Steven m'y rejoignit. Je ne sais pas si je suis aussi prévisible mais apparemment il savait où me trouver.

" Houlà ! Toi ça n'a pas l'air d'aller fort. Qu'est-ce qu'il se passe ? " me demanda-t-il en s'asseyant en face de moi.

" ... "

" Eh ho ! Tu m'entends ? Allo la terre ici la lune. " insista-t-il en faisant bouger sa main devant mes yeux.

" Quoi ? ... Ah oui. Bien sûr que j'ai dormi. " lui répondis-je en sortant de la petite bulle où je m'étais tranquillement endormie.

" OK, alors il y a vraiment un truc qui ne va pas parce que je ne t'ai pas demandé comment c'est passé ta nuit. Qu'est-ce que t'as ? T'as l'air ailleurs ... presque bizarre. Du moins tu es différente des autres fois où je t'ai vu. "

" OK. En fait j'ai ... il s'est passé un truc durant la nuit. Je pensais quz c'était un cauchemar mais il y a ça. " dis-je en sortant la sacoche de mon sac. " Je l'ai trouvée dans mon armoire après que ... ouais non ça ce n'est pas important ... A ton avis c'est quoi ? "

" Fait moi voir ça. " fit-il, curieux d'en savoir plus.

Je la lui tendis et Steven examina la sacoche sous tous les angles. Il regarda les coutures, le fil qui la fermait, les inscriptions étranges brodées au fil d'or bien au milieu du tissu...

N'ayant rien trouvé de particulier il termina son inspection en la pesant rapidement et la trouva très lourde. Il l'a posa au milieu de la table et décida en me regardant de l'ouvrir.

A l'intérieur nous ne trouvâmes qu'une pierre. Une magnifique pierre verte et... brillante. La pierre brillait et cela n'était nullement dû aux éclats des émeraudes, c'était autre chose. Une chose qui ne faisait pas partie de notre réalité.

" Euh... tu as trouvé ça où déjà ? " me demanda-t-il en se reculant sur sa chaise, comme pour s'éloigner de la pierre radioactive. C'est la première chose qu'il m'est venu pour expliquer ce vert brillant.

" Et bien... euh... dans mon placard. " essayais-je de dire le plus sérieusement possible pour qu'il puisse me croire.

" Dans ton placard ? "

" Oui... Cette nuit j'ai entendu du bruit dans mon placard. Je suis allée voir et j'ai vu... j'ai vu... "

" Quoi ?! Qu'est-ce que t'as vu ? Vas-y crache le morceau. Je ne ferai aucun commentaire. S'il te plaît il y a trop de suspens. "

Je laissais échapper un mince sourire et continuai mon explication.

" Je crois que le monstre m'a attaqué. Mais ça s'est peut-être juste un cauchemar. " me dépêchais-je d'ajouter pour atténuer ma folie.  " Après j'ai vu... une lumière. Comme un éclair... venant du placard. Et après ... en ouvrant le placard pour vérifier j'ai trouvé la sacoche. "

" Euh... OK. Passons outre l'histoire du monstre où soit dit en passant je te crois. Tu dis que tu la trouvé dans ton armoire, comme... ça. Elle est arrivée d'un coup ... après que tu aies vu un éclair. "

" Non... euh, pas d'un coup. Ça c'est clairement impossible. Tous ce que je peux te dire c'est qu'hier dans la journée elle n'y était pas et que durant la nuit elle y était. "

" C'est vraiment bizarre. C'est comme si quelqu'un l'avait déposé. C'est peut-être le monstre aux chaussettes. "

Steven avait dit cela sur un ton tellement sérieux. Pour lui c'était une hypothèse plus que probable. Et je dois dire que pour moi aussi ça le devenait. Oh bien sûr ce n'était pas le top position mais une part de moi me disait que j'avais découvert la sacoche juste après ce " cauchemar " et que par une logique vraiment tirée par les cheveux on pouvait se dire que le monstre avait perdu la sacoche. Mais comme je ne voulais pas imaginer que le monstre et ce que j'avais vécu puisse être réels je niais tous en bloque.

" Arrête de dire n'importe quoi. Ce n'est pas possible. C'est seulement une histoire que tu m'as racontée pour me faire peur. "

" Non, c'est vrai. Il existe... "

DRINNGGG !!!!

Steven n'eut pas le temps de m'expliquer son raisonnement. Il devait se rendre en maths et moi en histoire. Et oui par chance mon seul ami n'est pas dans la même classe que moi. Cette phrase est bien sûr purement ironique.

- - - - -

Durant toute l'heure de cours je ne pus m'empêcher de penser à ce Steven allait bien pouvoir me dire pour expliquer le fait que cette histoire puisse être réelle. Mon " cauchemar " aurait pu me suffire mais il me fallait une vraie preuve, une preuve qui pourrait vraiment me convaincre que les monstres et la magie existe. Perdue dans mes pensées je n'entendis pas lorsque le professeur me posa des questions sur le contenu du programme que j'avais déjà suivi.

" Mademoiselle Bilgan ? Mademoiselle. "

C'est seulement lorsque j'entendis le reste de la classe ricaner que je levai enfin la tête de mon cahier où se trouvait des croquis de la sacoche, de sa mystérieuse inscription et du monstre, ses yeux et sa main sur mon coup principalement.

Tout le monde me regardait. Le professeur me regardait avec insistance, attendant une réponse, pendant que les élèves me devisageaient en murmurant et en ricanant.

" Où en êtes-vous du programme ? "

" Euh ... je venais de commencer la Révolution Française. "

" Nous n'avons pas encore fini la Renaissance donc si... "

Je ne le laissai pas finir sa phrase et sorti de la classe. Je n'avais pas envie de rester dans une classe où tous les regards étaient fixés sur moi et où je devais écouter un cours que j'avais déjà étudier. J'entendis d'autres murmures mais cette fois si c'était des murmures d'admiration - ils ne devaient pas tous les jours voir quelqu'un manquer de respect à un professeur dans ce village paumé -.

Je me déplaçai sans bruit dans les couloirs et me dirigeai jusqu'au toilettes. Je ne voulais surtout pas qu'un professeur, un surveillant ou même la directrice ne me voie en train de me balader dans les couloirs alors que je devais être tranquilement assise en cours.

Une fois dans la cabine des toilettes, je sorti mon bloc à dessin et gribouillai tout ce qui me passait à l'esprit jusqu'à ce que j'entende enfin la sonnerie indiquant la fin de mon exil aux toilettes.

Steven et moi ne nous étions pas de  donner rendez-vous et ne connaissant pas les lieux je ne savais pas où avais lieu son cours. Je me rendais donc au seul endroit que je connaissais à part les toilettes et la salle de cours d'histoire : la salle d'étude / bibliothèque - parce que cette salle fait aussi office de bibliothèque, ils sont multitâches à Mistreria -.

Au moment où j'allais pénétrer dans la pièce quelqu'un me bouscula.

" Eh ! Tu ne peux pas faire attention où tu vas ! Ah. Alix qu'est-ce que tu fais ici ? La salle d'histoire est à l'autre bout du lycée. Tu ne devrais pas encore être là. " dit-il en passant d'un ton super énervé à une voix douce et tranquille.

" Euh... Disons que je suis sortie un peu plus tôt que prévu et ... bref ... sinon avant que ça sonne tu n'étais pas en train de me dire un truc ? "

*****

Alors comment avez-vous trouvé ce chapitre ? Ne vous inquiétez pas l'action arrive bientôt.

Sinon que pensez-vous du petit côté rebelle d'Alix ? Et pourquoi Steven semble-t-il prendre l'histoire de la sacoche avec autant de sérieux ?

N'hésitez pas à me laisser des commentaires et à voter ^-^

Bisous bisous