31 - Attention au bocal

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OK. A mon tour. Je pris mon crayon en main et m'installai devant ma feuille. J'essayais de vider mon esprit mais des tas de pensées revenaient sans cesse à l'attaque. J'étais tentée d'utiliser la technique du lien pour focaliser mon esprit mais vu ce qui s'était passé la dernière fois j'étais sceptique. J'optais pour autre chose, une autre méthode, plus personnelle. Je m'imaginais un bocal, un bocal assez grand pour contenir tout ce qui se bousculaient dans ma tête. Je m'imaginais ensuite le remplir avec ce qui me faisait souffrir et m'empêche de me concentrer.

Le silence envahit ma tête. C'était calme, reposant. Je me sentais enfin respirer, comme libéré d'un poids. J'étais prête à passer à l'étape suivante, reboustée à bloc. Ma main s'activa, faisant des arrondies, des trais fin ou plus épais. Les gars m'ont dit plus tard qu'à chaque fois que je représentais un trait celui-ci leur apparaissait en 3D.

J'ouvris les yeux après avoir fini mon esquisse et je la vis, flotter devant moi. Je ne savais pas quoi faire : demander de l'aide aux Vieux, attendre que le bocal tombe ... Finalement, suivant mon instinct je soufflai – après tout ça avait marché pour le camion et Tombouctou –.

Des étincelles apparurent et crépitèrent sur mon esquisse le rendant réel. Tout était là : les gravures sur le couvercle, le côté ébréché et même mes pensées qui à la base n'étaient que des gribouillis sur mon esquisse. Elles se mouvaient, voulant s'échapper.

« Incroyable ! Tu es vraiment très forte Alix et tu as réussi à faire le vide en toi ! »

Slev' s'approcha du bocal. Curieux, il voulut voir ce qui bougeait à l'intérieur.

« Non ! N'ouvre pas ! » hurlais-je. « Faut pas que ça sorte. »

« Pourquoi ? Qu'est-ce que t'y a mis ? » demanda Steven légèrement apeuré. « Ce n'est pas dangereux au moins ? »

« Euh ... Je n'en sais rien. Je ne savais pas quoi faire et comme j'avais ce bocal pour faire le vide ... »

« Détruis ton dessin. Tout de suite ! » cria le Vieux.

Je lui obéi aussitôt, jamais je ne l'avais vu hausser le ton. Une fois le dessin réduis en confetti le Vieux se calma et m'expliqua.

« C'est une très bonne idée le bocal mais garde le pour toi. Si Slev' l'avait ouvert il aurait pu t'arriver des choses grave. Tu aurais pu perdre tout ce qui fait de toi Alix : tes pensées, tes souvenirs, ton caractère, voir ta vie. Tu aurais pu rester amorphe. »

Génial. J'ai toujours rêvé de devenir un légume. Promis-je ne dessinerai pas tout ce qui me passe par la tête.

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Plusieurs jours c'était écoulé depuis notre premier entraînement. La vie était plus facile : je n'avais plus de pensées qui me bourdonnaient dans la tête puisque dès qu'elles s'agitaient un peu trop elles finissaient dans le bocal. Bocal qui restait bien au chaud, caché dans un coin de ma tête. Pour les garçons aussi c'était plus facile. Steven s'améliorait de nuit en nuit et avait pratiquement rattraper mon niveau et Slev' commençait à s'acclimater à notre monde. Bon il avait gardé quelques vieilles habitudes comme boulotter mes chaussettes mais ça se dissimule assez facilement.

Je venais de revenir du petit jardin où nous avions été après notre entraînement au Monde Magique, nos séances s'étaient raccourcies vu que notre niveau augmentait, quand j'entendis un hurlement. Depuis les révélations sur le Monde Magique et les Fantastiques j'avais appris à suivre mon instinct. Du coup je fonçai vers le lieu du hurlement. Il venait de ma chambre. Lorsque j'arrivai sur les lieux, Laurian était là, complètement tétanisé, paralysé devant mon placard ouvert.

Il était pâle comme un linge et vraiment terrifié. J'étais la seule à son aide, Sylvia ayant avalé des somnifères.

Je devais agir. Je courus, l'éloignai du placard et prit sa place. Comme je m'y attendait la Force se trouvait là, devant moi, à l'intérieur du placard. Qui d'autre aurait pu faire hurler un grand gaillard de quinze ans d'un seul regard ?

C'était la première fois que je la voyais de mer propres yeux. Jusque-là je n'avais eu affaire qu'à ses sbires. Ce que je voyais était loin, très loin, de ce que nous avait dit le Vieux.

Elle prenait tout le placard et malgré cela elle devait se recroqueviller pour y tenir. Elle ouvrit ce qui devait être sa bouche, laissant échapper un horrible cri strident qui aurait pu me faire éclater les tympans et une haleine d'œuf pourri. Elle allongea son bras – qui ressemblait de plus en plus à un squelette – et essaya de m'attraper.

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Salut.

Alors comme d'habitude : n'hésitez pas à laisser des commentaires et à voter.

Bye bye.

Les Fantastiques (Tome 1) - L'Ombre dans le placard.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant