Aujourd'hui, Spica se réveilla en songeant immédiatement au fait qu'elle ne pourrait probablement pas voir Machanaël.
Aujourd'hui était son jour de congé hebdomadaire. Elle eut un sourire quand elle pensa au fait que cela ne faisait que cinq jours qu'elle connaissait celui qui était maintenant devenu son meilleur ami, c'est-à-dire Machanaël, un Séraphin déchu.
Bien qu'ils ne se soient connus que très récemment, ils se parlaient comme s'ils se connaissaient depuis un siècle et Spica affectionnait particulièrement la relation qu'ils entretenaient.La jeune Ondine se prépara à aller voir ses deux seuls amis Ondins, Arcturus et Altaïr.
Ils l'attendaient déjà dans leur petit coin secret au fond du jardin royal quand elle arriva. Les deux princes saluèrent leur amie, signe qu'elle leur rendit avec un sourire.
Altaïr avait préparé du thé blanc, parmi les plus coûteux, car famille royale oblige, et Spica, elle, avait pour une fois amené des petits biscuits ronds à l'anis.
-Spica, tu as refait tes fameux biscuits ? Ça nous fait plaisir ! annonça Altaïr pour son frère et lui.
En réalité, Spica en avait fait pour les goûters qu'elle passait désormais en compagnie de Machanaël mais comme il lui en restait et qu'elle savait que les princes les adoraient et connaissaient leur rareté, étant donné qu'elle ne cuisinait et ne faisait pas souvent de pâtisserie, elle leur en avait amené par gentillesse.Les discussions commencèrent entre ces trois compères de toujours. Elles allaient de bon train, sans que l'Ondine ait à mentionner Machanaël, ce qu'elle ne voulait certainement pas faire, quand Altaïr débuta un sujet capable de provoquer de très longs débats :
-Arcturus, rien que ce matin j'ai reçu encore trois plaintes d'Ondins différents.
-De quoi s'agit-il ?
Arcturus soupira en haussant les épaules avec un air sarcastique. Puis il dit à son amie avec une mine déprimée :
-Ta meilleure amie fait du grabuge un peu partout...
-Tu parles d'Ada quand tu dis "ta meilleure amie" ? dit Spica en faisant crisser ses dents.
Altaïr se mit à rire de bon cœur.
-Même en disant ça, tu sais immédiatement de qui on parle ! C'est absolument incroyable !
Spica tourna son regard un peu désappointé vers le cadet et déclara :
-Cette fille a un incroyable talent pour agacer les autres. C'est bien la seule capacité dans laquelle elle excelle et qui l'a faite décoller pour sa promotion et propulsée dans sa carrière de Polyvalente !
-Tu es bien dure, Spica, déclara Altaïr. Mais je sais combien elle est énervante et surtout, combien elle est hypocrite
Arcturus coupa son frère :
-Devant nous, elle est docile, et tellement mielleuse que n'importe quel crétin verrait qu'elle ne fait que jouer un rôle.Spica baissa les yeux et les contredit légèrement, avec une certaine réticence, de peur de perdre ou de fâcher ceux qui lui étaient cher :
-Mais vous avez également toujours eu des échos de moi, vivant dans le peuple et non pas isolée du reste des Ondins dans un palais aussi royal que magnifique. Depuis toute petite, cette fille me cherche des noises et je vous ai toujours tout raconté. Peut-être que si vous ne saviez rien de tout cela, vous tomberiez la tête la première dans ce rôle qu'elle n'incarne que devant vous.
Altaïr allait vivement protester devant les paroles de Spica, qui le désignaient comme quelqu'un de bête et aveugle, mais son aîné le devança :
-Peut-être. Nous ne pouvons le savoir. Il existe de par le monde des princes et des princesses n'ayant aucune conscience de l'univers à l'extérieur de leur palais ou château car ils n'en sont jamais sorti. Ils n'en connaissent que la théorie par les livres et les cours, ainsi que par les dires des serviteurs ou des employés.
Arcturus sourit à Spica avant de terminer son beau discours touchant :
-Comme nous, si tu n'étais pas là. Je pense que tu as largement contribué à notre ouverture d'esprit et à notre vision du monde presque pareille à celle des autres, plus bas que nous dans la hiérarchie. Et je te remercie infiniment pour cela !
Altaïr sépara ses lèvres pour dire quelque chose avant de se prendre un coup de coude de la part de son frère dans les côtes. Il étouffa quelques secondes puis se reprit :
-Oui. Merci beaucoup pour ça, Spica !
La jeune Ondine leur sourit.
-De rien ! C'est avec plaisir que je vous raconte tout cela !
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L'esprit d'un Séraphin déchu et la bonté d'une Ondine solitaire
FantasyLes Ondines sont belles et charment les humains afin de se nourrir de leur énergie vitale. C'est ce que fait Spica, comme toutes les autres Ondines, dans une source d'eau qui lui a été attribuée. Malgré le fait qu'elle fasse comme tout le monde, ell...