Spica se réveilla en sursaut.
Elle avait fait un rêve étrange où elle avait vu quelque chose brûler, au milieu du ciel. Tout ceci n'était qu'un rêve, elle n'y prêta pas une attention particulière.C'était son jour de congé. Elle n'avait pas spécialement envie de lire alors elle s'habilla un peu plus chaudement que d'habitude, sans son habit de travail, le drap blanc.
Elle enfila une petite robe bleu foncé qui descendait jusqu'à ses genoux et dont la partie supérieure formait un bustier sur sa poitrine, bordé de fines dentelles blanches et travaillées. Elle noua également une petite ceinture en tissu noir autour de sa taille de guêpe.
L'Ondine regarda le résultat dans le miroir. Elle était présentable et correctement habillée. Enfin, elle était très élégante mais pour l'endroit où elle allait, il y avait un minimum de convenabilité à respecter. Mais un minimum relativement conséquent...En tant qu'Ondine privilégiée, sa maison se situait en hauteur, à la cime d'un arbre, et presque voisine du palais royal d'Ondia.
Et c'est là-bas qu'elle se rendait.
Elle voyait régulièrement les princes, Arcturus et Altaïr. Tous trois avaient grandi ensemble et ils adoraient, encore à leur âge respectable, partager des moments de complicité et de rire. Spica, en tant qu'enfant unique, aimait énormément passer du temps avec eux et échanger des passages de sa vie et des souvenirs géniaux. Elle les considérait vraiment comme les frères qu'elle n'avait jamais eus et pour les deux princes, ce sentiment était totalement réciproque, bien qu'ils aient déjà eux-mêmes chacun un frère.
Spica arriva devant l'entrée principale du palais. Les deux Ondins, deux colosses robustes coincés dans des armures qui paraissaient trop petites sous leur énorme masse de muscles, qui gardaient l'entrée ne soufflèrent mot quand la jeune femme passa devant eux sans rien dire. Ils avaient maintenant l'habitude que cette fille du peuple entre et sorte dans le palais à sa guise comme dans un moulin.
Spica traversa le sublime jardin du palais. Des hauts arbres, ressemblant aux palmiers chez les humains, donnaient de gros fruits rouges et lisses en abondance et les buissons bas, dont les feuilles avaient été taillées à la perfection, étaient parsemés de petits fruits bleutés dont on aurait pu vanter la ressemblance avec des myrtilles. De longues allées bordées de fleurs de toutes les couleurs et de toutes les formes traversaient l'immense jardin qui ressemblait à un parc naturel. Des cours d'eau tranquilles avaient été aménagés afin que les Ondins de la famille royale ne se sentent jamais en manque et Spica adorait y tremper ses pieds, tant l'eau fraîche lui faisait du bien.
L'eau était tout de même l'élément naturel des Ondins !Elle passa ensuite devant ce qu'on appelait un cabanon de jardin dans les maisons classiques mais qui avait la taille de l'une d'elles. Elle aimait beaucoup les frises de couleurs peintes sur le haut des murs extérieurs de cette bâtisse. La jeune femme tourna ensuite quelques fois à gauche puis à droite. Ayant passé son enfance à jouer dans ce jardin, elle le connaissait comme sa poche alors que n'importe qui dans le peuple des Ondins se serait déjà perdu il y a bien longtemps, en suivant les allées de gravier ou non. Puis elle arriva dans un petit coin un peu perdu et assez touffu à cause des feuilles grises sur les branches basses d'un arbre à proximité. Un boutan argenté, pensa-t-elle en reconnaissant les nervures du tronc d'un brun assez clair et la couleur si particulière des feuilles dotées de très peu de chlorophylle, tout en songeant à ses nombreux cours de biologie et de zoologie. Elle arriva en souriant à l'avance sous l'abri naturel que formaient les feuilles du boutan.
-Spica, te voilà enfin !
C'était la voix d'Altaïr. Le plus jeune des deux princes sourit à sa plus vieille amie qui lui rendit son sourire avec douceur. Les cheveux châtains de l'Ondin devenaient plus foncés à l'ombre des feuilles du boutan, ce qui amusait Spica chaque fois qu'ils venaient là.
Ici, c'était leur coin personnel. Personne ne les avait jamais trouvés là quand ils décidaient de s'échapper d'un cours pour faire une courte pause improvisée. Depuis tout petits, ils venaient se promener dans ce jardin pour échanger des moments d'amusement, de joie et de complicité. Le jardin royal débordait de joyeux souvenirs pour Spica et elle n'aurait perdu cela pour rien au monde. Les deux frères non plus, d'ailleurs.
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L'esprit d'un Séraphin déchu et la bonté d'une Ondine solitaire
FantasyLes Ondines sont belles et charment les humains afin de se nourrir de leur énergie vitale. C'est ce que fait Spica, comme toutes les autres Ondines, dans une source d'eau qui lui a été attribuée. Malgré le fait qu'elle fasse comme tout le monde, ell...