Chapitre 12 : Une attaque d'une autre envergure

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Cet après-midi là, Spica et Machanaël passaient un moment de rire et de détente ensemble, comme à leur habitude.
-Comment ça, Ada a été déchue au rang de Charmeuse ? Tu ne ne l'as pas dit ?
-Tu avais tellement l'air de m'en vouloir que ça m'est totalement sorti de la tête ! se justifia Spica en riant.
-Quand même...Être déchue d'un si haut rang...
Spica eut un sourire navré et expliqua :
-Elle a même un rang de moins qu'avant. Elle était Charmeuse Gradée avant de devenir Polyvalente, maintenant elle n'est plus que Charmeuse classique.

Machanaël demanda :
-S'il te plaît, explique-moi le système hiérarchique chez les Ondins. Tout le monde connaît la hiérarchie des anges et celle des démons, parce que c'est trop bien selon les dires des gens, mais personne ne connaît les autres systèmes.
Spica sourit et se mit à expliquer :
-Chez nous, le plus haut placé hiérarchiquement est la famille royale, et dans cette dernière le roi et la reine, en l'occurence Ondul et Dulacyon, puis le prince aîné Arcturus et en dernier le prince cadet, Altaïr.
-Tes deux amis Ondins, n'est-ce pas ? demanda Machanaël, en rassemblant ses souvenirs sur ce que Spica lui avait déjà raconté auparavant.
-Oui, confirma l'Ondine. Puis il y a les Polyvalentes, au nombre de quatre actuellement. Viris, la doyenne d'entre nous, Jiya dite l'Écorce, Dhaça et moi, la plus jeune promue de tous les temps. Et jusqu'à avant-hier, nous étions cinq, avec Ada.
Spica réfléchit quelque secondes avant de poursuivre ses explications :
-Puis viennent après nous les Charmeuses Gradées qui ne sont que deux ou trois centaines actuellement. Dans cette catégorie, on sépare les Charmeuses et les Charmeurs quand on en parle mais on dit les Charmeuses si on parle d'une généralité. Les uns comme les autres sont très doués pour charmer les humains et les humaines et ont pour seul privilège d'avoir une source bien placée, comme nous les Polyvalentes ainsi que les famille royale. Puis viennent simplement les Apprenties puis les Débutantes puis tout à la fin, les enfants. On utilise les noms au féminin car nous sommes une majorité d'Ondines par rapport aux Ondins. Ceux qui suivent des cours de théorie et quelques-uns de pratique, m'a-t-on dit.

-N'as-tu jamais suivi de cours ? Lorsque tu as charmé cet humain, l'autre jour, tu semblais particulièrenent bien instruite, ou je me trompe peut-être ?
-Je te l'ai dit une fois je crois. J'ai reçu la même éducation, allant donc de pair avec l'apprentissage, que mes deux amis les princes Arcturus et Altaïr. Voilà pourquoi je suis proche de la famille royale, ce qui me vaut les critiques de les Ondins, jaloux et envieux.
-Tu as donc eu la meilleure formation et en plus, tu es douée, réfléchit à voix haute Machanaël. Dans tous les cas, je n'aurais pas voulu être à la place de cet humain !

Spica eut un sourire extrêmement fourbe saupoudré d'une mine narquoise.
-Je peux aussi essayer avec toi, tu sais...
Machanaël ouvrit des yeux mêlant surprise, choc et horreur.
-Ça va pas ? s'écria-t-il. Un câlin si tu veux, mais tout sauf ça !
Le sourire fourbe de Spica s'étira encore plus.
L'ange déchu se rendit alors compte de la bêtise qu'il venait de dire.
-Non, pas de câlin, Spica !
-Alors à choisir entre les deux ? lui dit-elle, jouant avec ce même air mielleusement fourbe.
Machanaël abaissa sa tête entre ses épaules qu'il avait haussées et détourna les yeux, avec une mine de vaincu. Avec une mine d'enterrement, il grommela entre ses dents :
-Va pour le câlin...Mais ne t'attends pas à ce que je ne dise rien !

Le large sourire de Spica s'adoucit avant qu'elle n'étreigne le Séraphin bouillant.
Le cri de ce dernier ne se fit ni attendre ni silencieux.
Comme d'habitude, Spica, prise de pitié pour lui, le lâcha.
Si cela ne tenait qu'à elle, l'Ondine l'aurait bien enlacé plus longtemps mais c'était plutôt Machanaël, le souci...
Parfois, Spica se demandait si un jour elle pourrait faire plus de câlins affectueux à l'ange déchu. Il ne les acceptait jamais car il n'aimait pas les contacts physiques avec un autre être vivant.

Comme s'il avait lu ses pensées, Machanaël sourit à l'Ondine avant de lui dire :
-Le seul avantage de tes câlins, c'est que tu as une température corporelle assez basse et que cela me refroidit. C'est très agréable.
Puis il tendit sa main devant lui, l'air de quémander quelque chose.
-Je peux t'emprunter ta main ?
Spica sourit puis appuya directement sa paume glacée sur la joue brûlante du Séraphin, comprenant ce qu'il voulait sans qu'il n'ait eu besoin de lui expliquer quoi que ce soit. Machanaël s'appuya sur les doigts de l'Ondine avec plaisir.
C'était bien un des seuls contacts physiques qui ne le dérangeait que très peu, voire pas du tout, du fait de son total bénéfice et de la fraîcheur de ce toucher.

L'esprit d'un Séraphin déchu et la bonté d'une Ondine solitaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant