"Si tu cries ou si tu bouges un peu trop, je me ferais un plaisir de te trancher ta jolie gorge." me dit Iris avec un ton froid.
Je sens son souffle chaud contre ma nuque. Je tente de mordre sa main mais elle appuie d'avantage avec sa lame contre ma peau.
Je lâche un petit gémissement étouffé."Je n'ai pas d'autre choix que d'agir comme ça, me souffle-t-elle, alors écoute-moi s'il te plaît."
Je calme ma respiration et les battements de mon coeur. Je chercher ensuite une faille exploitable pour me dégager. Une idée me vient alors. Je recule brutalement et nous tombons toutes les deux dans l'herbe. Elle pousse un petit cri de surprise lorsque je me retrouve à califourchon sur elle. Mais elle ne s'avoue pas vaincue et se cambre violemment. Je me retrouve à plat ventre sur le sol. Iris s'assoit sur mon dos. J'entend sa respiration saccadée. Elle attrape ensuite mes poignets. J'essaye de me dégager sans succès et elle attache mes bras avec ce qui doit être une corde. Elle place ensuite un genou entre mes omoplates. Je grogne. Je tourne la tête et je la vois saisir un objet. Je comprend trop tard ce qu'elle veut faire. Elle relève ma tête et elle plaque le masque contre mon visage. J'entends le discret déclic des sangles qui se referme et je les sens se resserrer derrière mon crâne. L'odeur du tissu synthétique envahie mes narines et je réprime un haut le coeur. Je frotte mon visage contre le sol pour tenter d'arracher le masque mais en vain. Je hurle de rage mais seul un gargouillis s'échappe. Je rue et je tire sur mes liens de toutes mes forces.
"Ne t'inquiète pas, on s'habitue à cette merveille en quelques jours." me lance Iris avec un ton sarcastique.
Elle se penche et me susurre ensuite à l'oreille :
"Maintenant, arrêtons de jouer tu veux ? J'ai pris de gros risques en faisant ça. Je ne veux pas te faire de mal même si tu ne dois pas être à ton aise en ce moment. Je veux surtout sauver ta vie. Il y a des choses que tu ne sais pas au sujet de la Société. Ce n'est pas le havre de paix que tu t'imagines, loin de là. Mais j'aurais besoin de temps pour tout t'expliquer et de preuve car tu ne dois pas être facile à convaincre."
Je l'écoute ne sachant pas si elle dit la vérité. Je tente à nouveau de défaire mes liens et de hurler mais toujours sans succès.
"Je sais que c'est extrêmement désagréable. Crois moi j'ai connu bien pire. Mais je ne veux pas être obligée de te tuer si tu cries."
Elle marque une pause comme si elle réfléchissait.
"Faisons un marché. Si je t'enlève tout ça, tu promets de m'écouter sans broncher et de ne rien dire à qui que se soit. Après tout, tu ne mérites pas vraiment d'être entravé comme ça et je préfère discuter en face à face et avoir un avis objectif plutôt qu'une réponse forcée."
Je pèse le pour et le contre durant quelques instant. Rien ne m'empêche de tout raconter à Nathalia un fois en sécurité. Mais quelque chose dans le ton de sa voix me pousse à l'écouter avant de prendre une décision trop hâtive. Je n'ai rien à perdre en lui donnant mon approbation.
"Alors ? me demande-t-elle. Tu t'es décidée ? Je peux avoir confiance en toi ?"
Je hoche la tête tant bien que mal. Elle soupire et je l'entends marmonner :
"Pourquoi j'ai fais ça..."
Les cordes autour de mes bras se détendes et elle les reprend. Je roule et je me lève d'un bond. Je tente d'arracher les masque. Je recule lorsqu'elle s'approche de moi.
"Tu n'y arriveras pas. Il faut mes empreintes digitales. Laisse-moi approcher s'il te plaît."
Je scrute son visage. Des goûtes de sueur perlent sur ses tempes. Son expression est avenante, amicale. Elle tend une main ouverte vers moi. Je regarde la porte de l'ascenseur derrière moi. Il me faudrait seulement deux foulées pour l'atteindre. Mais elle me rattraperait rapidement. Ses yeux semblent suppliant. Je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas si je peux avoir confiance. Elle pourrait se servir de moi comme otage. Mais ce regard légèrement apeuré me dit le contraire. Je fais un pas vers elle et je me tourne pour la laisser faire. Je sens ses deux doigts se poser sur les petits carrés. Je rattrape le masque lorsqu'il tombe. Je prends une grande inspiration. L'air dénué de cette horrible odeur entre dans mes poumons. Je la remercie rapidement et je prend le temps de reprendre mon souffle. Un fois celui-ci stabilisé, je lui dit sur un ton sec :
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La Société
Science FictionLa Grande Guerre. Elle a dévasté le monde. Elle a rendu fous les Hommes. Alors une ville a été créée. Une ville où les enfants naissent dans des cuves, où les jeunes ont pour nom un numéro tatoué sur leur bras, où l'on grandit sous un dôme jusqu'à n...