Aussitôt après qu'elle ait prononcé ce mot, les murs de la salle s'allument, l'éclairant d'une lumière rougeâtre. Nous sursautons, surpris par la soudaine luminosité et il nous faut un temps pour nous y habituer. Je cligne plusieurs fois des yeux et j'en profite pour observer la salle : l'immense amphithéâtre est pourvus de sièges noir et un balcon est situé en hauteur derrière nous. Les adultes y sont assis et ils ne paraissent pas étonnés. Ils commencent alors à applaudir et nous les imitons, ne sachant que faire. Nathalia attend une poignée de seconde avant de reprendre la parole :
" Merci ! Mais ce n'est pas moi qui mérite ces applaudissements mais bien ces jeunes gens qui ont dépassés nos espérances en acquérant les connaissances nécessaires à leur entrée dans la Société bien plus rapidement que les générations précédentes !"
Elle marque une pause, laissant le temps aux adultes de nous applaudir de nouveau et à nous de rougir, gênés d'être au centre de l'attention. Elle continue ensuite son discours :
" Vous allez tous contribuer à rendre le futur meilleur ! Mais je vous recommande la prudence car vous devez travailler avec acharnement pour que notre société fragile ne s'effondre pas et pour ne pas perdre votre place en vous éloignant du droit chemin comme nos ancêtres."
Elle hoche la tête discrètement et un holo-écran se matérialise derrière elle. Des cris retentissent lorsque les premières images apparaissent : des immeubles blancs gigantesques, des jardins suspendus et une immense tour noire. Nous voyons pour la première fois la Société. Une voix-off nous explique que le grand édifice sombre est le siege du conseil suprême et que c'est le lieu le plus important où toutes les décisions sont prises. On nous vante les mérites des bâtiments d'agriculture où sont élevés les animaux et on nous donne toutes sortes de caractéristiques techniques sur les jardins ou encore les immeubles. On nous montre ensuite une vue aérienne : les 4 dômes, demi-sphères parfaitement lisses sont disposées en carré et le rôle de chacune nous est détaillé. Le Dôme I sert à stocker les denrées alimentaires, le II abrite les cuves de gestation et le IV les centrales thermiques et la centrale de traitement des déchets. Voir Dôme III de dehors nous fait à tous un impression étrange : il semble si petit au milieu de cette immense ville.
La voix devient tout à coup plus grave, légèrement caverneuse, et à l'image apparait la paroi transparente du grand mur englobant notre ville de survie. On peut alors voir l'Extérieur : la terre y est jaunâtre, le ciel est coloré par un marron anormal, les nuages sont noirâtres et les végétaux ne sont plus que des squelettes rabougris et sans vie. Des images issues de reconstitution de la Grande Guerre apparaissent ensuite : des soldats armés jusqu'au dents, des drapeaux d'antiques pays, des explosions, des civils agonisant et se tordant de douleur, des familles séparées ou encore des médecins portant des masques à gaz tentant désespérément d'aider la population. Nous nous abreuvons de ces images, hypnotisés par cette terrible réalité, assoiffé de savoir. Certains détournent le regard devant les cadavres et le sang, les autres regardent sans sourciller. Devant ces images, un mélange d'horreur et de curiosité me traverse mais aussi de haine et de rage envers les humains pervertis par l'attrait du pouvoir et de la domination. La voix se radoucit et des images de jeunes montrant certaines capacités défilent suivies par celles des métiers que ces personnes pourraient exercer. Le métier de modeleur apparait un cour instant et à ce moment, je sens quelques paires d'yeux braquées sur moi. A l'écran, une personne "vieillit" sous nos yeux : on voit des images qui se succèdent, la montrant de son enfance à sa fin de vie. L'écran devient noir et le drapeau de la Société s'affiche : la ville est représentée en blanc avec en noir, la tour. Un arc de cercle figure le dôme extérieur et le fond est rouge sang pour symboliser le danger.
Nous ne savons pas quelle est la réaction appropriée. Devant notre paralysie, les adultes se mettent à rire. Nathalia sourit elle aussi, dévoilant ses dents blanches parfaitement alignées. Elle tapote ensuite légèrement sur son micro pour calmer l'assemblée. Sa voix parfaitement maitrisé résonne a nouveaux dans la salle :
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La Société
Ciencia FicciónLa Grande Guerre. Elle a dévasté le monde. Elle a rendu fous les Hommes. Alors une ville a été créée. Une ville où les enfants naissent dans des cuves, où les jeunes ont pour nom un numéro tatoué sur leur bras, où l'on grandit sous un dôme jusqu'à n...