Toulaye
Thiey mane louma dal (qu'est-ce-qui m'arrive). Pourquoi a-t-il fallu que je pleure devant lui ? et en plus on s'est embrassé. Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas embrassé de garçon depuis Cheikh Omar. Je me demande ce qu'il est devenu. Je prie intérieurement pour que personne ne m'est vu sortir de la chambre de monsieur le fils comme une voleuse. Il ne manquerait plus que je perde mon travail. J'arrive dans la cuisine et y trouve Fatou et Georges. J'ai besoin de boire un verre d'eau, j'ouvre le frigo et me serre un verre.
Fatou : wa diank fo marré (tu as soif), tu as duré dans la chambre de monsieur
Moi : ligguey bé beurri rekk (trop de travail). Je vais dans ma chambre.
Fatou : wa bakhna
J'ai besoin d'être seule pour me remettre les idées en place. J'ouvre la porte de ma chambre et me jette sur le lit. Je regarde le plafond sans vraiment le voir. Ma vie est vraiment compliquée. Avant j'étais heureuse même si nous n'avions rien. Dieu pourquoi a-t-il fallu que tu m'enlèves mon papa chéri ? une larme coule, une autre et encore une autre. J'ai besoin de pleurer pour oublier. La porte de ma chambre s'ouvre en laissant entrer la patronne. Je me relève d'un bond et essuie mes larmes du revers de ma main. Elle me regarde avec un air de dégoût, je baisse la tête pour ne pas voir le mépris qu'elle me porte. Je me racle la gorge et lui demande.
Moi : madame que puis-je faire pour vous ?
Elle : prendre vos affaires et quitter ma maison.
Je relève la tête en faisant celle qui n'a pas compris. Non elle ne peut pas me demander de partir comme ça j'ai besoin d'une explication.
Moi : excusez-moi madame mais je n'ai pas compris.
Elle : il n'y a rien à comprendre ; vous êtes renvoyé.
Moi : mais madame qu'est-ce que j'ai fait pour être renvoyer.
Elle : vous tournez autour de mon fils et vous pensez que je n'ai rien remarqué. Je vous avais prévenu mais malgré cela vous avez continué. Je vous laisse une demie heure pour débarrasser le plancher.
Elle sort de la chambre en me laissant seule. Non c'est impossible je ne peux pas perdre mon travail. J'éclate en sanglots pour la troisième fois de la journée à croire que je suis à fleur de peau. Comment vais-je faire maintenant pour payer le loyer, le traitement de ma mère et les factures. Quand est-ce que tout ceci se terminera. J'ai l'impression que le destin n'arrêtera donc jamais de se jouer de moi. Qu'ai-je fait pour mériter tous ces malheurs ? je me relève et essuie mes larmes parce que pleurer n'arrangerait rien à mes problèmes. Je sors mon petit sac et commence à ranger le peu de vêtements que je possède. La porte s'ouvre encore laissant entrer cette fois ci Fatou. Il ne manquerait plus qu'on la renvoie elle aussi. Elle s'approche de moi et me prends dans ses bras.
Elle : madame nous a prévenu, je suis désolée dit-elle en en resserrant son étreinte.
Moi : oui elle vient de me renvoyer parce qu'elle pense que je tourne autour de son fils. Tu y crois toi dis-je en me détachant d'elle.
Elle : non bien sûr que non mais depuis que monsieur est là il ne demande qu'après toi.
Je la regarde totalement incrédule. Mais moi je n'ai rien fait, ni rien demandé. C'est lui qui me demande, j'ai tout fait pour l'éviter. Madame se fait des idées sur moi. J'ai des choses plus importantes à penser que de tourner autour de son fils. Jamais l'idée ne m'a effleuré l'esprit.
Moi : je n'ai rien fait, c'est lui qui me demandait et j'ai tout fait pour daw ko(l'éviter) toi-même tu sais. De toute façon cela ne sert plus à rien, je quitte cette maison, je ne peux rien n'y faire.
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RAMATOULAYE [TERMINÉ]
General FictionCruelle a été la vie avec elle en lui arrachant son père et sa mère qui tombe malade peu de temps après ça. Elle est obligée de travailler comme bonne pour payer le traitement de sa mère. Sa vie tournera au cauchemar le jour où il a posé les yeux s...