Chapitre 23

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Toulaye

Depuis que mon cher et tendre mari m'a rejeté la faute je déprime carrément, je passe mes journées à pleurer et à me lamenter ; personne ne peut comprendre ma douleur car elle est indescriptible, seul une femme ayant vécu la même situation peut me comprendre. A chaque fois que je repense à mes pauvres petits bébés, j'ai envie de pleurer et j'en veux au monde entier parce que personne ne peut me consoler et j'espère avec le temps je pourrais en parler sans ressentir cette peine et cette haine. La dernière fois je suis allée à la corniche pour faire du sport et j'ai vu une femme enceinte cela à déclencher en moi une vague de larmes incontrôlables et heureusement que Souleymane était là encore une fois.

Les seuls moments de répits sont quand Souleymane vint prendre de mes nouvelles. Cet homme est tellement bon et gentil que je m'en veuille de lui avoir fait du mal. Il essaie tous les jours de me faire sortir tant bien que mal de ma chambre pour nous promener à la plage ou juste s'assoir sur le sable ou sur un rocher et discuter de tout et de rien pendant des heures, nous avons retrouvé notre complicité d'antan pour mon grand bien et le malheur de mes amis car ils voient d'un mauvais œil notre rapprochement mais je ne m'en fais pas.

Nous avons aussi mis les choses au clair lui et moi, je lui ai bien fait comprendre que ce n'est pas parce que je suis en colère contre mon mari que je vais le quitter pour autant et retourner avec lui, heureusement qu'il a bien pris les choses et nous sommes maintenant des ''amis''.

(...)

J'ai finalement accepté de faire cette stupide thérapie de couple après maintes et maintes supplications d'Abdou Fatha, d'Aicha et Maty. Je veux vraiment réussir à passer au-dessus de ma souffrance et pouvoir un jour surmonté ma peine. J'ai lu un article quelque part le net disant que la plupart des femmes font une fausse couche à la première grossesse. C'est vraiment alarmant et triste car malgré tous les avancés de la science, nous n'arrivons pas à éviter ce genre de choses...

« Mme Ndiaye... » la voix du docteur Diop me ramène sur terre et dire que j'avais complétement oublier que j'étais assise en face de mon psy et à côté de mon soit disant ''mari.''

Moi : pouvez-vous répéter demandais-je et dire que je suis venue de mon plein grès.

Lui : je disais comment vous sentez-vous aujourd'hui me questionna-t-il.

Pourquoi les psys aiment-ils poser des questions stupides alors qu'il suffit de me regarder pour avoir sa foutue réponse. Je roule des yeux avant de me décider à le répondre.

Moi : humm...difficile de me prononcer...je me sens comme une femme ayant perdu ses bébés et qui culpabilise depuis que son prétendu mari lui a jeté en pleine figure la faute. Je me sens aussi comme une femme en colère aussi parce que sa belle-mère aura réussi à la séparer de son fils dis-je en me calant dans mon siège.

Naby : nous sommes toujours mariés et arrête d'accuser ma mère dit-il.

Je réponds même pas sinon je vais m'énerver et le docteur Diop m'a conseillé de ne pas répondre aux provocations quand je sens l'énervement. Il m'apprend à me contrôler et à canaliser ma colère.

Docteur Diop : Mr Ndiaye pourquoi vous n'arrivez pas à croire votre femme car une personne qui n'arrête de vous répéter que c'est sa belle-mère la fautive ne mentirait pas. Loin de moi l'idée d'accuser votre mère mais je veux comprendre votre pensée.

Naby : c'est justement ma mère et jamais elle n'agirait comme le dit Toulaye. A écouter ma femme, tout le monde croirait qu'elle est une ''sorcière'' ou une briseuse de ménage. Je sais qu'elle est aigrie et tout ce que vous voulez mais ma mère ne serait pas capable de ce dont l'accuse ma femme. Les domestiques eux-mêmes ont démenti les dires de ma femme.

RAMATOULAYE [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant